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Enquête Cohérence Esthétique: UTILISEZ LE STYLE DE L'AUTRE!

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MIA WALLACE
extrait :

La stratégie orpheline.

Il manque encore à l’Amérique latine, continent de révolutions et de contre-révolutions, une pensée stratégique capable d’orienter des processus politiques riches et diversifiés, et qui soit à la hauteur des défis à relever. Malgré une forte capacité analytique, d’importants processus de transformation et des dirigeants révolutionnaires emblématiques, le continent n’a pas produit la théorie de sa propre pratique.

Les trois stratégies historiques de la gauche ont pu compter sur des forces à la direction vigoureuse – partis socialistes et communistes, mouvements nationalistes, groupes de guérilla – et ont mené des expériences de profonde signification politique : la Révolution cubaine, le gouvernement d’Allende, la victoire sandiniste, les gouvernements post-néolibéraux au Venezuela, en Bolivie et en Equateur, la construction de pouvoirs locaux comme au Chiapas, et les pratiques de budgets participatifs, dont la plus importante eut lieu à Porto Alegre. Cependant, il n’existe pas de grande synthèse stratégique qui nous permette d’utiliser les bilans de chacune de ces stratégies, ni un ensemble de réflexions qui puisse favoriser la formulation de nouvelles propositions.

Le fait même que ces trois stratégies aient été développées par des forces politiques distinctes a empêché la formation de processus communs d’accumulation, de réflexion et de synthèse. Tant que les partis communistes eurent une existence réellement concrète, ils promurent des processus de réflexion sur leurs propres pratiques. Tant qu’elle exista, la OLAS (Organisation Latino-américaine de Solidarité) fit de même pour les processus de lutte armée. Les mouvements nationalistes, au contraire, n’établirent pas suffisamment d’échanges entre eux pour susciter un phénomène similaire. Aujourd’hui, les nouvelles pratiques ne stimulent pas l’élaboration théorique ni la problématisation critique des nouvelles réalités.

Les stratégies adoptées sur le continent, surtout dans les premiers temps, souffrirent du poids des liens internationaux de la gauche latino-américaine avec les partis communistes en particulier, mais aussi avec les sociaux-démocrates. On peut prendre l’exemple de la ligne de "classe contre classe", mise en place dans la seconde moitié des années vingt. Celle-ci rendit difficile la compréhension des formes politiques concrètes de réponse à la crise de 1929 – le gouvernement de Getúlio Vargas étant l’une des exceptions, avec l’éphémère gouvernement socialiste chilien de douze jours et des manifestations similaires à Cuba. Or, cette ligne de "classe contre classe" fut une importation directe de la crise d’isolement de l’Union Soviétique face aux gouvernements d’Europe occidentale, et non une situation née des conditions concrètes du continent américain.

Les mobilisations menées par Farabundo Martí et par Augusto Sandino naquirent de conditions concrètes de résistance contre l’occupation américaine et furent l’expression de formes directes de nationalisme anti-impérialiste. Les processus d’industrialisation en Argentine, au Brésil et au Mexique surgirent en réponse à la crise de 1929. Elles ne s’appuyèrent pas, au moins au départ, sur des stratégies articulées. La Commission Economique por l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) se mit à théoriser les situations lorsque, au début de la seconde période d’après-guerre déjà, elle commençait à envisager la théorie de l’industrialisation par substitution aux importations – et encore s’agissait-il d’une stratégie économique. La révolution bolivienne de 1952 n’élabora pas non plus de ligne d’action stratégique propre, et ne fit que mettre en pratique certaines revendications, comme l’universalisation du vote, la réforme agraire et la nationalisation des mines.

Ainsi, ni le nationalisme ni le réformisme traditionnel n’appuyèrent leur action sur des stratégies ; ils ne firent que répondre à des demandes économiques, sociales et politiques. Quand l’Internationale Communiste définit sa position de Fronts Antifascistes, en 1935, l’application de la nouvelle orientation coïncida avec les conditions concrètes vécues par les pays de la région. Si la ligne de "classe contre classe" était une réponse aux conditions particulières de l’Union Soviétique, la nouvelle orientation répondait à l’expansion des régimes fascistes en Europe. Ni l’une ni l’autre ne prenaient en compte les conditions de l’Amérique latine, assimilée à une périphérie coloniale, sans identité particulière.

