Evoluant toujours dans l’ombre de Pain Of Salvation, Andromeda a du mal à exister malgré des albums de qualité sortis à intervalles réguliers. Avec The Immunity Zone, les Suédois vont tenter de reproduire le buzz de leur premier disque, Extension Of The Wish. Ils pourront en tout cas compter sur les qualités de leur leader, Johan Reinholdz ; un leader que l’on sent tout de même légèrement blasé…

Andromeda, le metal engagé

Evoluant toujours dans l’ombre de Pain Of Salvation, Andromeda a du mal à exister malgré des albums de qualité sortis à intervalles réguliers. Avec The Immunity Zone, les Suédois vont tenter de reproduire le buzz de leur premier disque, Extension Of The Wish. Ils pourront en tout cas compter sur les qualités de leur leader, Johan Reinholdz ; un leader que l’on sent tout de même légèrement blasé…
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac.

Est-ce que tu considères The Immunity Zone comme une réaction artistique vis-à-vis de Chimera ?
Johan Reinholdz : En fait, pas vraiment. La phase de composition des morceaux a été très similaire. Pour le prochain disque, nous allons essayer de collaborer davantage comme nous l’avions déjà fait sur II=I. Le style pratiqué sur ce nouvel album n’est pas non plus très différent, simplement un peu plus heavy et sombre.

En ce qui concerne les textes, quels thèmes abordez-vous sur The Immunity Zone ?
J. R. : Nous avons toujours des paroles qui tournent autour de réflexions personnelles, d’émotions et de choses de cet ordre. Mais maintenant, dans le prolongement de Chimera, nous avons commencé à donner notre avis sur le monde autour de nous. Et il y a pas mal de trucs qui vont de travers sur lesquels nous pouvons parler… Je préfère ne pas expliquer de chansons précisément car je trouve ça ennuyeux et nul. Lisez nos paroles et trouvez vos propres interprétations.

La pochette de The Immunity Zone et l’atmosphère générale de la musique est assez menaçante. Alors que nous traversons une période assez dure, n’as-tu jamais envie de jouer une musique un peu plus enjouée et positive ?
J. R. : J’ai toujours apprécié le côté sombre de la musique. Cela me touche davantage que les trucs joyeux. Je suppose qu’il y a plus à dire sur les trucs qui vont mal que sur ceux qui vont bien. Il n’y a pas grand-chose à proposer sur les choses qui sont en bon état, si ? Comme disent les Américains : "If it ain’t broken, don’t fix it !" (traduction littérale : "si ce n’est pas cassé, ne le réparez pas")

Depuis ses débuts, Andromeda a trouvé un bon équilibre entre des titres hard rock presque pop par moments et des morceaux progressifs nettement plus longs et ambitieux. The Immunity Zone confirme cela à nouveau. En tant que guitariste, quel genre de titres est-ce que tu préfères jouer ?
J. R. : Les deux. C’est la réponse courte à cette question ! J’aime pouvoir équilibrer les ambiances et les styles. Du coup, tout ressort nettement mieux et ça rend le tout bien plus intéressant.

Quel genre d’élève étais-tu lorsque tu apprenais la guitare ?
J. R. : Je ne faisais que rarement mes devoirs ! J’écrivais des riffs à la place.

Es-tu un "geek" du matos ? Quel genre de matériel as-tu utilisé sur The Immunity Zone que tu n’avais pas employé pour les disques précédents ?
J. R. : Je ne suis pas un pro du matos. C’est même tout le contraire ! Je devrais acheter plus de trucs et mettre à jour ce que j’ai déjà. Je pense que ça me ferait du bien. Sur The Immunity Zone j’ai utilisé à peu près le même équipement que sur Chimera. Je crois même avoir employé moins de choses. En termes de guitares, je n’ai utilisé que ma vieille Ibanez Roadstar II et une Gibson SG avec une pédale d’effets / préampli Digitech RP. Putain, ces mecs devraient me payer pour que je mentionne leurs noms ! C’est bizarre mais quand tu n’as pas une thune et que ton groupe n’a pas beaucoup de succès, tu peux toujours crever pour avoir du matos gratuit… Ce n’est qu’une fois qu’un groupe a du succès et de l’argent qu’on lui file des trucs gratuits… Allez comprendre !

Quelle guitare recommanderais-tu pour quelqu’un qui essaie de se perfectionner dans le metal progressif ?
J. R. : Aucune importance. Il faut persévérer avec la guitare où l’on a de bonnes sensations. Je ne suis pas sponsorisé donc je peux être totalement honnête dans ma réponse (rires). Autrement j’en aurais profité pour faire un coup de publicité pour le manufacturier qui me file des grattes. Voilà comment notre putain de business marche…

Andromeda a récemment fait la musique d’un documentaire canadien. Peux-tu nous dire un mot sur cela et sur la manière dont vous vous êtes retrouvés à faire cela ?
J. R. : Il s’agit d’un documentaire de trois heures sur la corruption et les injustices dans les hautes sphères américaines. Ca s’appelle "Hijacking Humanity" et tout le monde devrait y jeter un coup d’œil. Vous pouvez d’ailleurs le faire sur http://www.youtube.com/watch?v=AznmsfngQd0. Le réalisateur est Paul Verge qui nous avait contacté à propos de ce projet. C’est un fan de notre musique et il voulait l’utiliser pour son documentaire. Bien entendu, nous avons accepté. Il nous a d’ailleurs retrouvé sur notre mini-tournée américaine en septembre et nous a filmé partout. Nous allons certainement utiliser sur travail pour notre prochain DVD. C’est un type extrêmement cool et nous sommes heureux de l’avoir rencontré.

Comment expliques-tu le lien qui unit Andromeda à ses fans français ?
J. R. : Nous avons toujours été très bien soutenu par Olivier Garnier, le patron de NTS puis Replica Records. Ça nous a beaucoup aidé. De plus, les gens en général semblaient aimer notre musique en France. Nous aimerions beaucoup revenir chez vous. Peut-être que cela se fera au printemps. Vive la France !

A quoi peut-on s’attendre de la part d’Andromeda dans les mois à venir ?
J. R. : Certainement des concerts en Russie, en Pologne et peut-être en France, en Allemagne, au Benelux, etc. En parallèle nous allons aussi commencer à écrire de nouvelles compositions. Nous aimerions également faire un nouveau DVD. Mais pour cela il faudrait déjà trouver le bon endroit pour le concert et avoir un contrat avec une maison de disques qui nous le permette…

Andromeda – The Immunity Zone
Nightmare Records
www.andromedaonline.com

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