Etre fan des Flaming Lips implique de suivre le groupe dans pas mal de délires. Impossibles à les lister tous ici, ils semblent devenir de plus en plus nombreux ces dernières années grâce à la souplesse de distribution offerte par Internet. Nous n'avons jamais eu autant de musique de la part de Wayne Coyne et ses sbires : ne nous en plaignons pas tant la qualité suit. Le double album Embryonic, la chanson de six heures, la chanson de vingt-quatre heures, la reprise intégrale du classique Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, Heady Fwends et The Terror n’ont en effet pas souffert de leur date de production très proche. Si Musik, die Schwer zu Twerk est en fait le premier EP d’un side project répondant au mélodieux nom d’Electric Würms, il s'agit plus ou moins des Lips avec Coyne et Steven Drozd derrières les manettes.

L’environnement sonore de Musik, die Schwer zu Twerk n’est pas dépaysant. Le disque foisonne de bruitages psychédéliques tout droit issus de The Terror. Drozd, dans le rôle du frontman, guide le groupe, aidé par le quartette Linear Downfall, vers des territoires plus progressifs. Les morceaux possèdent une grande liberté d’interprétation laissant penser que le disque est né en grande partie d’improvisations et d’écoutes prolongées de krautrock.

Ces américains connaissent les pères fondateurs du prog’ et si cela n’était pas clair pour l’auditoire, ils concluent cet EP par une cover de Heart of the Sunrise (Yes). Ecourtée, celle-ci se focalise sur les parties les plus planantes du morceau et ne s’essaie pas aux passages techniques. Tant mieux car ce n’est franchement pas le fort d’Electric Würms. Leur truc serait plutôt dans les expérimentations acides sur fond de jazz comme lors de Futuristic Hallucination, une sorte de spin off de Directions par Miles Davis (période Black Beauty). En ce sens, les influences auxquelles le groupe fait constamment référence seraient de lointains guides spirituels plutôt que des musiciens dont il faudrait s’inscrire dans la droite lignée.

Musik, die Schwer zu Twerk est un objet musical difficile à cerner. Bizarre, mais nettement moins étrange que la plupart des sorties des Lips, sa musique n’arrive jamais à rivaliser avec les promesses des photos promotionnelles, de la biographie faussement décalée, de la couverture du disque ou même du nom du groupe et de l’album. Alors que depuis ses débuts discographiques en 1986, les Flaming Lips n’ont quasiment jamais cessé de se renouveler et surprendre, voilà que ses deux principales têtes pensantes font du surplace. Bien que techniquement cela n’affecte pas directement le nom des auteurs de The Soft Bulletin, on sent qu’à force de tirer sur la corde pour produire encore et toujours de la nouvelle musique, Coyne et Drozd sont à bout de souffle.

Fort heureusement, l’EP joue la carte de la concision et a le mérite de ne pas lasser avant la fin de sa durée d’une demi-heure. The Bat et Deformed in the Future fournissent même quelques instants satisfaisants pour peu qu’on n’attende rien de plus qu’une ambiance de fond. Pour cette musique « sur laquelle il est difficile de twerk-er », le groupe n’a pas spécialement impressionné. Néanmoins, on attendra beaucoup de la reprise de l’album des Beatles, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, intitulée With a Little Help from My Fwends, où Miley Cyrus sera de nouveau aux côtés des freaks. A découvrir fin octobre.


Tracklist de Musik, die Schwer zu Twerk (en gras les morceaux essentiels) :
1. Deformed In The Future        4:19
2. Futuristic Hallucination           4:11
3. The Bat                                5:18
4. The Second Time                  7:21
5. Transform!!!                         4:19
6. Heart Of The Sunrise             3:52

Electric Würms - Musik, die Schwer zu Twerk
Warner Bros
www.flaminglips.com

Electric Würms - Musik, die Schwer zu Twerk