Cette inadéquation eut plusieurs effets concrets. Le mouvement mené par Luís Carlos Prestes en 1935 resta à cheval entre deux lignes : d’un côté, il organisait un soulèvement centré sur les lieutenants ; d’un autre, il ne prônait pas un gouvernement ouvrier et paysan mais un front de libération national, en réponse à la ligne plus ample de l’Internationale Communiste. La forme de lutte correspondait à la ligne radicale de "classe contre classe", et l’objectif politique, au front démocratique. Le résultat fut que le mouvement s’isola de la "Révolution de 1930" dirigée par Getúlio Vargas, de caractère nationaliste et populaire.

Le Front Populaire chilien importa l’étiquette "anti-fasciste" sans que le fascisme se soit étendu au continent. Le fascisme européen fut transposé mécaniquement sur l’Amérique latine, avec toutes les erreurs possibles que cela put entraîner. En Europe, le fascisme s’identifia au nationalisme et à l’anti-libéralisme, sans aucune significaton anti-impérialiste. Le nationalisme européen fut marqué par le chauvinisme, par la prétendue supériorité d’un Etat national sur les autres, et par l’anti-libéralisme, y compris contre la démocratie libérale. La bourgeoisie ascendante assuma l’idéologie libérale comme un instrument pour libérer la libre-circulation du capital de ses limites féodales.

En Amérique latine, le nationalisme reproduisit l’anti-libéralisme politique et économique, mais il adopta une position anti-impérialiste, du fait de la localisation même de la région à la périphérie – des Etats-Unis, dans notre cas, ce qui nous situa dans le champ de la gauche. Cependant, la transposition mécanique des schémas européens conduisit certains partis communistes de l’époque (au Brésil et en Argentine, par exemple) à caractériser à certains moments Juan Domingo Perón et Getúlio Vargas de reproducteurs du fascisme en Amérique latine. Pour cette raison, ils furent identifiés comme les plus féroces adversaires à combattre. Ainsi, le Parti Communiste argentin,lors des élections de 1945, s’allia contre Perón non seulement avec le candidat libéral du Parti Radical, mais aussi avec l’Eglise et l’ambassade des Etats-Unis, appliquant l’idée selon laquelle toute alliance contre le plus grand ennemi, le fascisme, était valide.

La plus grande confusion ne se produisit pas seulement en relation avec le nationalisme, mais aussi avec le libéralisme qui fut en Europe l’idéologie de la bourgeoisie ascendante, alors qu’en Amérique latine les politiques de libre-commerce du libéralisme était le patrimoine des oligarchies primo-exportatrices. Ici, le nationalisme n’est pas le seul à avoir le feu vert ; le libéralisme aussi.

Ce fut ce phénomène qui dissocia questions sociales et questions démocratiques, et qui fit que les questions sociales furent prises en charge par le nationalisme, au détriment des questions démocratiques.

Le libéralisme s’efforça toujours de s’approprier la question démocratique, et accusa les gouvernements nationalistes d’être autoritaires et dictatoriaux, tandis que ceux-ci accusaient les libéraux de gouverner pour les riches et de n’avoir aucune sensibilité sociale, revendiquant pour leur compte la défense des masses pauvres de la population.

Seule une analyse concrète des situations concrètes aurait permis de s’approprier les conditions historiques spécifiques du continent et de chaque pays. Des analyses comme celles du Péruvien José Carlos Mariátegui, du Cubain Julio Antonio Mella, du Chilien Luis Emilio Recabarren et du Brésilien Caio Prado Jr., parmi d’autres : autant d’analyses autonomes que les directions des partis communistes auxquels leurs auteurs appartenaient ne prirent pas en compte. Au contraire, ce furent les idées de l’Internationale Communiste qui furent prédominantes, et qui contribuèrent à mettre en difficulté l’implantation des partis communistes dans ces pays.

Quand le nationalisme fut assumé par la gauche, ce fut comme force subordonnée dans des alliances avec une direction populaire représentant un bloc pluriclasisste. Cette longue période ne fut pas théorisée par la gauche. Les alliances et les conceptions des fronts populaires ne rendaient pas compte de ce nouveau phénomène où l’anti-impérialisme remplaçait le fascisme avec des caractéristiques très différentes.

