Le groupe de métal Sepultura sort en juin 2003 son nouvel album, "Roorback". Son guitariste Andreas Kisser nous explique son amour récent pour les guitares Stratocaster, et commente la rupture avec le label Roadrunner.

Guitariste : Quelques mots sur les différences entre "Roorback" et les albums précédents ?

Andreas Kisser : C'est un album plus puissant, avec des chansons plus courtes, plus directes.

Guitariste : Quelles guitares as-tu utilisé pour l'enregistrement ? Tu as découvert Fender récemment ?

Andreas Kisser : J'ai commencé à jouer sur Fender l'an dernier. J'étais assez sceptique, car je n'avais jamais vraiment entendu une Fender avec un gros son heavy. Elle me paraît plus liée à la musique rock ou au blues. Un bon ami s'est retrouvé à la tête des relations avec les artistes chez Fender. Il m'a fait essayé les guitares. Maintenant, moi et Paolo Pinto (bassiste) utilisont des modèles Fender et Jackson. Tu sais que ces marques sont rattachées maintenant. Il m'a montré la Stratocaster, avec une grosse distorsion. Je l'ai testée pendant un moment et j'ai trouvé que ça marchait bien. Maintenant, je m'en sers tout le temps, sur scène comme en studio.

Guitariste : La Stratocaster a modifié ta façon de jouer ?

Andreas Kisser : Disons que chaque guitare peut influencer ta façon de jouer, même un tout petit peu. Tu dois t'adapter à son manche, à ses caractéristiques. Mais j'ai gardé mes autres guitares.

Guitariste : Comment s'est déroulée la séparation avec le label Roadrunner ?

Andreas Kisser : Nous travaillions en commun depuis 1988. Par contrat, nous avions encore un album à enregistrer pour eux, mais nous avons trouvé un accord. L'enregistrement n'aura pas lieu. RoadRunner nous représentait dans le monde entier. Maintenant, nous avons un label différent pour chaque continent. Cela nous aidera, nous aurons un peu plus de contrôle sur notre musique.

Guitariste : Depuis le départ du fondateur et chanteur Max Cavalera, comment le public a-t-il accueilli votre musique ?

Andreas Kisser : Nous avons eu des temps difficiles. Nous avons changé de chanteur, lequel était aussi notre manager. Ce fut compliqué, la structure du groupe n'était plus là. Nous avons presque dû tout recommencer à zéro. La première tournée avec le nouveau chanteur, Derrick Green, a été déterminante. Nous avons joué avec de grands groupes comme Slayer, Metallica. Il fallait vraiment donner beaucoup pour atteindre le même niveau, tous les soirs, d'un Slayer. Cela a été une bonne école pour nous. Evidemment, certains fans n'ont pas aimé le changement de formation. C'est naturel. Mais Sepultura a toujours gagné ou perdu des fans, parce que notre musique change souvent. Et puis nos nouveaux labels, comme SPV en Europe, croient beaucoup en l'avenir de Sepultura avec Derrick au chant. Ce n'était pas le cas de Roadrunner, qui voulait nous enfermer dans le style de l'album "Roots".

Guitariste : Récemment, j'ai rencontré Kiko Loureiro, d'Angra, qui vient du Brésil lui aussi. Il adore la musique brésilienne et veut la promouvoir dans le monde entier. Et toi ?

Andreas Kisser : La musique brésilienne est unique, belle et très mélodique. Même si je ne voulais pas l'utiliser pour mes chansons, je l'ai fait, naturellement. J'ai grandi au Brésil, et j'ai entendu cette musique depuis ma naissance. Même si, comme d'autres membres de Sepultura, nous la détestions quand nous étions jeunes ! Mais la samba était là, à la télévision ou lors du carnaval. En quelque sorte, nous l'avons dans le sang. Alors peu à peu, nous avons commencé à respecter cette musique, nous avons exploité certains de ses éléments, par exemple dans l'album "Roots".

Guitariste : Tu as enregistré des bandes-originales de film. Pour quel genre musical ?

Andreas Kisser : J'ai composé deux titres pour le cinéma, l'une avec Igor Cavalera (batteur) et l'autre avec un producteur brésilien. Les films s'appellent "No Coração Dos Deuses" et "Bellini ea Esfinge". Le style est toujours du heavy-metal, car nous sommes des musiciens de heavy. Mais nous explorons différents styles de musique. J'ai étudié la guitare classique pendant un moment et j'adore en jouer. J'adore essayer différentes instruments. J'ai acheté un instrument turque appelé Saz, au son spécifique. La touche possède des quarts de ton. Je l'ai utilisé sur une des deux compositions. C'est un instrument étonnant.

Guitariste : Penses-tu jouer un jour avec Soulfly, le groupe de Max Cavalera ?

Andreas Kisser : On ne l'a jamais fait. Je ne vois pas d'histoire commune pour nous à l'avenir, mais nous pourrions partager la même scène, un jour. Qui sait.

Pour en savoir plus

http://www.sepultura.com.br

 

Andreas Kisser (SEPULTURA)