Comment échanger avec un communiste ?

Rappel du dernier message de la page précédente :
Raphc
ES125er a écrit :
Blow Up a écrit :
Bref, c'est pas un bon plan pour les multinationales qui cherchent des esclaves.


Oui, et non.
3 millions de travailleurs du Kerala sont expatriés, la plupart dans les pays du Golfe Persique (2,5 millions). Quand on parle d'esclavage moderne dans les pays du Golfe, c'est en partie d'eux qu'on parle. L'argent que ces expatriés renvoient au pays contribue à près de 30% du PIB du Kerala.

Wikipedia a écrit :

Around 3,000,000 Keralites are working abroad, mainly in Persian Gulf; to where migration started with the Gulf Boom. The Kerala Economy is therefore largely dependent on trade in services and resulted remittances.[5][6][7] In 2012, the state was the highest receiver of overall remittances to India which stood at Rs.49,965 Crore (31.2% of the State's GDP), followed by Tamil Nadu, Punjab and Uttar Pradesh.[8] S. Irudaya Rajan describes the situation as "Remittances from global capitalism are carrying the whole Kerala economy".

https://en.m.wikipedia.org/wik(...)erala


+1. Je recommande la chanson "I am a Malayali" pour vous faire une idée.
hercule01
Blow Up a écrit :

Le libéralisme et la théorie du ruissellement démontée en deux temps, trois mouvements. C'est vrai qu'on parle très peu du Kerala (jamais sur BFM TV en tout cas, la Corée du Nord c'est plus vendeur) , sauf dans d'obscures groupuscules crypto-bolchéviks.


A mon avis, la théorie du ruissellement marche dans un monde de petits entrepreneurs sans mobilité du travail et sans mobilité du capital. D'ailleurs un peu comme la mondialisation. Quand on voit tous mecs sur bfm qui se gargarisent avec Ricardo sur le libre échange alors que son modèle est

1/ sans mobilité du capital
2 / Rendement constant

D'ailleurs preuve en est, depuis les 1er accords de l'omc, on perd 1 point de croissance tous les dix ans dans les pays développé.
Clip de mon groupe Triptyque
https://youtu.be/ztcqWq84pXA

Twitter:@triptyque11
Biosmog
BluesBarbu a écrit :
Je crois que je deviens communiste


Manque de structure et côté un peu artiste, ça devait arriver!
Vous battez pas, je vous aime tous
BluesBarbu
Biosmog a écrit :
BluesBarbu a écrit :
Je crois que je deviens communiste


Manque de structure et côté un peu artiste, ça devait arriver!


Je suis en période de doute existentielle sur la société, la distribution des richesses etc etc etc

Bon je m'inquiète pas plus que ça parce que je sais que l'un des cocos du forum finira par dire une énormité et ça me remettra dans le droit chemin
Blow Up
Merde, je crois que moi aussi sur certain sujet (et même sociétaux) je suis entrain de passer à droite, par exemple les crèches dans les mairies, je m'en fous complétement. Si ils veulent faire des crèches, c'est pas très grave, il y a des choses plus inquiétantes qui menacent la laïcité en ce moment.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Zorzi
Citation:
la distribution des richesses

Tout un programme !
Bad Monkey
Les comunistes echangent???
"You'll never come up with your own gear, untill you've copied.
That's the best thing. Just steal!"

-Ritchie Blackmore

“I may not be the greatest guitar player in the world,
but I’m 100 times better than everyone else. ;)”

–John Norum
BluesBarbu
Blow Up a écrit :
Si ils veulent faire des crèches, c'est pas très grave, il y a des choses plus inquiétantes qui menacent la laïcité en ce moment.




T'es un grand malade ! tout le monde sait que les crèches sont LA menace a la laïcité !
Invité
Y'a pire encore : les crucifix dans les églises ...
jules_albert


septième et dernier chapitre de "maintenant" : https://lundi.am/Pour-la-suite(...)sible

Aussi refoulée soit-elle, la question du communisme reste le cœur de l’époque. Ne fût-ce que parce que le règne de son contraire –- l’économie -– n’a jamais été si accompli. Les délégations de l’État chinois qui vont annuellement fleurir la tombe de Marx à Londres n’abusent personne. On peut bien sûr éluder la question communiste. On peut s’habituer à enjamber des corps de SDF ou de migrants à la rue chaque matin en allant au bureau. On peut suivre en temps réel la fonte des glaces polaires, la montée des océans ou les migrations affolées, en tous sens, des animaux et des hommes. On peut continuer de préparer son cancer à chaque fois qu’on ingurgite une fourchette de purée. On peut se dire que la reprise, un peu d’autorité ou l’écoféminisme viendront résoudre tout ça. Continuer ainsi est au prix de réprimer en nous le sentiment de vivre dans une société intrinsèquement criminelle, et qui ne manque pas une occasion de nous rappeler que nous faisons partie de sa petite association de malfaiteurs. Chaque fois que nous entrons en contact avec elle -– par l’usage de n’importe lequel de ses engins, la consommation de la moindre de ses marchandises ou le taf que nous abattons pour elle -–, nous nous faisons ses complices, nous contractons un peu du vice qui la fonde : celui d’exploiter, de saccager, de saper les conditions mêmes de toute existence terrestre. Il n’y a plus nulle part de place pour l’innocence en ce monde. Nous n’avons que le choix entre deux crimes : celui d’y participer et celui de le déserter afin de l’abattre. La traque du criminel, la soif de punition et de jugement ne sont si forcenées, de nos jours, qu’afin de procurer aux spectateurs, pour un instant, un succédané d’innocence. Mais comme le soulagement est de courte durée, il faut incessamment recommencer de blâmer, de punir, d’accuser – pour se dédouaner.

