The Amorettes c'est de l'énergie pure, du rock n' roll en barre. Un concentré de riffs imparables et de sonorités heavy qui pourrait donner aux trois musiciennes des airs de relève du rock. Ce n'est pas White Hot Heat leur troisième opus qui dira le contraire. Accrochez-vous à vos médiators, enclenchez les distos et suivez Doc Loco dans cette chronique qui faire mal !

The Amorettes est un power trio écossais, composé de Gill Montgomery (guitare, chant et principale compositrice) et des soeurs McKay, Hannah aux drums et Heather à la basse. Le groupe s'est formé en 2009 et tourne très intensivement depuis (nombreuses premières parties : Black Star Riders, Europe, Thunder, Ash ...).

White Hot Heat est leur troisième album, après l'autoproduit Haulin' ass et Game On en 2015, qui les a fait connaître des afficionados.

Le style ? Du metal aux racines résolument ancrées dans les eighties de la NWOBHM, mais avec une fraîcheur et une énergie toutes contemporaines. Les comparaisons les plus fréquentes citent inévitablement Girlschool ou les Donnas, mais aussi Motorhead. J'y reviendrai plus tard.

White Hot Heat a été créé via financement participatif et le but initial a été dépassé de 300% - c'est dire le soutien dont disposent nos trois (charmantes) lanceuses de tronc de la part de la communauté des fans. Il a été produit par Luke Morley (Thunder).

Batter Up : Pas de round d'observation, on rentre directement dans le vif du sujet avec un morceau bien typique de leur metal énervé assez punky : un riff simple mais dévastateur, une section rythmique de Monster Truck et Gill qui démontre immédiatement que sa voix mûrit de belle façon – non pas qu'elle était indigne auparavant, mais l'intensité a remplacé l'acidité, il y'a plus d'assise et de nuances. Un direct en pleine face.

Let The Neighbours Call The Cops : ce sera le premier simple, et c'est logique: c'est du Amorettes typique, mais plus efficace que tout ce qu'elles ont pu proposer jusqu'ici, c'est presque'une synthèse du groupe, avec refrain catchy, riff imparable et mi-tempo énervé – une bonne carte de visite ; on note la qualité de production mais aussi le bénéfice d'une semaine de pré-production qui a permis aux girls d'affiner leurs compositions, et de les rendre plus variées.

Come 'n' Get It : nouveau pour le groupe : un morceau indéniablement plus pop, du genre radio-friendly ; instantanément je pense à une Pat Benatar par exemple, et ce n'est pas un mince compliment pour la voix de Gill ! Cet aspect plus pop apparaîtra sur un autre morceau, et s'il ne domine pas l'album, il lui apporte une composante très plaisante.

Roll : bon, on se doutait qu'elles n'allaient pas pouvoir rester longtemps vautrées dans le sirop – Roll est le morceau speed de l'album, l'antithèse du précédent, le genre de truc qui justifie les évocations de Motorhead (mais sans les verrues alors). J'en profite pour dire tout le bien que je pense de Hannah « animal » McKay : elle est le turbo sans lequel ce genre de groupe n'a aucune chance de faire la différence, et est parfaitement soudée avec sister Heather (qui est elle l'élément « animation scénique » par excellence, tout en assurant ses lourdes lignes de basse de façon irréprochable).

Crusader : voici le morceau qu'on pourrait le plus qualifier de rock « contemporain » (tout est relatif), qui m'évoque un croisement entre Garbage à son maximum rock et de nouveau des réminescences troublantes de la voix de Pat Benatar – les progrès de Gill sont à ce point impressionnants ; les choeurs sont irréprochables et la structure mélodique est tip top.

Eyes On The Prize : du Amorettes archétypique, menu énervé avec riff simple en entrée, rock'n roll furieux en plat de résistance et refrain catchy en garniture – il aurait pu figurer sur la carte de Game On ; beaucoup s'en contenteraient comme simple, ici c'est juste un bon morceau d'album.

Pervert Alert : le morceau réjouissant de l'album, sur un mid-tempo typiquement Glam rock avec un refrain qui va faire la joie des fans qui s'égosilleront en concert ; on imagine aussi tout de suite le clip que ça pourrait donner ; probablement un simple en puissance.

White Russian Roulette : retour au répertoire période « Game On » (cf Eyes On The Prize) : décidément pas de remplissage jusqu'ici, même leurs titres les plus classiques sont plaisants et n'incitent pas au zapping.

Man Meat : bon, il en fallait un qui m'inspire moins, c'est le cas de cet avant-dernier morceau, que je qualifierais de moyen pour elles, et un peu en retrait de l'excellence de l'album.

Stealing Thunder : une très belle façon de conclure l'album, avec un morceau qui allie leurs riffs « au plus près de l'os », les tempi speedés mais aussi un sens mélodique qui éclate sur cet album (ah ces choeurs en réponse sur le refrain!) ; un chouette fade out pour conclure.

Pour moi, ce doit être l'album de la consécration, car les promesses de Game On ont été tenues ici au centuple. Si vous cherchez ZE album pour jouer plein pot sur la route des vacances ou pour vous donner un tonus d'enfer dès le lever, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Et ne les ratez pas sur scène !

 Photos par Stevie Manson // ZeePhoto

Site du groupe : http://www.theamorettes.com

The Amorettes - White Hot Heat

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