Wow ! Quelle énergie les gars ! Et attention, cette énergie ne se dégage pas seulement dans la force de leurs compos, la dynamique de leur jeu, la richesse mélodique ou encore l’intensité de la voix de Dylan, mais aussi dans leur motivation. Diamond Fizz est un projet qui s’est construit, et se construit encore, étape par étape car rien ne se fait en un jour. Le temps de renforcer le line-up, le temps de composer, y réfléchir, proposer, modeler et enrichir les morceaux, le temps de répéter, le temps de travailler en équipe, soutenus et accompagnés par des professionnels, les écouter, le temps d’évoluer en résidence, puis le temps de tourner des clips, le temps de communiquer, le temps de monter leur tournée, puis le temps jubilatoire de la scène ! Et j’en passe. C’est le lot de tout à chacun me direz-vous. Oui, mais non. On sent chez les Diamond Fizz une détermination et un travail en croissance permanent, cette veine, ce « truc en plus » convaincant , tout simplement. Nous reste plus qu’à les découvrir en live, alors surveillons les dates à venir ! En attendant, on écoute leur EP Waves /Erased sacrément bien foutu.

Quelle est la genèse du groupe ? Faites-nous rêver !   
Tout est parti des couloirs du collège. Chris, le batteur, a monté un projet avec un ami guitariste sans aucune ambition. Secktarh, le bassiste actuel et Théo, qui a pris le rôle de guitariste, ont intégré le groupe. On n'imaginait pas faire ce petit bonhomme de chemin ensemble ! On a commencé à composer, à faire nos premières scènes… Des membres sont partis, d'autres sont arrivés. Diamond Fizz s'est stabilisé en 2013 avec l'arrivée de Dylan au chant. Ryo (deuxième guitariste) est le petit dernier de la bande puisqu'il est arrivé cet été !

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?  
Le mieux, c'est même de venir nous voir en live ! Diamond Fizz, c'est pêchu, efficace, mélodique… Le public est souvent impressionné par l'énergie qu'on dégage en concert. Pour ce qui est de nos influences, on se trouve à la frontière entre la scène indé anglo-saxonne actuelle (Foals, Breton, Bloc Party, …) et la mouvance alternative des années 90 (Muse, Radiohead, Jeff Buckley).

Qui fait quoi ? Avez-vous un processus de création, bien qu’il soit toujours difficile de parler de l’inspiration…     
En ce qui concerne la composition, la base est toujours amenée par Dylan ou Théo. La plupart du temps, ils ont déjà une idée de forme en tête mais tout est amené à évoluer en répétition. Chacun écrit ses propres parties, interfère sur le choix d'un autre, propose un arrangement… Depuis peu de temps, on essaye d'enregistrer des maquettes en parallèle. Cela offre un autre aperçu de notre travail et l'échange entre nous est intensifié. 

Où et dans quelles conditions a été enregistré l’album ; avec qui (ah si je sais ! Myriam Eddaïra. Coucou Myriam !!) ?   
Tu sais tout ! On peut passer à la question suivante !  Non, plus sérieusement, l'idée d'enregistrer un EP a germé au printemps 2014. Cela faisait un an que le line-up était stable et qu'on travaillait de nouvelles compositions. On a passé l'été à enregistrer des préprods, ce qui nous a permis d'étayer nos choix sur les chansons, de revoir certaines parties, de travailler d'autres lignes de chant, d'approfondir les arrangements… On a effectué une semaine de résidence en Normandie à la fin du mois d'août pour achever tout ce processus. L'EP a été enregistré au mois de septembre au Studio d'Ikken avec Myriam Eddaïra mais également Pierre Bernaud, qui nous accompagne aussi en live. Le procédé a été classique, on a commencé par le basse-batterie, puis les guitares, le chant et tous les arrangements. 

Parlez-nous de Myriam et du Studio d’Ikken, ce son qui fait sens ! Si elle le souhaite, Myriam viendra dire un petit mot aussi… Quel a été son travail, que vous a-t-elle apporté ?   
Lorsqu'on a décidé d'enregistrer ce premier EP, c'était une évidence de travailler avec Myriam. Elle nous suit et conseille depuis plusieurs années et on avait déjà eu l'occasion de collaborer avec elle en studio. L'EP qu'elle a réalisé est la suite logique. On travaille dans une relation de confiance avec elle et c'était un atout de déjà la connaître. On sait comment elle fonctionne et inversement.
Durant l'enregistrement, elle était là pour nous rassurer, proposer de nombreuses idées afin d'apporter une touche supplémentaire à notre musique.

