Les diablotins de la six cordes, DragonForce, ont réussi l’exploit d’imposer une de leurs chansons par le biais du jeu Guitar Hero III (Through The Fire And Flames) et depuis la popularité du groupe monte en flèche. Ultra Beatdown, leur quatrième album, est donc une des sorties métal les plus attendues de l’année. Aussi riche en soli speedés que par le passé, cette rondelle nous fait également entendre quelques passages plus lents et contrastés diversifiant en douceur le son de ce groupe multiculturel. Herman Li et Sam Totman, les deux guitaristes, en témoignent.

DragonForce : Herman Li, le Guitar Hero des jeux vidéo.

Les diablotins de la six cordes, DragonForce, ont réussi l’exploit d’imposer une de leurs chansons par le biais du jeu Guitar Hero III (Through The Fire And Flames) et depuis la popularité du groupe monte en flèche. Ultra Beatdown, leur quatrième album, est donc une des sorties métal les plus attendues de l’année. Aussi riche en soli speedés que par le passé, cette rondelle nous fait également entendre quelques passages plus lents et contrastés diversifiant en douceur le son de ce groupe multiculturel. Herman Li et Sam Totman, les deux guitaristes, en témoignent.
Par Nicolas Didier Barriac.

Vous avez l’impression d’être totalement uniques dans la scène musicale actuelle ?
Sam Totman : Nous aimons à le penser comme la plupart des groupes, je suppose. Nous ne voulons pas trop nous vanter, mais il me semble tout de même que nous soyons relativement uniques. En tout cas, notre style est difficile à copier. Nous attendons toujours un clone de DragonForce mais même après toutes ces années il n’y a aucun candidat. Évidemment, il faut savoir jouer pour nous copier, ce n’est pas comme lors des modes du grunge ou du black metal ou tout le monde pouvait monter un groupe en un rien de temps. De plus, nous avons un sacré paquet d’influences. Rien qu’à titre personnel, je me nourris depuis le black metal jusqu’à la pop. Le groupe de métal de base crie toujours à tout le monde que « la pop c’est de la merde »… Les gens qui sont habitués au power metal prennent une belle claque avec nous également. J’en écoutais beaucoup, notamment Rhapsody et Stratovarius mais quand j’écoute ça aujourd’hui ça me semble très vieux. Au départ DragonForce se rapprochait de Stratovarius et compagnie, mais, au fil des années, nous avons établi et étendu notre son.

Votre premier album est assez différent des trois suivants qui sont vraiment dans la même veine. Dans quel état d’esprit êtes-vous lorsque vous commencez à bosser sur un nouvel album de DragonForce ?
Herman Li : Sam écrit les chansons, c’est son truc. Je le fais aussi, mais dans une moindre mesure. Je suis davantage impliqué dans la production, car nous nous répartissons le boulot. Nous cherchons simplement à nous améliorer à chaque album. Personnellement je dois encore devenir meilleur en tant que guitariste et le groupe doit aussi travailler pour jouer avec plus de précision.

Pourriez-vous envisager de sortir un disque de DragonForce avec moins de guitares ?
S. T. : Non, je ne pense pas. Si les gens pensent que chez nous il y a trop de guitares, je leur conseille d’écouter un autre groupe. On ne peut pas dire qu’il y ait pénurie de groupes… Nous avons trouvé un créneau sur lequel nous sommes bons alors, pourquoi faire autre chose ? Si le public arrête d’acheter nos disques, nous nous arrêterons de toute manière… Tant que nous n’avons pas cinquante ans et que nos fans continuent de s’éclater sur nos compositions, nous n’avons aucune raison de nous écarter de notre formule.

Est-ce que parfois un solo de guitare est l’idée qui déclenche la composition d’une chanson ?
S. T. : Pas trop. Nous laissons de la place pour les soli au sein de nos idées. La plupart des gens pensent que les soli nous prennent le plus de temps or il se trouve que je passe bien plus de temps à écrire les lignes vocales et les arrangements. Une chanson avec un mauvais refrain et de mauvaises lignes de chant ne peut pas être rattrapée par de bons soli donc autant soigner ces aspects.