La révolution bolivienne de 1952 fut l’objet d’interprétations contradictoires car elle comportait des éléments nationalistes, comme la nationalisation des mines d’étain, et populaires, comme la réforme agraire. Mais la participation active des milices ouvrières qui remplacèrent l’Armée, l’existence d’une alliance ouvrière et paysanne et les révolutions anti-capitalistes permirent d’autres théorisations sur ce qui existait de manière embryonnaire dans ce mouvement pluriclassiste : d’un mouvement nationaliste classique, national et antioligarchique, aux versions qui lui conféreraient un caractère anti-capitaliste.
Salut G.COM, ça roule ?

SUPERBUS , STRAY CATS , BRMC

"regarde-le moi ce communiste, je t'enverrais tout ça à Moscou"
Mr Park
Macronchon ça fait un peu nom de fromage
Biosmog
MIA WALLACE a écrit :
extrait :

La stratégie orpheline.

Il manque encore à l’Amérique latine, continent de révolutions et de contre-révolutions, une pensée stratégique capable d’orienter des processus politiques riches et diversifiés, et qui soit à la hauteur des défis à relever. Malgré une forte capacité analytique, d’importants processus de transformation et des dirigeants révolutionnaires emblématiques, le continent n’a pas produit la théorie de sa propre pratique.

Les trois stratégies historiques de la gauche ont pu compter sur des forces à la direction vigoureuse – partis socialistes et communistes, mouvements nationalistes, groupes de guérilla – et ont mené des expériences de profonde signification politique : la Révolution cubaine, le gouvernement d’Allende, la victoire sandiniste, les gouvernements post-néolibéraux au Venezuela, en Bolivie et en Equateur, la construction de pouvoirs locaux comme au Chiapas, et les pratiques de budgets participatifs, dont la plus importante eut lieu à Porto Alegre. Cependant, il n’existe pas de grande synthèse stratégique qui nous permette d’utiliser les bilans de chacune de ces stratégies, ni un ensemble de réflexions qui puisse favoriser la formulation de nouvelles propositions.

Le fait même que ces trois stratégies aient été développées par des forces politiques distinctes a empêché la formation de processus communs d’accumulation, de réflexion et de synthèse. Tant que les partis communistes eurent une existence réellement concrète, ils promurent des processus de réflexion sur leurs propres pratiques. Tant qu’elle exista, la OLAS (Organisation Latino-américaine de Solidarité) fit de même pour les processus de lutte armée. Les mouvements nationalistes, au contraire, n’établirent pas suffisamment d’échanges entre eux pour susciter un phénomène similaire. Aujourd’hui, les nouvelles pratiques ne stimulent pas l’élaboration théorique ni la problématisation critique des nouvelles réalités.

Les stratégies adoptées sur le continent, surtout dans les premiers temps, souffrirent du poids des liens internationaux de la gauche latino-américaine avec les partis communistes en particulier, mais aussi avec les sociaux-démocrates. On peut prendre l’exemple de la ligne de "classe contre classe", mise en place dans la seconde moitié des années vingt. Celle-ci rendit difficile la compréhension des formes politiques concrètes de réponse à la crise de 1929 – le gouvernement de Getúlio Vargas étant l’une des exceptions, avec l’éphémère gouvernement socialiste chilien de douze jours et des manifestations similaires à Cuba. Or, cette ligne de "classe contre classe" fut une importation directe de la crise d’isolement de l’Union Soviétique face aux gouvernements d’Europe occidentale, et non une situation née des conditions concrètes du continent américain.

Les mobilisations menées par Farabundo Martí et par Augusto Sandino naquirent de conditions concrètes de résistance contre l’occupation américaine et furent l’expression de formes directes de nationalisme anti-impérialiste. Les processus d’industrialisation en Argentine, au Brésil et au Mexique surgirent en réponse à la crise de 1929. Elles ne s’appuyèrent pas, au moins au départ, sur des stratégies articulées. La Commission Economique por l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) se mit à théoriser les situations lorsque, au début de la seconde période d’après-guerre déjà, elle commençait à envisager la théorie de l’industrialisation par substitution aux importations – et encore s’agissait-il d’une stratégie économique. La révolution bolivienne de 1952 n’élabora pas non plus de ligne d’action stratégique propre, et ne fit que mettre en pratique certaines revendications, comme l’universalisation du vote, la réforme agraire et la nationalisation des mines.

