gromousse a écrit :
Enfin les Meters et ce que j’ai entendu ensuite (excellent d’ailleurs) ça n’a absolument rien d’aléatoire dans le jeu hein. c’est pas parce que c’est joué au fond du temps que c’est aléatoire, pas carré ou non maîtrisé.
Effectivement, j'ai toujours pensé que si le groove des Meters était si singulier, c'est parce qu'ils ne le faisaient pas exprès. Le hasard fait si bien les choses parfois. Ils avaient même une sacré chance de parfois retomber sur le temps (si seulement ils avaient eu un métronome
).
Plus sérieusement, pouvoir résumer les Meters à une partition qui doit être jouée au fond du temps, c'est un brin réducteur je trouve. Quand je parle du groove de cette époque, c'est d'une culture globale, populaire, afro américaine, directement issue du R&B et du Blues, qui s'apprenait sur le tas, un peu à l'église, un peu dans la rue, un peu dans les clubs, un peu à l'arrache quoi. Et tout ça, ça donnait un savoir faire, des plans, des sons, un feeling, un groove qui n'appartenait qu'à cette "communauté" à l'époque.
C'est sans doute tout ça, qui à mon sens, insufflait une humanité dans cette musique, qui ne se retrouve plus dans la musique clinique, savante et universitaire de Vulfpeck et Snarky Puppy. D'ailleurs, il ne faut pas s'y tromper, on remplit certes un madison square garden avec de la musique de "musiciens", mais pas beaucoup plus...(une fois que tu as écumé tous les musiciens, il ne reste plus grand monde).
Ce qui me plait dans la musique, c'est de ne pas tout comprendre, c'est d'avoir cette part de magie dans l'interprétation, ce feeling qui te fait dire "mais comment il fait sonner ça ?" (même sur des choses très simples). Jamais je n'ai eu cette émotion avec Snarky Puppy, pour moi, c'est sans surprise. C'est juste technique, propre, c'est du travail, mais j'ai l'impression de tout comprendre (même si je ne suis pas capable de le jouer).
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...