ZePot a écrit :
Ce Georgi Stanchev me fait penser à ces soldats japonais stationnés au fond d'une jungle ou sur un atoll isolé, qui, ignorant la reddition de l'Empire du soleil levant, ou croyant à une propagande américaine, ont continué à se battre seuls pendant une quinzaine d'années après 1945, jusqu'à l'intervention de l'Empereur en personne.A l'époque de la Guerre des étoiles de Ronald Reagan et de la course à l'armement qui devait aboutir à la fin des années 80 à l'essoufflement définitif du bloc de l'est, Georgi, lui, faisait partie d'une unité de shreddeurs d'élite montée pour répondre aux shreddeurs américains et établir la supériorité soviétique aux yeux du monde. C'est pourquoi Georgi Stanchev est, aujourd'hui encore, attaché à son instrument d'un autre âge, symbole de sa résistance à l'envahisseur capitaliste. Certains avancent que l'absence totale de sustain de l'instrument serait l'explication derrière l'incroyable vélocité du jeu de Stanchev, chaque note, ne pouvant être tenue, devant être immédiatement suivie d'une autre sous peine de mourir dans un abominable couac.
A l'instar du Zangief du jeu Street Fighter, Georgi Stanchev est un patriote et un militant inlassable, qui continue à défendre l'honneur de son pays et du système qui l'a formé en participant au plus grand nombre possible de compétitions guitaristiques sur Youtube. Alors que ses ennemis de jadis, comme le gros californien Yngwie Malmsteen, sont aujourd'hui décadents et ridicules, Georgi Stanchev, qu'il finisse par remporter ou pas un de ces concours, a déjà gagné, par son obstination, son ascétisme, et la perfection de son art, le respect de ses pairs, et il brille à jamais au firmament du shred comme un Spoutnik incandescent. Tovarich !
Ca faisait bien longtemps qu'un post sur guitariste.com m'avait fait autant rire ... en plus c'est captivant d ebout en bout, et bien ecrit ...
Listen, smile, agree, and then do whatever the fuck you were gonna do anyway.