Myriam, qu’est-ce qui caractérise Diamond Fizz, quelle serait leur marque de fabrique ?  
Pour commencer, il y a une énergie qui se dégage de leur musique. Les compos/ arrangements à la fois planants et énergiques m'ont tout de suite fait sentir que ce groupe a un très fort potentiel. Depuis que nous nous connaissons, il y a eu beaucoup d'évolutions, que ce soit dans leur musique comme dans leur manière d'appréhender la scène et le disque, mais jamais ils n'ont redescendu la barre de leurs exigences. Le groupe continue de mûrir, d'aller de l'avant. Là, avec Fairy (dont le clip vient de sortir), ils ont réussi à créer une un vrai climat qui leur est spécifique. A travers un propos plutôt sombre et une mélodie qui commence sur un mode guilleret, le titre raconte une histoire en plusieurs chapitres. Et c'est tellement rare aujourd'hui de rencontrer une telle qualité d'écriture, surtout en début de carrière.  
Ensuite, comme ils sont tous différents et complémentaires les uns des autres, je n'ai pas le temps de m'ennuyer à chacune de nos collaborations. 

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?  
Théo a enregistré sur une vieille Ibanez, sa première guitare. C'était quelques semaines avant qu'il n'achète une Telecaster. Pour les amplis, et selon les chansons, il avait un combo Hiwatt Hi-Gain 50 et un Fender Deluxe Reverb. Pour les effets, il avait son pédalier avec en distorsion une OCD Fulltone, une Wampler Sovereign et une Fuzz Factory fabriquée par Pierre notre ingénieur du son. Pour la reverb il a une Strymon Bluesky, et en delay, un Memory Man de chez Electro Harmonix. Pour la basse, Secktarh a joué sur une Fender Jaguar et un ampli Orange Terror Bass.

Quels sont les actus et projets ? Vous travaillez sur un prochain album je crois ?  
Le clip de Fairy, extrait de l'EP « Waves / Erased » est sorti le 15 octobre. Il a été réalisé par Pascal-Alex Vincent, qu'on tient à remercier, ainsi que toute l'équipe du tournage et Alexia Giordano qui a accepté de tourner dedans. On espère repartir sur la route en France et ailleurs pour promouvoir l'EP. On a déjà fait une quinzaine de dates cet été, dont une tournée. On pense déjà à l'après et le travail sur un album a été évoqué mais rien n'est arrêté ! Dans tous les cas, avant de remonter sur scène, on va prendre un peu de temps pour nous renouveler et proposer quelque chose de neuf au public !

De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?  
S’il n’y a pas de modèle tout tracé, il y a tout de même des incontournables.  
À notre stade de développement, la suite logique pour nous serait de bénéficier d’un tourneur. Jusqu’à présent nous avons monté nos tournées seuls mais il est vrai qu’un professionnel qui prendrait en charge cette partie nous délesterait d’un vrai poids nous permettant alors de nous focaliser sur l’artistique tout en accrochant probablement de plus grosses structures. Nous espérons aussi pouvoir continuer l’accompagnement que nous apportent les structures du 77. En parallèlle, nous briguons également les gros tremplins comme le Fair, les Inouïs ou encore le prix Chorus pour nous permettre de gagner de l’expérience, d’être mis en avant et de continuer dans notre démarche de professionnalisation. 

Vous êtes notamment accompagnés par File 7. En quoi consiste exactement le travail que vous faites avec eux, quels sont les domaines abordés, la scène, l’artistique, la communication, l’administratif ?  
On est accompagnés par File 7 mais également par Les Cuizines, une scène de musiques actuelles à Chelles (77), où on répète. L'apport de ces structures est primordial. Cette année, dans le cadre du dispositif d'accompagnement « Eurêka », on a bénéficié de résidences, de coachings scéniques, de supervisions de répétition. L'oeil extérieur, qui plus est de professionnels, est indispensable à notre progression. D'un point de vue plus administratif, on sait que leur porte est toujours ouverte. Dès qu'on a besoin d'un conseil, qu'on a une interrogation, on peut aller les voir car ils sont à notre écoute permanente. Et puis on a eu la chance d'effectuer plusieurs premières parties (Housse de Racket, Mademoiselle K), ce qui constitue une expérience non négligeable !

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !   
C'est la vie, comme le dit si bien Patrick Bruel lorsqu’il se réfugie seul, chez lui, en PLS. On vous laisse méditer là-dessus. Et merci à toi pour cette interview !

Le clip de Fairy :

Liens Internet : 
www.facebook.com/diamondfizz     
https://twitter.com/Diamond_Fizz

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

[Scène Ouverte] Diamond Fizz Waves / Erased