Début septembre, à Paris, Guitare Live et Guitariste.com avaient leur stand au salon de la Musique. Compte-rendu sur ce qu’on pouvait voir !

 Pendant quatre jours de déluges sonores, de démos et de rencontres guitaristiques, c’était l’occasion de faire connaissance, se rincer les yeux sur du matos de toute beauté.

Cinq, six ans ? Difficile de se souvenir depuis quand Paris n’avait pas accueilli un véritable Salon de la musique. Un oubli réparé pendant quatre jours : du 9 au 12 septembre dernier, le hall 3 de Paris expo s’est transformé en Paradis sur terre pour tous les amoureux de musique.

Une renaissance à laquelle ont participé des centaines d’exposants : éditeurs de partitions, fabricants, etc. Avec une avalanche de décibels de basse, de guitare et de batterie. Pourtant, à l’entrée du salon, l’ambiance est soft. Passez le hall d’entrée, vous mettez d’abord le pied dans le monde de la musique classique et du jazz. Entre une mélodie de hautbois et une envolée d’accordéon, les discussions se font intimistes. Les démonstrations sont un hymne au repos. Pour la furie sonore et les grosses démos, c’est un peu plus loin, il suffit de suivre le premier t-shirt rock ou metal qui passe.

Sans avoir à beaucoup tendre l’oreille, on se rend vite compte que deux mondes cohabitent lors de ce Salon. Au loin, on perçoit les premiers powerchords, quelques slaps plus ou moins bien ajustés et des essais frénétiques de batteries. Nous quittons donc cet univers ouaté où tout n’est que luxe, calme et volupté pour nous jeter dans la gueule des musiques «actuelles».

Et là, on comprend vite que, pour profiter pleinement du volumineux Salon, il va falloir se donner le temps. Et peut-être s’offrir une paire de boule Quies. Car si sympathique que soit cette débauche d’énergie, imaginez un concert auquel 35 guitaristes, 20 bassistes et autant de batteurs prendraient part en jouant en même temps. Pas toujours facile de s’entendre, surtout lors des concerts sur la grande scène toute proche. Donc difficile de tester les instruments acoustiques qui vous feront les yeux doux.

Beaucoup parmi vous s’étaient rendus sur le stand Guitariste.com à l’emplacement F107, surtout lors des démos au point de boucher le couloir ! Alors avant un tour virtuel en images sur le reste du salon, petit rappel des faits.



De nombreux profs de Guitare Live étaient présents pour jouer et répondre aux questions. Pascal Vigné était accompagné de Pascal Mulot à la basse pour présenter leur prochain album. A la guitare, le public a eu droit à des reprises de Joe Satriani qui auront fait une forte impression tant son interprétation est propre, millimétrée et sans bavure. Olivier Olmos représentait le jazz-fusion et l’acoustique avec Jeff Mignot, qui présentait lui aussi son album. Grosse impression.



On pouvait retrouver aussi Youri de Groote qui, le temps d’un bœuf rock, a accueilli Yann Armellino.



Jean Fontanille a joué ses propres morceaux et exécuté une reprise des Quatre saisons de Vivaldi, suivant la voie défrichée par Patrick Rondat. Les deux guitaristes ont d’ailleurs eu l’occasion de causer triolet sur le stand Ibanez. Rappelons que Jean Fontanille avait publié sur Guitare Live un cours consacré au style de Rondat, l’une de ses références. Vous pouvez d’ailleurs retrouver Patrick Rondat, qui prépare un duo classique guitare et piano, en interview dans le Guitare Live 21 d’octobre 2006



Manu Livertout est lui aussi passé sur le stand, avec des titres très techniques avec moult plans en sweeping, tap et salto arrière.



Des invités sont venus les rejoindre lors de ces quatre jours comme Kermheat, qui faisait un saut de puce depuis le stand de l’école MAI, ou Wim Roelants, vigoureux démonstrateur pour Lag avec un jeu de scène ébouriffant à la Steve Vai.
On eu donc droit à un Kermheat dans toute sa splendeur…



L’équipe du stand remercie au passage les partenaires qui ont prêté du matériel de sonorisation (console Peavey Escort 2000, micros Sennheiser e840 et e945, câbles XLR Audio Tube Tech, Brunetti, Aguilar...). Une mention spéciale pour la console puisque, malgré le bruit ambiant et le surarmement d’autres stands, vous avez été nombreux à nous féliciter pour notre son.  Mais on s’en doute, cet oasis de six-cordes n’était qu’un îlot parmi d’autres dans le salon. Le «stand» le plus imposant pour les gratteux ? Sans doute celui de l’importateur Algam, qui présentait à peu près tout ce qui peut mener un guitariste au braquage de banque. Les marques : PRS, Marshall, Mesa Boogie, BC Rich... Sans oublier Jim Harley, mais là le braquage d’une supérette devrait suffire.



