De retour à Paris pour un concert au Divan du Monde, Fiction Plane avait à cœur de promouvoir son tout nouvel album Mondo Lumina (retrouvez la chronique ici). Avec une relation spéciale entretenue depuis ses débuts, le trio anglais apprécie toujours de se retrouver dans la capitale et en profite pour parler à la presse. Nous avons décidé de donner la parole à Seton Daunt, le guitariste de Fiction Plane, qui évolue dans l'ombre du leader Joe Sumner mais dont le jeu dynamique et généreux se fait remarquer sur tous les disques auxquels il participe.

Comment s'est passé le concert du Divan du Monde hier soir ?
Seton Daunt : C'était un de mes préférés, en fait ! Le public était dingue et la salle est tout simplement magnifique. J'adore jouer dans ce genre de vieux théâtres où les planches en bois craquent. Le public était très généreux et nous a fait passer un très bon moment.

Qu'est-ce que tu fais généralement quand tu as un peu de temps libre sur une date à Paris ?
S. D. : On en profite pour rencontrer des journalistes. Ce n'est pas vraiment du travail mais du coup ce n'est pas vraiment du temps libre non plus (rires). Sinon, pour une raison que j'ignore, on joue presque toujours dans le quartier de Pigalle et du Sacré Cœur. J'aime bien me promener dans les rues et trouver un café sympa pour me relaxer en terrasse. Il n'y a rien de mieux que de regarder tranquillement des Parisiens être des Parisiens (rires). C'est intéressant. Je venais souvent en France en vacances quand j'étais petit donc ça me rappelle de bons souvenirs.

Et les Français ont de bons souvenirs de Fiction Plane. Il y a un engouement pour votre groupe qu'on ne retrouve pas partout. La France reste le pays où Fiction Plane marche le mieux ?
S. D. : Oui la France et la Hollande. Je ne sais pas vraiment à quoi c'est dû mais c'est un fait. Nous avons tout fait pour « enfoncer le clou ». Nous venons aussi souvent que possible. Ca faisait un petit moment mais nous avons tous eu des enfants et Mondo Lumina nous a pas mal occupé également...

A propos de Mondo Lumina : le ton global du disque est assez différent des précédents albums. C'est plus tranquille...
S. D. : Oui, voilà, ce n'est plus vraiment un album de rock. Nous sommes à un endroit assez différent de nos vies actuellement. Nous avons eu le droit de faire l'album que nous voulions. Cela a toujours été plus ou moins le cas dans ce groupe mais nous avions une envie différente. Je crois que nous avions moins de choses à prouver. Nous avions beaucoup tourné dans les clubs de rock. Il y a quinze ans nous étions un groupe de rock dans l'héritage de Nirvana. Ensuite, nous avons passé notre temps entre l'Europe et les Etats-Unis à faire des concerts non stop, la tournée avec The Police, etc. Mondo Lumina ressemble à ce que nous écoutons à présent. Les paroles sont très différentes pour Joe. Il se sent hyper bien en ce moment. La vie nous traite bien et cet enthousiasme se ressent dans ce que nous produisons comme compositions.

Le disque s'est fait très rapidement, il me semble...
S. D. : Tout à fait. C'était même une sorte d'urgence. Nous avons commencé dans ma maison à Londres puis après nous sommes allées chez Pete dans le Connecticut et enfin chez Joe à Los Angeles. C'est dur à expliquer mais lorsque nous nous sommes retrouvés ensemble tout a été très vite et très simplement. Nous nous sommes attachés à la qualité des chansons et notamment des mélodies. Notre côté rock sur les anciens albums s'explique par le fait que nous passions des heures ensemble à jammer très fort. Pour Mondo Lumina ça n'a pas été le cas du tout. Ainsi, les chansons ressortent avec une couleur différente. Nous n'avions même pas de batterie pendant les sessions d'écriture.

Les anciennes chansons, lorsque vous les jouez en concert, ne vous semblent-elles pas un peu hors sujet ?
S. D. : Un peu. Mais nous choisissons celles que nous devons jouer. Il faut faire un set équilibré. Ce n'est pas simple mais ça marche. On ne peut pas jouer que des nouvelles chansons car le public veut entendre des vieilles choses aussi.

Peu importe à quel point votre son change, les comparaisons avec The Police vont continuer. Est-ce que c'est une des raisons qui vous a poussé à tourner avec The Police très tôt dans votre carrière ? Pour essayer de balayer cette question et passer à autre chose ?
S. D. : Bonne question. Le truc est qu'à mon avis aucun groupe au monde refuserait de tourner avec The Police s'il en avait la possibilité... C'était une décision un peu étrange tout de même car nous avions essayé pendant longtemps de nous dissocier de Sting et The Police. Mais c'était impossible. Nous avions galéré pour gagner nous-mêmes notre légitimité donc c'était un peu bizarre d'accepter. Au final, le jeu en valait la chandelle. Nous avons écrit Left Side Of The Brain presque entièrement en vue de cette tournée.

En tout cas, cette comparaison est aussi fondée sur du « concret ». En effet, j'ai fait découvrir le groupe avec Mondo Lumina à une amie qui n'avait jamais entendu parler de Fiction Plane. Dès que Joe a commencé à chanter, elle a cru que c'était Sting...
S. D. : (rires) C'est génétique ! Il y a des trucs qui me tuent : nous étions quatre dans le groupe à un moment où nous ne ressemblions pas du tout à The Police. Notre bassiste part. Joe et moi nous regardons : « Je ne vais quand même pas jouer de la basse! » (rires) C'était trop bizarre à ce moment-là d'avoir quelqu'un d'autre dans le groupe. Maintenant Joe joue de la basse et notre batteur est américain... Trop bizarre ! Sans compter les gens qui ont vu le nom Fiction Plane comme l'anagramme de « infant police ». Les signes ne s'arrêteront jamais (rires).

Ce n'était pas voulu ?
S. D. : Oh non ! Nous n'aurions jamais tendu le bâton pour nous faire battre.

Tu écris beaucoup en dehors de Fiction Plane pour d'autres personnes. La plupart de ces compositions ne sont pas très orientées guitare...
S. D. : C'est vrai. C'est plus orienté synthés et pop moderne. J'aime aussi beaucoup écrit et jouer des claviers. J'ai fait des trucs assez sympa pour 5 Seconds Of Summer ou Sub Focus.

Un album solo, ça te tente ?
S. D. : Pourquoi pas ? Le problème est que j'adore la collaboration donc ce ne serait sans doute pas un album solo où je suis seul. J'ai tellement de chansons sur mon ordinateur qu'il faudrait vraiment que je songe à les sortir sur un album solo. En plus, il y en a des vraiment bien.


Fiction Plane – Mondo Lumina
Verycords

Fiction Plane - Mondo Lumina

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