Il est amusant de voir à quel point les carrières de Sepultura et Soulfly affirment au fil des années leurs trajectoires opposées. Alors que les premiers cités luttent de plus en plus difficilement pour que leur nom ne soit pas entièrement oublié, les seconds, dynamités par l'énergie débordante de Max Cavalera, continuent à inspirer le respect. Pourtant, leurs albums se font souvent remarquer par leur qualité très variable. En effet, si Dark Ages avait remis Soulfly sur orbite, Conquer décevait quelque peu. C'est donc avec un sentiment de rachat – ou de vengeance, quand on est aussi animé et agressif que la musique de Max – que Omen voit le jour.

Il est amusant de voir à quel point les carrières de Sepultura et Soulfly affirment au fil des années leurs trajectoires opposées. Alors que les premiers cités luttent de plus en plus difficilement pour que leur nom ne soit pas entièrement oublié, les seconds, dynamités par l'énergie débordante de Max Cavalera, continuent à inspirer le respect. Pourtant, leurs albums se font souvent remarquer par leur qualité très variable. En effet, si Dark Ages avait remis Soulfly sur orbite, Conquer décevait quelque peu. C'est donc avec un sentiment de rachat – ou de vengeance, quand on est aussi animé et agressif que la musique de Max – que Omen voit le jour.
Par Nicolas Didier Barriac



D'entrée, on est séduit par l'artwork de l'album signé David Ho, digne successeur des pochettes mythiques dessinées par Michael Whelan. Pour celui-ci, Max Cavalera voulait un concept assez simple : « Je souhaitais matérialiser les sept pêchés capitaux car Omen est notre septième album. David Ho est parti de là pour imaginer les sept personnages. Le nom du disque est quant à lui inspiré d'un graffiti que j'ai vu un jour et qui m'a marqué. » La musique, à l'image de la concision du titre, se montre toujours aussi directe et rudimentaire. Quelques grosses rythmiques, des couplets bourrinés et un refrain efficace : n'en jetez plus, Soulfly a déjà tout ce qu'il lui faut pour réaliser une chanson.

Problème : l'ensemble demeure extrêmement poussif. Lorsque Max Cavalera est illuminé et énergique, il compense son manque de vocabulaire et l'étroitesse de sa palette musicale par son envie immense et quelques artifices de son guitariste en chef, Marc Rizzo. Or, ici, les deux musiciens raclent les fonds de tiroirs et ne parviennent à éviter ni le risible (Bloodbath & Beyond) ni le manque flagrant d'inspiration (Great Depression, Off With Their Headsr, Souflly VII). Pour tout dire, l'attention est portée sur les « à côtés », à savoir les participations d'invités : Greg Puciato sur Rise Of The Fallen, Tommy Victor sur Lethal Injection et les participations du frère et du fils de Max sur deux titres bonus.



Et même parmi ceux-ci, seul Rise Of The Fallen se montre à la hauteur du groupe et des meilleures collaborations de Primitive en 2000. Max ne tarit d'ailleurs pas d'éloges à l'égard de ce classique à venir : « Mike Patton m'a fait découvrir The Dillinger Escape Plan avec leur album commun. J'ai ensuite pu rencontrer Greg à un concert de Deftones et nous avons été en studio rapidement après pour réaliser certainement le meilleur duo que j'ai enregistré. » Il faut dire que ce morceau est le seul parmi cette nouvelle fournée qui ne nous amène pas en territoire totalement connu grâce à des couplets intrigants et une complémentarité entre les deux vocalistes bien utilisée.

Pour le reste, Omen est à réserver aux fanatiques de Soulfly où aux accros du son. La production parvient à surpasser tout ce que le groupe a gravé jusqu'ici, en particulier en ce qui concerne les sonorités acoustiques comme celles du finale de Vulture Culture. Logan Mader, ex-membre de Soulfly, a parfaitement su tirer le meilleur parti possible de compositions très moyennes. Une contribution qui apparaît comme une sorte de retour au bercail pour l'Américain. Max salue en tout cas la démarche : « Logan est un mec de studio. Il n'était pas heureux dans Soulfly et préfère se retrouver dans le rôle d'un ingénieur du son. J'ai adoré le disque de Gojira qu'il a produit et il s'améliore en permanence. Quant à moi, je n'ai pas envie de produire : il y a trop de boutons sur la console (rires) ! » Pour notre part, on attend surtout de retrouver Soulfly sur scène pour faire passer la déception de cet album franchement moyen...

Line-up :
Max Cavalera (chant+guitare)
Marc Rizzo (guitare)
Bobby Burns (basse)
Joe Nunez (batterie)

Discographie :
1998: Soulfly
2000: Primitive
2002: 3
2004: Prophecy
2005: Dark Ages
2008: Conquer
2010: Omen

Tracklisting de Omen (en gras les morceaux essentiels) :

1. Bloodbath & Beyond 2:31
2. Rise of the Fallen (avec Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan) 4:35
3. Great Depression 3:57
4. Lethal Injection (avec Tommy Victor de Prong) 3:05
5. Kingdom 3:55
6. Jeffrey Dahmer 2:52
7. Off With Their Heads 4:22
8. Vulture Culture 4:01
9. Mega-Doom 3:04
10. Counter Sabotage 3:50
11. Soulfly VII (Instrumental) 4:23


Soulfly - Omen
Roadrunnerwww.soulflyweb.com
Soulfly, de déception en déception...