Anecdotes de chansons

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    le 26 Nov 17, 10:50
J’aime bien en apprendre sur les chansons, les anecdotes à l’origine du morceau, ou sur l’arrangement, la production, les messages cachés qu’elles contiennent, le contexte parfois oublié, les sous-entendus...
Je propose qu’on partage ici celles qu’on veut, sans restriction de genres.


La première qui me vient concerne la chanson d’Arno, "Les yeux de ma mère".
Ceux qui le connaissent un peu savent que sur un album intitulé A la Française, il en existe une première version avec un arrangement fort différent de celui, au piano, qui l’a popularisée, moins mélodique et dramatique, plus rythmique.

Ça donnait ça :




Et puis ils partent en tournée.
Et un soir, au moment d’attaquer le titre, problème.
La suite, il la raconte mieux que moi, à partir de la minute 51 (environ) :

https://rutube.ru/video/47799f(...)14ae/


Ainsi ça a donné la terriblement superbe version qu’on connait depuis lors :



(J’ai choisi cette vidéo parce que je pensais qu’elle montrait ce qui s’était dit un peu plus tôt dans l’émission, quand Arno était interviewé avant de chanter, mais en fait non : le présentateur a dû esquisser un ou deux sourires narquois devant - quoi ? : la prononciation d’Arno, son personnage ? - ce à quoi il a répondu (mais je n’ai plus les paroles exactes en tête) en gros : « Là tu te fous de mon gueule, mais tout à l’heure quand je vas chanter tu vas fermer ton gueule. »)


A vous !
psm1962
Chaque fois qu'il chante ce monument musical, Arlo Guthrie explique que c'est grâce à une bière que cette chanson a fait le tour du monde

Keep on the sunny side of life
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    le 26 Nov 17, 23:14
Ceux qui ont plus de quarante ans se rappellent peut-être ces moments à la fois enthousiasmants et terribles, l’ouverture et la fermeture des programmes d’Antenne 2 :





Les dessins de Folon, la musique de Michel Colombier, ces hommes volants, en suspension, comme les petits qui regardaient, ne sachant s’ils devaient pleurer ou rêver.

"Emmanuel" était le titre du morceau ; c’était aussi le prénom du fils de Michel Colombier, qui ne les vit jamais, ces hommes volants.



On dit que Michel Colombier fut fortement inspiré par l’adagio d’un concerto pour cordes et hautbois d’Alessandro Marcello. Sans doute.

lalimacefolle
Le rire de Sting au début de Roxane est précédé d’un accord dissonant de piano...
En fait, épuisé par une énième prise, il s’est assis sur le piano derrière lui, pensant que le capot du clavier était fermé... On entend donc un cluster de la largeur du cul de Sting...
Mossieur Propre
The Beatles - Hey Jude

Sur ce morceau, la batterie entre en scène lors du premier refrain. Or, elle devait arriver en fait lors de la seconde partie du premier couplet.

Quand l'enregistrement a été lancé, Ringo Starr était parti aux petits coins, et personne ne s'en était rendu compte ... Au final, ils ont continué à joué quand ils se sont rendus compte que la batterie n'arrivait pas.

Starr est revenu dans le studio sur la pointe des pieds, s'est assis derrière les fûts, a pris ses baguettes et a commencé à taper pile poil pour le début du refrain, timing parfait.

Cette prise a été gardé, un tambourin a simplement été rajouté en overdub pour remplacer la partie de batterie manquante.

EDIT : et si on écoute attentivement plus loin, on entend quelqu'un s'exclamer "Oh ... fucking hell !" un peu plus loin, probablement Lennon ou Harrison.

Les morceaux des Beatles regorgent de ce genre de choses
Membre du comité "stoppons la discrimination d'Ibanez"
Invité
C'est tout l'intérêt des prises live en studio !
Comme la porte sur le solo de Beat It.

Quand j'ai fait du studio, l'inge son insisté pour qu'on travaille comme ça, c'est pas évident mais le résultat est vite payant.

Il nous a expliqué qu'à l'époque les prises studio étaient bien plus complexes (et chères peut être ?) donc les musiciens étaient payés pour les répétitions.
BunkerXav
Ce weekend j'ai vu un reportage sur la BBC sur l'(excellent) album de Don McLean "American Pie".
Lori Liebermann y expliquait que "Killing me soflty with his song" etait nee d'un poeme qu'elle avait ecrit sur un bout de nappe en voyant McLean sur scene.

ps: pour ceux qui, comme moi, sont nuls en folk, je conseille vivement ce reportage et l'ecoute de l'album, qui mine de rien est un monument du genre.
Doc Loco
Une assez connue, mais dont je ne me lasse pas.

