Sur un autre forum tout à fait fréquentable, (un truc de vieilles bécanes mais peu importe) j'avais lu ce témoignage d'un gars , ça m'avait assez ému, je pense que le problème de base des cités ne peut pas se limiter à la vision du "parking à arabes" . C'est une vision des choses, ça n'explique rien, mais je pense que ça vaut quand même le coup de poster ça ici :
Citation:
Parler de mon vécu me met une étiquette de raciste car parler c'est l’être.
Ma famille n'était pas argentée, nous habitions au centre de Toulouse (et oui les pauvres, les petits vieux étaient dans les centre ville à cette époque... )
Puis au Mirail, en 1969 ils ont construit Bellefontaine... les barres d'immeubles entourées de verdure.
Ces constructions étaient destinées à offrir aux personnes pas très argentées des logements modernes situés dans un cadre agréable.
Je me rappelle encore la visite des lieux alors que j'avais 6-7 ans, ma soeur 9... le rêve ! géniales ces HLM !
Alors nous sommes arrivés avec armes et bagages, mes parents étaient fiers et avec ma sœur nous avons dés les premiers jours investi les parcs avec bassins... pour la première fois on pouvait sortir seul.
Rapidement chaque appartement a trouvé ses occupants...beaucoup de français de souche, des Portugais, pas mal d'espagnols, de rares italiens.
J'allais à l'école à pieds avec ma frangine, dans un cours d'eau artificiel on faisait des courses de bâtonnets de glace... dans les bassins, chacun amenait son prototype de bateau miniature artisanal pour comparer l'efficacité des modes de propulsion... élastique, vapeur, petit moteur électrique.
En bas des barres on jouait à faire du vélo, les filles sautaient à l'élastiques, jouaient à la marelle, avec des patins à roulettes ou avec ces boules en bois attachées à des cordes et qu'on fait s'entrechoquer en rythme....
Laisser les enfants jouer seul en bas des immeubles n'était pas un problème... et personne n'aurait reproché aux parents, et à raison, de laisser ainsi les enfants. Cela n'a jamais été la cause d'une dérive de l'éducation.
Pas d'étrangers non Européens. Pas un seul. En face tout en béton, un ensemble regroupait des commerces où on se rendaient seul faire quelques courses, acheter des bonbons et même faire le catéchisme. (Ça çà me barbait)
Le week end avec la 2cv mes parents nous amenaient à la campagne proche et ne pas avoir un rond n'était pas un frein pour amener l'été les enfants en vacance... simplement le camping c'était pas loin et dans un champ avec l'autorisation du propriétaire... les parents n'avaient pas besoin d'associations pour faire cela et ça ne coutait presque rien... et puis en partant tôt le matin on allait faire un tour à la mer ou la montagne.
En 1972 dans ma classe il y avait un noir d'origine Africaine il s’appelait Bernis puis un peu plus tard un nord Africain, Kamel.
Il étaient mes potes, surtout Bernis avec qui je jouais au foot. Mon père qui avait fait la guerre d'Algérie avec des Tirailleurs sénégalais gardait un souvenir ému de ses camarades africains de "la classe" alors il insistait pour qu'il vienne souvent avec nous tout en l'aidant à s'intégrer... mis on parlait pas d'intégration, c'était juste être avec ceux qu'on veut aider parce qu'on les apprécie.
En classe Bernis avait des difficulté mais il suivait, Kamel était le chouchou du prof, il était génial, intelligent mais quel pitre, quand il passait au tableau c'était un plaisir.
Comme nous étions bien.
Si je continus à raconter mon passé je bascule dans l'interdit... tant pis
Puis vers 1973 les familles qui réussissaient à monter dans l'échelle sociales partaient et étaient remplacées par d'autres avec une majorité d'africains, principalement du nord.
Très rapidement le ton à changé... les gamins étaient plus agités, plus fougueux si ils étaient en bande ils nous attaquaient, je me suis fait agressé deux fois juste pour les avoir croisé. Avnat de déscendre dans les escaliers j'écoutais pour vérifier que je ne les croiserai pas.
Certains étaient très bien et certainement la majorité mais ce qui avait changé avec eux c'est que le coté négatif l’emportait, c'était plus les bagarres "normales" entre copains, c'était méchant et destructeur.
Très rapidement on a trouvé des cadis ramenés du centre commercial voisin et parfois jetés des balcons, puis les ascenseurs ont été tagués, saccagé on y trouvait des excréments alors on montait à pieds... puis il y a eu un meurtre... mais je ne connais pas l'histoire.
Extrêmement rapidement, ce qui était installation collective a été détruite... alors on est parti.
Plus tard es nouveaux habitants se plaignaient d'être logé dans un endroit pourrit et sans confort... se plaignaient d’être parqués dans un taudis....je ne comprenais pas puisque nous nous y étions heureux.
Voila ce qui c'est passé mais le dire c'est être raciste. Assister à cela et oser le dire est-ce être raciste ? suis-je raciste et ai-je inconsciemment modifié les événement que j'ai vécu ?
On dit que ces immeubles ont été un échec mais moi je n'ai vu que l'échec de l'arrivée d'une population.
Ce n'est peut etre pas leur faute, le façon de vivre n'est peut être pas adaptée à ce genre de construction, je ne sais franchement pas.
Nous on était heureux avec ça et être pauvre ne nous à pas rendu marginal, il n'y avait pas d'aide, on emmenait pas les enfants en bus voir la mer ou la montagne aux frais de la collectivité, il n'y avait pas d'association de quartier et jamais une voiture n'était brulée.
Mes parents ne sont jamais monté vraiment dans l’échelle sociale alors ils habitent toujours dans cet environnement entourés de "commerces religieux" de chiche-kebab avec les gens assis parterre en bas de l'immeuble et enrubannés.
Il y a 5 ans ils se sont fait massacrer par deux immigrés en bas de l'immeuble et pour arracher la bague en toc de ma mère ils lui ont massacré les doigts après avoir éclaté la tête de mon père.
Je ne vote pas FN, mes parents non plus et j'ai des amis partout et de toutes les origines... je n'ai aucun apriori. J'ai juste vécu.
Dire cela est interdit, tabou et c'est pour cela peut être qu'on en est là.
Mon père pleure quand il entend la marseillaise tellement il est ému, ma mère a depuis son agression tous les doigts d'une main qui se sont refermés elle dessinait encore bien et même souvent des tableaux orientalistes. Mon père lui achetait les cadres nu dans les vide grenier. La pauvreté ne conduit donc pas forcément à l'inculture.
A vous théoriciens et matheux qui voient les choses de loin... un petit carré dans le coin ?
Ceux qui disent ce que je viens de dire ne sont que des racistes aveuglés par la haine.