Sur la version promo d’Ultra Beatdown, vous vous lâchez quelque peu en faisant des blagues sur des passages qui n’étaient pas encore tout à fait terminés. Comment est venue cette idée ? C’est une parodie des « voice-overs » qui sont maintenant bien connus des gens qui téléchargent illégalement des albums avant leur date de sortie officielle ?
S. T. : Pour être honnête, je n’ai entendu qu’un ou deux albums avec des voice-overs. Je me souviens d’un album de Type O Negative qui en possédait. Je télécharge toujours la musique. Il faut dire que je suis radin (rires). Malgré les voice-overs du Type O, je ne l’ai pas acheté, car je ne voulais pas que des putains de voice-overs me dictent leur loi ! Du coup j’ai fait une copie du CD sans les passages parlés car au fond je pouvais supporter d’entendre quelques secondes de silence au cours de l’album, mais pas la voix du type (rires). J’ai dû écouter ce CD une centaine de fois, car je l’adore, mais je ne l’ai encore jamais entendu sans tous les blancs (rires). Quant à notre album, nous devions faire des voice-overs car l’album n’était malheureusement pas fini au moment limite de la remise du CD promo. Nous n’avons pas fait ces voice-overs dans le but de faire chier les fans, car nous nous en foutons si les gens téléchargent notre album. Nous voulions simplement qu’ils se rendent bien compte que ce n’était pas la version finale de l’album et c’est pourquoi nous racontons plein de conneries à chaque solo de guitare manquant !

Les soli de guitare manquants ont-ils été enregistrés dans l’urgence, du coup ?
H. L. : Nous devions rendre l’album le 2 juin, c’était l’ultime deadline. Mais nous avons dû prendre deux ou trois semaines supplémentaires pour les écrire et les enregistrer, car j’avais pris du retard avec le travail de production. J’ai dû faire environ deux soli par jour (rires). Je ne pense pas que la qualité ait souffert de ce manque de temps. Karl Groom, notre assistant de production et ingénieur du son, trouvait en tout cas qu’ils faisaient partie des meilleurs de notre carrière.

Karl Groom est également le guitariste de Threshold. Lui avez-vous déjà demandé de jouer en tant qu’invité sur un de vos disques ?
H. L. : Non. Nous ne croyons pas aux invités. Nous ne voulons pas jouer sur les albums des autres et nous ne voulons personne d’autre sur les nôtres. Je pense que ça restera ainsi tout le temps, car au fond il n’y a rien de bien intéressant à cette démarche. Les gens achètent un album pour entendre un groupe, pas des invités, non ? De toute manière, Karl ne voudrait pas jouer sur nos albums. Je lui prête quelques guitares et il est content (rires).

Vous avez sorti des modèles de guitare signature récemment. Peut-on avoir quelques précisions là-dessus ?
S. T. : Herman est un vrai geek de la guitare et je crois qu’il a passé plus d’un an à créer la sienne. Moi, je m’en fous et je veux juste une guitare qui sonne bien et qui en jette. Du coup j’ai pris une Ibanez Iceman, je lui ai rajouté une « whammy bar » et j’ai fait mettre vingt-quatre frettes, car j’en ai souvent besoin. Il n’y a rien de très spécial sur ce modèle. J’aime jouer dessus c’est le plus important.
H. L. : Je trouve que trop de modèles signature sortent de nos jours. Il n’y a plus rien de spécial à cette démarche, car au final seul le look change et pas vraiment le son… Je voulais donc sortir une vraie guitare – pas une copie de ce que je joue – et qui se différencie de ce qui existait déjà. C’est donc la E-Gen d’Ibanez. Vous pouvez aller sur notre site pour vous renseigner sur les caractéristiques, mais je vous assure que ce n’est pas une S Series de plus. Je n’ai même pas mis mon nom dessus, car je trouve que ça fait con…

DragonForce – Ultra Beatdown
Roadrunner - Warner
www.dragonforce.com

DragonForce : Herman Li, le Guitar Hero des consoles.