Second souffle est un de ces albums qui, plus on l’écoute, plus il donne envie d’être écouté. La voix puissante de Julian s’approprie les coins les plus graves de l’air ambiant, les belles Fender sont en osmose parfaite avec elle, l’ensemble est mené par une rythmique battante. Qui plus est, Boomrang ne s’embarrasse pas sur le choix de la langue, ils chantent en français et en anglais, et rien de moins choquant finalement quand l’album est cohérent. Voilà encore un groupe qui mériterait de se développer en dehors de sa région (à savoir Rouen). Ça tombe bien, Boomrang vient jouer au Klub à Paris le 19 janvier. Venez nom de Zeus, bougez-vous !

Quelle est la genèse du groupe ? Une histoire longue d’une décennie bientôt !
Nous avons tous commencé à jouer en groupe à peu près à la même époque quand nous avions 16-17 ans. Florent et Baptiste dans un premier groupe, Julian dans un autre, avec pour point commun Fabien à la batterie. En 2005, après beaucoup de concerts où nous jouions des reprises et des départs de membres pour leurs études, nous avons réuni les deux groupes pour former Boomrang, composé de Baptiste à la basse, Fabien à la batterie, Florent à la guitare et Julian au chant et guitare.
C’est à ce moment-là que nous nous sommes mis à composer : nous avons sorti un EP en 2005, puis nous avons travaillé sur notre premier album Nom Retour, que nous avons enregistré nous-mêmes et fait mixer au studio Accès Digital à Rouen.
Nous nous sommes mis assez rapidement à la composition du second album, Second Souffle, et il nous aura fallu presque 5 ans pour le concrétiser. Beaucoup de morceaux ont été composés, beaucoup mis de côté, pour arriver à quelque chose d’abouti et de cohérent : le but était vraiment de trouver un son, une ambiance, quelque chose d’identifiable qui nous corresponde.

 Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Si on devait donner un style, je dirais pop/rock.
Au niveau des influences, tout le monde sera d'accord pour U2. Les classiques : Beatles, Led Zeppelin, Hendrix, Pink Floyd, des plus récents comme BRMC, Radiohead ou Arctic Monkeys. On écoute chacun de la musique orientée rock, mais pas forcément dans le même genre : Julian est plus classic rock alors que Baptiste est plus rock anglais. Les influences de chacun ne sont pas forcément issues du rock mais peuvent venir aussi du blues, du rap, de l’électro. C’est le mélange de tout ça qui donne une certaine couleur à nos morceaux.

Ce n’est sûrement pas la première fois qu’on vous pose la question, mais… Osé ce choix d’écrire des textes et en français, et en anglais ! Why ?

C’est vrai que la question revient souvent. Étant un groupe français, l’exception culturelle nous dicte de ne pas céder aux invasions anglo-saxonnes !
A l’époque de notre premier album, nous nous posions pas mal la question. Au final, ça n’a pas tant d’importance que ça, le plus important reste la chanson et d’y mettre de la conviction : la mélodie, l’ambiance du morceau va plutôt nous orienter vers l’anglais ou le français (ou les deux en même temps !).
L’anglais reste la langue du rock et n’est pas juste une façon de raconter n’importe quoi en se disant que ça sonnera de toute façon, Julian porte une grande attention à ses textes et à ce qu’ils racontent. Celui qui comprend l’anglais et qui se penche sur les textes peut se rendre compte qu’autant d’importance est attachée à l’écriture en anglais qu’à ceux en français.

Qui fait quoi ? Comment s’organise votre travail ?

Il n’y a pas vraiment de méthode établie : certains morceaux sont composés dans l’instant en répétition, ça sort tout seul. D’autres sont issus de riffs faits à la maison par l’un de nous et travaillés ensemble. Baptiste est un as du guitar pro et nous compose régulièrement des morceaux complets, avec parfois une version finale très différente une fois que chacun y a apporté sa touche.
Quoi qu’il arrive, le morceau doit être validé par nous tous pour ne pas être éjecté.

Côté technique, depuis Second Souffle, nous utilisons un synthé pour grossir un peu certains sons et créer des ambiances. Plutôt que de chercher un cinquième membre, nous utilisons un ordinateur avec Ableton Live qui pilote un synthé et nous permet de restituer sur scène les sons de l’album. Ça implique une certaine logistique pour lancer ces séquences et les synchroniser, notamment le batteur qui joue au métronome.