On pouvait tâter de l’ESP, Ovation, Takamine, Taylor, Hugues & Kettner. Pour trouver le stand Algam ? Facile, suivez le filet de bave... Une réussite. D’autant que l’accueil est plutôt sympathique, une hôtesse proposant par exemple spontanément de prendre votre serviteur en photo devant une famille de PRS devant laquelle il est scotché depuis 15 minutes (bas de page).



Les Lag étaient aussi venues en force.



Cerise sur l’ampli : la présence de Jim Marshall, très disponible malgré son évidente fatigue.




Yamaha a également vu les choses en grand, étalant ses modèles sur une vingtaine de mètres. Par contre, là, l’accueil est pour le moins impersonnel et moins passionné. Dommage, ça coupe un peu l’envie.

Mais les vraies découvertes se feront sur des stands plus petits avec, par exemple, deux marques bien de chez nous (mais qu’attend Jean-Pierre Pernault ?) : Kronodale et WSL.




La première a choisi de se faire remarquer par un design pour le moins original. Il faut dire que Laurent La Gamba, l’un des deux créateurs de l’entreprise, est designer de formation. Son compagnon d’aventure, Alex Ricaud, est quant à lui luthier. Les modèles Kronodale Recycled-G, la One-dollar et la 2-P (photos à gauche) ne passent donc pas inaperçus. Mais loin de donner dans la fantaisie gratuite, Kronodale semble, selon les essais effectués lors du Salon de la musique, fournir des instruments de qualité pour un prix variant de 1300 à 2200 euros pour les modèles de série. Le site kronodale.com vous permettra de vous rincer l’oeil.




Quant à WSL, autre «petit nouveau» du monde de la guitare, il a attiré du monde, en particulier, grâce aux démonstrations de Barney42, un habitué de nos forums. Et alors que Kronodale vise avant tout l’éclectisme, WSL s’ancre fortement dans le monde du rock et du metal. Il leur faudra maintenant se faire une place parmi les éléphants du secteur. Leur stratégie ? Proposer principalement des instruments «moyen de gamme supérieur» pour le prix du «moyen de gamme». La différence semble subtile mais le résultat est là : pour 400 ou 500 euros, après test, on se retrouve avec, entre les mains, un instrument qui doit valoir 600 ou 700 euros chez Jackson ou Ibanez.

D’autres innovations, dont on parlera bientôt sur Guitariste.com, concernent les premières guitares sans fil à connexion Bluetooth de Dirler & Colmann, des guitares acoustiques très ergonomiques, les micros optiques Optomik et un système de frettes original pour sonner juste.
Arrivée en force des guitares Daisy Rock pensées pour les filles. Cela fait longtemps qu’on en cause, et on devrait pouvoir les trouver chez les revendeurs français (regardez le modèle à fleur en bas de page...)



On pouvait aussi jeter un œil sur les belles Parker, au corps facilement reconnaissable comme ici.

Les éléphants attendus étaient bien entendu présents : entre un stand Fender étonnamment calme et un open-space Ibanez peu surveillé, le temps n’avait plus vraiment d’importance.

Chez Ibanez, on retrouvait le modèle Alien dessiné par H.R. Giger, le même qui a dessiné le gentil bestiau du film. Impressionnant. Il parait que les mécaniques sont à bain d’acide, puisé dans la gueule du monstre (ci-dessous).





Sur le stand Line6, on pouvait tester les capacités des locomotives de la marque comme le Pod XT Live (gros succès pour cette sympathique bestiole). La marque a prévu de nouveaux produits comme le TonePort KB37 et d’autres gâteries dont on entendra parler sur Guitariste.com. Beaucoup d’entre vous ont soupiré face au stand Music Man et aux démos de Tristan Klein sur sa Like, ou encore de Youri de Groote sur une Vigier rose assortie à ses baskets (ou c’est l’inverse ?).







On pouvait se «reposer» durant l’un des cent concerts proposés lors du Salon. On se mordra ainsi les doigts d’être passé à côté du légendaire batteur Bill Bruford tout en se rattrapant, par exemple, avec Adagio emmené par son guitariste Stephan Forté et son chanteur brésilien très sympa (Gus Monsanto, photo ci-contre), venu plusieurs fois faire coucou sur notre stand. Mais du côté des exposants, c’était parfois «euh, vous pourriez baisser le son SVP ?».

Le Mörgbl trio était emmené par un Christophe Godin en forme olympique. Cet homme est fou. Il a même essayé de voler ses cheveux à un forumeur (refuse/resist) mais la greffe d’implant n’a pas marché.



Impossible de mentionner tous les artistes de rock, jazz, variété ou autre venus jouer sur le salon. Les forumeurs auront noté l’incontournable show ambidextre du sympathique Michael Angelo Batio, avec sa guitare double manche et sa redoutable coupe de cheveux à la Calimero.

Bref. Une édition réussie, quoiqu’un peu bruyante. La mouture 2008 est déjà en préparation. On a hâte d’y être pour assister à une nouvelle débauche de matos et de démos !

Salon de la musique 2006