En 1969 les Stones enregistrent leur album Let It Bleed (un de leurs meilleurs à mon avis). L'heure n'est plus au summer of love mais à la guerre du Vietnam, à la guerre froide, aux conflits raciaux et aux assassinats, les Stones (qui sont très forts pour "sentir" l'époque) écrivent des chansons qu'ils qualifient eux-même de pré-apocalyptiques.

L'une d'elle est celle qui nous occupe aujourd'hui, le sublime Gimme Shelter. Les premières versions, travaillées par Richards alors que Jagger tourne "Performance" , sont chantées par Keith (il en existe des enregistrements) mais une fois Jagger là, il enregistre la prise vocale définitive.

Mais à la dernière minute, durant la phase de mixage, ils décident de rajouter une voix féminine (peut-être pour adoucir le texte parlant de viol et de meurtre?). L''idée en tout cas est de Jack Nitzsche qui produit le morceau, et il appelle en pleine nuit (vers minuit!) une amie choriste, Merry Clayton (enceinte par ailleurs).

Sa contribution sera tellement extraordinaire que Jagger, bien conscient d'être éclipsé sur ce morceau, jurera de ne plus jamais enregistrer un morceau des Stones avec une fille!

Mais ce n'est pas tout: déjà, quand on écoute le morceau, on est saisi par l'intensité du chant de Merry. Mais si on écoute bien, on entend, dans la reprise après le solo, qu'elle explose littéralement sa voix - et c'est juste merveilleux, un des plus beaux "accidents" jamais capté sur bande. Et Jagger le perçoit instantanément, poussant un "Whoooo!" en arrière-fond, qu'on perçoit sur l'original, mais qu'on entend beaucoup mieux sur la bande vocale isolée.

Si vous le l'avez jamais entendue, apprêtez-vous au grand frisson:



Dramatiquement, sur le chemin du retour, elle fera une fausse-couche, peut-être à cause de l'intensité de sa performance.

Racontée de nos jours par les principaux protagonistes:



Et le morceau complet, avec la sublime intro de Richards, les géniales fioritures de Taylor, et faite-moi plaisir, prêtez attention à la batterie - à presque chaque relance, Charlie balance un des riffs de batterie les plus efficaces de tous les temps, qui donne à chaque fois un coup de pied au cul du morceau (je sais que certains prétendent que ce n'est pas lui mais Jimmy Miller - en fait, ce dernier est bien présent, mais uniquement aux percus):



De nos jours, on effacerait la prise et on en ferait une "propre".
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
TimeBomb
@ Doc Loco : tu connais sans doute déjà, mais au cas où, l'anecdote en question est évoquée par la principale intéressée dans le sympathique documentaire consacré aux choristes "Twenty Feet from Stardom" (c'est probablement de ce docu qu'est tirée la vidéo que tu as postée).
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    le 11 Dec 17, 20:34
Oui, j’ai appris ça dans un docu passé sur Arte y a quelques mois, j’avais trouvé assez classe la réaction d’Adler...
Je sais qu’il existe une anecdote quasi-identique pour un enregistrement des Doors, une chanson très douce (peut-être "Indian Summer"), pour laquelle Jim Morrison n’arrivait pas à trouver le laisser-aller qu’il fallait... Je vais essayer de retrouver ça...



Doc Loco a écrit :
Une assez connue, mais dont je ne me lasse pas.

En 1969 les Stones enregistrent leur album Let It Bleed (un de leurs meilleurs à mon avis). L'heure n'est plus au summer of love mais à la guerre du Vietnam, à la guerre froide, aux conflits raciaux et aux assassinats, les Stones (qui sont très forts pour "sentir" l'époque) écrivent des chansons qu'ils qualifient eux-même de pré-apocalyptiques.

L'une d'elle est celle qui nous occupe aujourd'hui, le sublime Gimme Shelter. Les premières versions, travaillées par Richards alors que Jagger tourne "Performance" , sont chantées par Keith (il en existe des enregistrements) mais une fois Jagger là, il enregistre la prise vocale définitive.

Mais à la dernière minute, durant la phase de mixage, ils décident de rajouter une voix féminine (peut-être pour adoucir le texte parlant de viol et de meurtre?). L''idée en tout cas est de Jack Nitzsche qui produit le morceau, et il appelle en pleine nuit (vers minuit!) une amie choriste, Merry Clayton (enceinte par ailleurs).

Sa contribution sera tellement extraordinaire que Jagger, bien conscient d'être éclipsé sur ce morceau, jurera de ne plus jamais enregistrer un morceau des Stones avec une fille!