Peu de questions ont été aussi mal posées que celle du communisme. Cela ne date pas d’hier. C’est de toute antiquité. Ouvrez le Livre des Psaumes, vous verrez bien. La lutte des classes, cela date au moins des prophètes de l’Antiquité juive. Ce qu’il y a d’utopie dans le communisme, on le trouve déjà dans les apocryphes de l’époque : « La terre sera commune à tous, et il n’y aura plus ni murs ni frontières… Tous vivront en commun et la richesse deviendra inutile… Et il n’y aura plus alors ni pauvres, ni riches, ni tyrans, ni esclaves, ni grands, ni petits, ni rois, ni seigneurs, mais tous seront égaux. »

La question communiste a été mal posée, d’abord, parce qu’elle a été posée comme question sociale, c’est-à-dire comme question strictement humaine. Malgré cela, elle n’a jamais cessé de travailler le monde. Si elle continue de le hanter, c’est parce qu’elle ne procède pas d’une fixation idéologique, mais d’une expérience vécue, fondamentale, immémoriale : celle de la communauté – qui révoque tant les axiomes de l’économie que les belles constructions de la civilisation. Il n’y a jamais la communauté comme entité, mais comme expérience. C’est celle de la continuité entre des êtres et avec le monde. Dans l’amour, dans l’amitié, nous faisons l’expérience de cette continuité. Dans ma présence sereine, ici, maintenant, dans cette ville familière, devant ce vieux sequoia sempervirens dont les branches sont agitées par le vent, je fais l’expérience de cette continuité. Dans cette émeute où nous nous tenons ensemble au plan que nous nous sommes fixé, où les chants des camarades nous donnent du courage, où un street medic tire d’affaire un inconnu blessé à la tête, je fais l’expérience de cette continuité. Dans cette imprimerie où règne une antique Heidelberg 4 couleurs sur laquelle veille un ami tandis que je prépare les feuillets, qu’un autre ami colle et qu’un dernier massicote ce petit samizdat que nous avons conçu ensemble, dans cette ferveur et cet enthousiasme, je fais l’expérience de cette continuité. Il n’y a pas moi et le monde, moi et les autres, il y a moi, avec les miens, à même ce petit morceau de monde que j’aime, irréductiblement. Il est assez de beauté dans le fait d’être ici et nulle part ailleurs.

En prenant le sujet humain isolément de son monde, en détachant les mortels de tout ce qui vit autour d’eux, la modernité ne pouvait qu’accoucher d’un communisme exterminateur, d’un socialisme. Et ce socialisme ne pouvait rencontrer les paysans, les nomades et les « sauvages » autrement que comme un obstacle à balayer, comme un fâcheux résidu au bas de la comptabilité nationale. Il ne pouvait pas même voir de quel communisme ils étaient porteurs. Si le « communisme » moderne a pu se rêver comme fraternité universelle, comme égalité réalisée, c’est en extrapolant cavalièrement le fait vécu de la fraternité dans le combat, de l’amitié. Car qu’est-ce que l’amitié, sinon l’égalité entre les amis ?

Sans l’expérience, même ponctuelle, de la communauté, nous crevons, nous nous desséchons, nous devenons cyniques, durs, désertiques. La vie est cette ville-fantôme peuplée de mannequins souriants, et qui fonctionne. Notre besoin de communauté est si pressant qu’après avoir ravagé tous les liens existants, le capitalisme ne carbure plus qu’à la promesse de « communauté ». Que sont les réseaux sociaux, les applications de rencontres, sinon cette promesse perpétuellement déçue ? Que sont toutes les modes, toutes les technologies de communication, toutes les love songs, sinon une façon d’entretenir le rêve d’une continuité entre les êtres où, à la fin, tout contact se dérobe ? Cette promesse de communauté frustrée en redouble opportunément le besoin. Elle le rend même hystérique, et fait turbiner toujours plus vite la grande machine à cash de ceux qui l’exploitent. Entretenir la misère et lui faire miroiter une issue possible, tel est le grand ressort du capitalisme.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
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je n'aime pas les petites bites qui ne tirent sur rien. BlowUp

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