Ainsi, ni le nationalisme ni le réformisme traditionnel n’appuyèrent leur action sur des stratégies ; ils ne firent que répondre à des demandes économiques, sociales et politiques. Quand l’Internationale Communiste définit sa position de Fronts Antifascistes, en 1935, l’application de la nouvelle orientation coïncida avec les conditions concrètes vécues par les pays de la région. Si la ligne de "classe contre classe" était une réponse aux conditions particulières de l’Union Soviétique, la nouvelle orientation répondait à l’expansion des régimes fascistes en Europe. Ni l’une ni l’autre ne prenaient en compte les conditions de l’Amérique latine, assimilée à une périphérie coloniale, sans identité particulière.

Cette inadéquation eut plusieurs effets concrets. Le mouvement mené par Luís Carlos Prestes en 1935 resta à cheval entre deux lignes : d’un côté, il organisait un soulèvement centré sur les lieutenants ; d’un autre, il ne prônait pas un gouvernement ouvrier et paysan mais un front de libération national, en réponse à la ligne plus ample de l’Internationale Communiste. La forme de lutte correspondait à la ligne radicale de "classe contre classe", et l’objectif politique, au front démocratique. Le résultat fut que le mouvement s’isola de la "Révolution de 1930" dirigée par Getúlio Vargas, de caractère nationaliste et populaire.

Le Front Populaire chilien importa l’étiquette "anti-fasciste" sans que le fascisme se soit étendu au continent. Le fascisme européen fut transposé mécaniquement sur l’Amérique latine, avec toutes les erreurs possibles que cela put entraîner. En Europe, le fascisme s’identifia au nationalisme et à l’anti-libéralisme, sans aucune significaton anti-impérialiste. Le nationalisme européen fut marqué par le chauvinisme, par la prétendue supériorité d’un Etat national sur les autres, et par l’anti-libéralisme, y compris contre la démocratie libérale. La bourgeoisie ascendante assuma l’idéologie libérale comme un instrument pour libérer la libre-circulation du capital de ses limites féodales.

En Amérique latine, le nationalisme reproduisit l’anti-libéralisme politique et économique, mais il adopta une position anti-impérialiste, du fait de la localisation même de la région à la périphérie – des Etats-Unis, dans notre cas, ce qui nous situa dans le champ de la gauche. Cependant, la transposition mécanique des schémas européens conduisit certains partis communistes de l’époque (au Brésil et en Argentine, par exemple) à caractériser à certains moments Juan Domingo Perón et Getúlio Vargas de reproducteurs du fascisme en Amérique latine. Pour cette raison, ils furent identifiés comme les plus féroces adversaires à combattre. Ainsi, le Parti Communiste argentin,lors des élections de 1945, s’allia contre Perón non seulement avec le candidat libéral du Parti Radical, mais aussi avec l’Eglise et l’ambassade des Etats-Unis, appliquant l’idée selon laquelle toute alliance contre le plus grand ennemi, le fascisme, était valide.

La plus grande confusion ne se produisit pas seulement en relation avec le nationalisme, mais aussi avec le libéralisme qui fut en Europe l’idéologie de la bourgeoisie ascendante, alors qu’en Amérique latine les politiques de libre-commerce du libéralisme était le patrimoine des oligarchies primo-exportatrices. Ici, le nationalisme n’est pas le seul à avoir le feu vert ; le libéralisme aussi.

Ce fut ce phénomène qui dissocia questions sociales et questions démocratiques, et qui fit que les questions sociales furent prises en charge par le nationalisme, au détriment des questions démocratiques.

Le libéralisme s’efforça toujours de s’approprier la question démocratique, et accusa les gouvernements nationalistes d’être autoritaires et dictatoriaux, tandis que ceux-ci accusaient les libéraux de gouverner pour les riches et de n’avoir aucune sensibilité sociale, revendiquant pour leur compte la défense des masses pauvres de la population.