Mais ce n'est pas tout: déjà, quand on écoute le morceau, on est saisi par l'intensité du chant de Merry. Mais si on écoute bien, on entend, dans la reprise après le solo, qu'elle explose littéralement sa voix - et c'est juste merveilleux, un des plus beaux "accidents" jamais capté sur bande. Et Jagger le perçoit instantanément, poussant un "Whoooo!" en arrière-fond, qu'on perçoit sur l'original, mais qu'on entend beaucoup mieux sur la bande vocale isolée.

Si vous le l'avez jamais entendue, apprêtez-vous au grand frisson:



Dramatiquement, sur le chemin du retour, elle fera une fausse-couche, peut-être à cause de l'intensité de sa performance.

Racontée de nos jours par les principaux protagonistes:



Et le morceau complet, avec la sublime intro de Richards, les géniales fioritures de Taylor, et faite-moi plaisir, prêtez attention à la batterie - à presque chaque relance, Charlie balance un des riffs de batterie les plus efficaces de tous les temps, qui donne à chaque fois un coup de pied au cul du morceau (je sais que certains prétendent que ce n'est pas lui mais Jimmy Miller - en fait, ce dernier est bien présent, mais uniquement aux percus):



De nos jours, on effacerait la prise et on en ferait une "propre".


Assez connue, mais je la connaissais pas, alors faut surtout pas se priver...
Ce qui est génial, c’est de réécouter le morceau après la bande vocale isolée, et on entend ce à côté de quoi on était passé, et c’est encore plus fort, dans son jus sensible et imparfait.
Quelle intensité...
Merci, personnellement ça me permet de revenir vers les morceaux, et sans doute de mieux les apprécier.
lokrian
Doc Loco a écrit :
Une assez connue, mais dont je ne me lasse pas.

En 1969 les Stones enregistrent leur album Let It Bleed (un de leurs meilleurs à mon avis). L'heure n'est plus au summer of love mais à la guerre du Vietnam, à la guerre froide, aux conflits raciaux et aux assassinats, les Stones (qui sont très forts pour "sentir" l'époque) écrivent des chansons qu'ils qualifient eux-même de pré-apocalyptiques.

L'une d'elle est celle qui nous occupe aujourd'hui, le sublime Gimme Shelter. Les premières versions, travaillées par Richards alors que Jagger tourne "Performance" , sont chantées par Keith (il en existe des enregistrements) mais une fois Jagger là, il enregistre la prise vocale définitive.

Mais à la dernière minute, durant la phase de mixage, ils décident de rajouter une voix féminine (peut-être pour adoucir le texte parlant de viol et de meurtre?). L''idée en tout cas est de Jack Nitzsche qui produit le morceau, et il appelle en pleine nuit (vers minuit!) une amie choriste, Merry Clayton (enceinte par ailleurs).

Sa contribution sera tellement extraordinaire que Jagger, bien conscient d'être éclipsé sur ce morceau, jurera de ne plus jamais enregistrer un morceau des Stones avec une fille!

Mais ce n'est pas tout: déjà, quand on écoute le morceau, on est saisi par l'intensité du chant de Merry. Mais si on écoute bien, on entend, dans la reprise après le solo, qu'elle explose littéralement sa voix - et c'est juste merveilleux, un des plus beaux "accidents" jamais capté sur bande. Et Jagger le perçoit instantanément, poussant un "Whoooo!" en arrière-fond, qu'on perçoit sur l'original, mais qu'on entend beaucoup mieux sur la bande vocale isolée.

Si vous le l'avez jamais entendue, apprêtez-vous au grand frisson:



Dramatiquement, sur le chemin du retour, elle fera une fausse-couche, peut-être à cause de l'intensité de sa performance.

Racontée de nos jours par les principaux protagonistes:



Et le morceau complet, avec la sublime intro de Richards, les géniales fioritures de Taylor, et faite-moi plaisir, prêtez attention à la batterie - à presque chaque relance, Charlie balance un des riffs de batterie les plus efficaces de tous les temps, qui donne à chaque fois un coup de pied au cul du morceau (je sais que certains prétendent que ce n'est pas lui mais Jimmy Miller - en fait, ce dernier est bien présent, mais uniquement aux percus):



De nos jours, on effacerait la prise et on en ferait une "propre".


super cette anecdote, j'ai toujours été transcendé par cette voix , l'histoire est fantastique.

merci pour la piste isolée, c'est juste magique
.:: LA BRADERIE DE LOKRIAN !! ::.
https://www.guitariste.com/for(...).html

CHERCHE ZIKOS dans le 59 pour jouer du bon gros Rock"n"Roll / hard /glam ! https://www.guitariste.com/for(...)81090

En ce moment sur bla bla et guitare...