Où et dans quelles conditions a été enregistré ce second album ; avec qui ?

Au départ, nous voulions enregistrer le second album nous-mêmes, de la même façon que Nom Retour. Un souci technique (mort subite de la carte son...), nous a poussés à nous payer une journée d’enregistrement au studio Accès Digital à Rouen avec François Casays.
Après ce genre d’expérience, il est extrêmement difficile de revenir en arrière, du coup, nous avons enregistré tout l’album là-bas, sur une période d’à peu près 1 an. Le mixage et le mastering ont également été réalisés par François Casays.
C’est un vrai plus pour un groupe de travailler avec une personne extérieure, qui va porter un regard frais sur les morceaux, et parfois débloquer des situations (“pourquoi tu n’essaierais pas de jouer la guitare comme ça ?”, “laisse un blanc ici avant de lancer le piano”).

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?

Florent :
Je joue principalement sur une Fender Stratocaster US assemblée avec des pièces achetées ici-même à d’autres forumeurs, montée avec des micros Seymour Duncan (SSL-1 en manche/milieu et ssl-5 en chevalet) et certains morceaux avec une Les Paul Classic montée en Seymour Duncan Seth Lover.
J’utilise un EventideTimefactor pour mes delays depuis cette année (c’est le delay Analog d’un Line6 M9 qu’on entend sur l’album), un petit Line6 M5 comme couteau suisse (tremolo, reverb, shimmer), 2 overdrives Maxon TS808 et Ibanez TS-9 et une Proco RAT 2. Le tout est piloté par un GLab GSC3 et posé sur un magnifique pedalboard AmarHyll.
Le tout rentre dans un Vox AC15 C1.

Julian :
Je joue sur une Stratocaster avec un corps Fender japon et un manche Warmoth. Niveau pédales, mon pedalboard est assez simple : j’ai opté récemment pour des petites pédales Mooer pour gagner de la place et ça a été, je dois dire, une bonne surprise niveau son … côté ampli c’est un Vox AC15 également !

Baptiste :
Pour la partie basse une Jazz Bass US et une Muff pour les saturations.
Pour les parties guitare, une Telecaster US Highway One avec un Seymour Duncan Hotrail en chevalet et depuis peu une Gretsch G6119 Chet Atkins Tennessee Rose.

Fabien :
Batterie Pearl Export Select avec un set de cymbales Sabian Paragon, des baguettes Pro Mark Ringo Starr et des Ear Monitor Ultimate CE.

Quels sont les actus et projets après la sortie toute fraiche de votre Second Souffle ?

Nous avons organisé une soirée de sortie pour Second Souffle le 28 septembre à côté de Rouen, vous pouvez d’ailleurs voir un extrait de ce concert en vidéo.
Au niveau de l’actualité concerts, nous jouons sur Rouen le 9 novembre à l’Almendra et sur Paris le 19 janvier au Klub. Nous avons également participé au tremplin Emergenza à Rouen le 25 Octobre.
En parallèle de ça, nous travaillons actuellement sur un clip et nous continuons à écrire des morceaux pour le futur potentiel 3ème album !



De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? Etes-vous accompagnés dans les nombreuses démarches que doivent effectuer les artistes ?
Nous faisons quasiment tout nous-mêmes : ce qui aiderait au développement du groupe est au moins une personne extérieure (manager, producteur…) pour nous suivre et s’occuper de tout ce qui n’est pas forcément facile pour nous (par manque d’expérience et de temps, nous travaillons tous les quatre) comme trouver des dates extérieures à la Normandie, gérer les relations presses et la visibilité du groupe, démarcher d’éventuels labels. Le fameux 5ème membre qui fait qu’un groupe fonctionne !

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez. Come on !

Ça ne se voit pas forcément du premier coup, mais Second Souffle est un album optimiste : le fil conducteur de l’album est d’avoir un regard lucide sur ce qui nous entoure en étant ni cynique, ni révolutionnaire. Le monde qui nous entoure peut être à la fois brutal et merveilleux : il faut garder les yeux ouverts, reprendre son souffle et avancer !

Dates de concerts :
19 janvier 2014 / Paris / Le Klub

Liens :
http://www.facebook.com/boomrangrock
http://boomrang.bandcamp.com
[Scène Ouverte] Boomrang – Second Souffle