Seule une analyse concrète des situations concrètes aurait permis de s’approprier les conditions historiques spécifiques du continent et de chaque pays. Des analyses comme celles du Péruvien José Carlos Mariátegui, du Cubain Julio Antonio Mella, du Chilien Luis Emilio Recabarren et du Brésilien Caio Prado Jr., parmi d’autres : autant d’analyses autonomes que les directions des partis communistes auxquels leurs auteurs appartenaient ne prirent pas en compte. Au contraire, ce furent les idées de l’Internationale Communiste qui furent prédominantes, et qui contribuèrent à mettre en difficulté l’implantation des partis communistes dans ces pays.

Quand le nationalisme fut assumé par la gauche, ce fut comme force subordonnée dans des alliances avec une direction populaire représentant un bloc pluriclasisste. Cette longue période ne fut pas théorisée par la gauche. Les alliances et les conceptions des fronts populaires ne rendaient pas compte de ce nouveau phénomène où l’anti-impérialisme remplaçait le fascisme avec des caractéristiques très différentes.

La révolution bolivienne de 1952 fut l’objet d’interprétations contradictoires car elle comportait des éléments nationalistes, comme la nationalisation des mines d’étain, et populaires, comme la réforme agraire. Mais la participation active des milices ouvrières qui remplacèrent l’Armée, l’existence d’une alliance ouvrière et paysanne et les révolutions anti-capitalistes permirent d’autres théorisations sur ce qui existait de manière embryonnaire dans ce mouvement pluriclassiste : d’un mouvement nationaliste classique, national et antioligarchique, aux versions qui lui conféreraient un caractère anti-capitaliste.


Trop à droite pour Backstage, Jules
Vous battez pas, je vous aime tous
MIA WALLACE
Salut G.COM, ça roule ?

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"regarde-le moi ce communiste, je t'enverrais tout ça à Moscou"
Biosmog
Mr Park a écrit :
Macronchon ça fait un peu nom de fromage


Et Ficron ça fait affection des voies génitales: j'ai un ficron qui m'empêche de danser.
Vous battez pas, je vous aime tous
Biosmog a écrit :
MIA WALLACE a écrit :
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La stratégie orpheline.

Il manque encore à l’Amérique latine, continent de révolutions et de contre-révolutions, une pensée stratégique capable d’orienter des processus politiques riches et diversifiés, et qui soit à la hauteur des défis à relever. Malgré une forte capacité analytique, d’importants processus de transformation et des dirigeants révolutionnaires emblématiques, le continent n’a pas produit la théorie de sa propre pratique.

Les trois stratégies historiques de la gauche ont pu compter sur des forces à la direction vigoureuse – partis socialistes et communistes, mouvements nationalistes, groupes de guérilla – et ont mené des expériences de profonde signification politique : la Révolution cubaine, le gouvernement d’Allende, la victoire sandiniste, les gouvernements post-néolibéraux au Venezuela, en Bolivie et en Equateur, la construction de pouvoirs locaux comme au Chiapas, et les pratiques de budgets participatifs, dont la plus importante eut lieu à Porto Alegre. Cependant, il n’existe pas de grande synthèse stratégique qui nous permette d’utiliser les bilans de chacune de ces stratégies, ni un ensemble de réflexions qui puisse favoriser la formulation de nouvelles propositions.

Le fait même que ces trois stratégies aient été développées par des forces politiques distinctes a empêché la formation de processus communs d’accumulation, de réflexion et de synthèse. Tant que les partis communistes eurent une existence réellement concrète, ils promurent des processus de réflexion sur leurs propres pratiques. Tant qu’elle exista, la OLAS (Organisation Latino-américaine de Solidarité) fit de même pour les processus de lutte armée. Les mouvements nationalistes, au contraire, n’établirent pas suffisamment d’échanges entre eux pour susciter un phénomène similaire. Aujourd’hui, les nouvelles pratiques ne stimulent pas l’élaboration théorique ni la problématisation critique des nouvelles réalités.

Les stratégies adoptées sur le continent, surtout dans les premiers temps, souffrirent du poids des liens internationaux de la gauche latino-américaine avec les partis communistes en particulier, mais aussi avec les sociaux-démocrates. On peut prendre l’exemple de la ligne de "classe contre classe", mise en place dans la seconde moitié des années vingt. Celle-ci rendit difficile la compréhension des formes politiques concrètes de réponse à la crise de 1929 – le gouvernement de Getúlio Vargas étant l’une des exceptions, avec l’éphémère gouvernement socialiste chilien de douze jours et des manifestations similaires à Cuba. Or, cette ligne de "classe contre classe" fut une importation directe de la crise d’isolement de l’Union Soviétique face aux gouvernements d’Europe occidentale, et non une situation née des conditions concrètes du continent américain.

