waf a écrit :
Concernant Purdie, je me suis mal exprimé. Evidemment qu'il est carré.
Ce que je veux dire c'est que lorsqu'il double ses coups de grosse caisse, l'écart (l'intervale) de temps n'est pas toujours identique et c'est ce qui rend son jeu plus vivant contrairement à Porcaro qui lui reproduit toujours le même intervale.
Je ne vois pas comment on peut retranscrire ces micro ecarts sur une partition.
Quand à Govan on dit la même chose, c'est un mec qui a beaucoup de feeling et une énorme technique.
Par contre, sa technique ne lui permet pas forcément de tout reproduire.
Oui, je ne te contredisais pas sur Govan, je complétais. Je me suis aussi mal exprimé.
Pour l'histoire de la partition, à vrai dire je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire pour une double raison. D'une part, je pense qu'il y a bien plus que ce que tu crois qui est transcriptible sur partition. D'autre part, ce n'est pas parce que ce n'est pas transcriptible que ceux qui "sortent d'une école de musique" sont incapables de le jouer/comprendre, etc..
En fait, vous nous ressortez cette vieille opposition entre le feeling et la technique qui est pour moi dangereuse. C'est vraiment une erreur dangereuse car cela nous fait passer à côté de certains trucs. Il y a des grands techniciens dépourvus de feeling (mais c'est rare) et des pauvres techniciens plein de feeling (mais c'est rare). Les deux ne sont pas liés, mais ils s'excluent encore moins: il faut un minimum de technique pour retranscrire un feeling, sinon ça s'appelle "hasard". Je pense que vous passez à côté d'une chose simple, c'est que la musique est un ... art. Je vais prendre un exemple caricatural pour mieux comprendre:
Quel est l'intérêt pour un artiste du XXIe siècle, qui connaît toute l'histoire du genre, ses déclinaisons et évolutions, lit ses partitions sur tablette et a accès à toutes les analyses et interprétations contemporaines de l'oeuvre, qui en plus a une assurance chômage, qui est bien nourri, bien chauffé et vacciné, quel est l'intérêt donc pour lui, en tant qu'artiste cherchant à exprimer quelque chose de lui-même, de tenter de reproduire la patte baroque du XVIIIe siècle de Vivaldi? Cette patte, c'est ce qui nous inscrit dans notre contemporanéité et garantit une authenticité. Pour paraphraser un grand intellectuel: la musique "ne mérite pas une heure de peine si elle ne devait avoir qu’un intérêt de" reproduction-imitation. Elle doit parler de nous en 2020. Aucun intérêt sinon.
Vous battez pas, je vous aime tous