Les mobilisations menées par Farabundo Martí et par Augusto Sandino naquirent de conditions concrètes de résistance contre l’occupation américaine et furent l’expression de formes directes de nationalisme anti-impérialiste. Les processus d’industrialisation en Argentine, au Brésil et au Mexique surgirent en réponse à la crise de 1929. Elles ne s’appuyèrent pas, au moins au départ, sur des stratégies articulées. La Commission Economique por l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) se mit à théoriser les situations lorsque, au début de la seconde période d’après-guerre déjà, elle commençait à envisager la théorie de l’industrialisation par substitution aux importations – et encore s’agissait-il d’une stratégie économique. La révolution bolivienne de 1952 n’élabora pas non plus de ligne d’action stratégique propre, et ne fit que mettre en pratique certaines revendications, comme l’universalisation du vote, la réforme agraire et la nationalisation des mines.

Ainsi, ni le nationalisme ni le réformisme traditionnel n’appuyèrent leur action sur des stratégies ; ils ne firent que répondre à des demandes économiques, sociales et politiques. Quand l’Internationale Communiste définit sa position de Fronts Antifascistes, en 1935, l’application de la nouvelle orientation coïncida avec les conditions concrètes vécues par les pays de la région. Si la ligne de "classe contre classe" était une réponse aux conditions particulières de l’Union Soviétique, la nouvelle orientation répondait à l’expansion des régimes fascistes en Europe. Ni l’une ni l’autre ne prenaient en compte les conditions de l’Amérique latine, assimilée à une périphérie coloniale, sans identité particulière.

Cette inadéquation eut plusieurs effets concrets. Le mouvement mené par Luís Carlos Prestes en 1935 resta à cheval entre deux lignes : d’un côté, il organisait un soulèvement centré sur les lieutenants ; d’un autre, il ne prônait pas un gouvernement ouvrier et paysan mais un front de libération national, en réponse à la ligne plus ample de l’Internationale Communiste. La forme de lutte correspondait à la ligne radicale de "classe contre classe", et l’objectif politique, au front démocratique. Le résultat fut que le mouvement s’isola de la "Révolution de 1930" dirigée par Getúlio Vargas, de caractère nationaliste et populaire.

Le Front Populaire chilien importa l’étiquette "anti-fasciste" sans que le fascisme se soit étendu au continent. Le fascisme européen fut transposé mécaniquement sur l’Amérique latine, avec toutes les erreurs possibles que cela put entraîner. En Europe, le fascisme s’identifia au nationalisme et à l’anti-libéralisme, sans aucune significaton anti-impérialiste. Le nationalisme européen fut marqué par le chauvinisme, par la prétendue supériorité d’un Etat national sur les autres, et par l’anti-libéralisme, y compris contre la démocratie libérale. La bourgeoisie ascendante assuma l’idéologie libérale comme un instrument pour libérer la libre-circulation du capital de ses limites féodales.

En Amérique latine, le nationalisme reproduisit l’anti-libéralisme politique et économique, mais il adopta une position anti-impérialiste, du fait de la localisation même de la région à la périphérie – des Etats-Unis, dans notre cas, ce qui nous situa dans le champ de la gauche. Cependant, la transposition mécanique des schémas européens conduisit certains partis communistes de l’époque (au Brésil et en Argentine, par exemple) à caractériser à certains moments Juan Domingo Perón et Getúlio Vargas de reproducteurs du fascisme en Amérique latine. Pour cette raison, ils furent identifiés comme les plus féroces adversaires à combattre. Ainsi, le Parti Communiste argentin,lors des élections de 1945, s’allia contre Perón non seulement avec le candidat libéral du Parti Radical, mais aussi avec l’Eglise et l’ambassade des Etats-Unis, appliquant l’idée selon laquelle toute alliance contre le plus grand ennemi, le fascisme, était valide.

La plus grande confusion ne se produisit pas seulement en relation avec le nationalisme, mais aussi avec le libéralisme qui fut en Europe l’idéologie de la bourgeoisie ascendante, alors qu’en Amérique latine les politiques de libre-commerce du libéralisme était le patrimoine des oligarchies primo-exportatrices. Ici, le nationalisme n’est pas le seul à avoir le feu vert ; le libéralisme aussi.

Ce fut ce phénomène qui dissocia questions sociales et questions démocratiques, et qui fit que les questions sociales furent prises en charge par le nationalisme, au détriment des questions démocratiques.

Le libéralisme s’efforça toujours de s’approprier la question démocratique, et accusa les gouvernements nationalistes d’être autoritaires et dictatoriaux, tandis que ceux-ci accusaient les libéraux de gouverner pour les riches et de n’avoir aucune sensibilité sociale, revendiquant pour leur compte la défense des masses pauvres de la population.

Seule une analyse concrète des situations concrètes aurait permis de s’approprier les conditions historiques spécifiques du continent et de chaque pays. Des analyses comme celles du Péruvien José Carlos Mariátegui, du Cubain Julio Antonio Mella, du Chilien Luis Emilio Recabarren et du Brésilien Caio Prado Jr., parmi d’autres : autant d’analyses autonomes que les directions des partis communistes auxquels leurs auteurs appartenaient ne prirent pas en compte. Au contraire, ce furent les idées de l’Internationale Communiste qui furent prédominantes, et qui contribuèrent à mettre en difficulté l’implantation des partis communistes dans ces pays.

Quand le nationalisme fut assumé par la gauche, ce fut comme force subordonnée dans des alliances avec une direction populaire représentant un bloc pluriclasisste. Cette longue période ne fut pas théorisée par la gauche. Les alliances et les conceptions des fronts populaires ne rendaient pas compte de ce nouveau phénomène où l’anti-impérialisme remplaçait le fascisme avec des caractéristiques très différentes.

La révolution bolivienne de 1952 fut l’objet d’interprétations contradictoires car elle comportait des éléments nationalistes, comme la nationalisation des mines d’étain, et populaires, comme la réforme agraire. Mais la participation active des milices ouvrières qui remplacèrent l’Armée, l’existence d’une alliance ouvrière et paysanne et les révolutions anti-capitalistes permirent d’autres théorisations sur ce qui existait de manière embryonnaire dans ce mouvement pluriclassiste : d’un mouvement nationaliste classique, national et antioligarchique, aux versions qui lui conféreraient un caractère anti-capitaliste.


Trop à droite pour Backstage, Jules


Pas mal ! Juste un peu court pour du Juju ...
Biosmog a écrit :
Mr Park a écrit :
Macronchon ça fait un peu nom de fromage


Et Ficron ça fait affection des voies génitales: j'ai un ficron qui m'empêche de danser.


La fusion de marine et civitix
Le fion
Ou Chirac et Melenchon
Chichon
Masha
2pattesnon a écrit :
Biosmog a écrit :
Mr Park a écrit :
Macronchon ça fait un peu nom de fromage


Et Ficron ça fait affection des voies génitales: j'ai un ficron qui m'empêche de danser.


La fusion de marine et civitix
Le fion
Ou Chirac et Melenchon
Chichon

"Masha ... Comment fais-tu pour, si régulièrement, trouver de telles horreurs : c'est inécoutable !!!!"

Postez des recettes, bordayl de merde.
Masha
!!!!!Cool Le Rock des Garage A Beats!!!!! Merci Messieurs!

!!!!Ouais!!!!
!!!!Bien cool ce topic!!!!






60's garage rock mix




"Masha ... Comment fais-tu pour, si régulièrement, trouver de telles horreurs : c'est inécoutable !!!!"

Postez des recettes, bordayl de merde.
David Watts
Jeronimoalves !
"Yesterday today was tomorrow and tomorrow today will be yesterday"
Masha
C'est bien lui
"Masha ... Comment fais-tu pour, si régulièrement, trouver de telles horreurs : c'est inécoutable !!!!"

Postez des recettes, bordayl de merde.
ZePot
Masha a écrit :
C'est bien lui

2PN
Masha
ZePot a écrit :
2PN

Redstein ?
"Masha ... Comment fais-tu pour, si régulièrement, trouver de telles horreurs : c'est inécoutable !!!!"

Postez des recettes, bordayl de merde.
Redstein
CŸD ?
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
ZePot
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