Depuis son re-lancement (plutôt que sa reformation), Foreigner a déjà fait deux passages remarqués en France : à l'Elysée-Montmartre et à l'Olympia. Mais pas de nouvel album. Can't Slow Down rectifie le tir et propose les premières nouvelles compositions de la bande au guitariste Mick Jones depuis l'affreux Mr. Moonlight en 1994. Malheureusement le groupe ne retrouve ni tout à fait l'excellence de ses débuts ni le peps de ses prestations scéniques. Qu'à cela ne tienne, on saura les apprécier à leur juste valeur lors de leur prochain gig parisien ! En attendant Mick Jones et le chanteur Kelly Hansen ont pris trente minutes de leur temps pour évoquer quelques sujets...

Ma première question est pour Kelly. Lorsque tu as été recruté pour chanter au sein de Foreigner, est-ce que tu pensais réellement à la sortie d'un album studio ou est-ce que tu t'imaginais seulement faire des tournées ?
Kelly Hansen : Au départ, je ne pensais pas à grand chose (rires). En fait, dès que nous avons commencé à jouer ensemble, nous avons été très occupés. Beaucoup de groupes ont un planning de tournée qui anticipe le calendrier. Je suis arrivé en mars 2005 et cette année-là nous avons réussi à faire environ quatre-vingt concerts ! Il n'y a donc pas eu de temps d'acclimatation et surtout pas le temps de me demander de quoi demain serait fait car dès que la machine Foreigner s'est mise en route elle ne s'est plus arrêté avant un bon moment ! Parfois nous écrivions quelques trucs pendant un soundcheck ou par-ci par-là mais la priorité numéro un était de refaire connaître le groupe aux quatre coins du monde et de donner de bons concerts.

Cela vous a pris environ deux ans...
Kelly Hansen : Tout à fait. Ensuite, nous avons pensé à un nouvel album. Il semblait que les conditions était réunies pour y parvenir même si nous devions parallèlement continuer à tourner aux Etats-Unis et en Europe... tout en mixant un DVD (rires)... tout en remixant les classiques du groupes pour une compilation, No End In Sight (rires). Nous avons donc été occupés !

Est-ce que le fait d'avoir autant tourné vous a aidé lorsque vous vous êtes mis à bosser sur Can't Slow Down ?
Mick Jones : C'est certainement un luxe que je n'ai pas eu lors de la première version du groupe. Nous avons dû faire nos armes en public à la suite du succès massif du premier album. Ici, nous nous sommes tellement amusés sur scène qu'il aurait été bête de ne pas prolonger l'expérience en studio (rires). J'avais presque oublié la sensation toute particulière liée à la conception d'un nouveau disque. Je suis donc très heureux que nous ayons pris le temps de faire cela.

Vous avez essayé d'avoir un son live ou au contraire vouliez-vous aller à contre-courant de tout ce que vous aviez vécu sur scène pour créer quelque chose avec la magie du studio ?
Mick Jones : Plutôt live, je dirai.

Ca n'a pas toujours été le cas pour Foreigner, en tout cas. Si on se rappelle certains albums...
Mick Jones : C'est vrai. Nous n'avons pas choisi de faire la même chose tout simplement car beaucoup de choses ont changé dans la manière de faire un disque. Nous avons enregistré les pistes de batterie séparément. Pour être précis, elles ont été mises en boite dans le salon de Marti Frederiksen (rires). Ensuite, nous bossions par couches successives sur toutes les chansons sans se focaliser sur l'une ou l'autre en particulier. Nous passions de l'une à l'autre au gré de nos idées pour les améliorer.

Vous avez eu beaucoup de temps pour préparer ce disque dans de bonnes conditions. Y a -t-il des albums de Foreigner qui, au contraire, ont fortement souffert d'un manque de préparation et de temps ?
Mick Jones : Nous avons eu ce problème à plusieurs reprises mais la vraie raison est que nous passé bien trop de temps en studio (rires) ! Nous avons été connus pour nos dépenses faramineuses en studio (rires). Je ne suis pas très fier de ce fait d'armes mais il est vrai... A l'époque c'était plutôt bien vu de claquer plein de pognon en studio (rires).
Kelly Hansen : C'était une marque de l'élite (rires) !
Mick Jones : Oui, voilà. Mais au bout d'un moment la réalité reprenait ses droits et il fallait bien rendre de la musique à la maison de disques. Nous devions donc souvent finir à la hâte. C'est d'ailleurs un peu ce qu'il s'est passé sur Can't Slow Down car Wall Mart a avancé la date à laquelle nous étions censé finir le disque pour qu'ils puissent le distribuer exclusivement aux Etats-Unis.
Kelly Hansen : Mais comme nous n'avions pas chômé au départ, nous avons su nous adapter plus facilement. Nous aurions pu déplacer la deadline mais nous trouvions que nous avions fait un bon album et qu'il était temps de le sortir.

Comment avez-vous négocié ce deal avec Wall Mart ?
Mick Jones : Aux Etats-Unis, la plupart des magasins spécialisés – qu'ils soient grands ou petits – ont disparu. Tower Records, HMV et Virgin ont tous disparu. Il n'y a donc plus vraiment d'options si l'on veut encore faire distribuer au niveau national sa musique... Wall Mart permet d'avoir une mise en avant assez forte. Best Buy également. Ce sont les plus gros vendeurs de disques aux Etats-Unis aujourd'hui (rires). Ca semble fou qu'on puisse acheter Can't Slow Down et une machine à laver au même endroit mais telle est la situation.

Vous ne vouliez pas sortir l'album uniquement via votre site Internet ou uniquement en version digitale ?

Mick Jones : Je pense que nous utiliserons ce media à l'avenir mais là c'était trop tôt pour nous. Cela touche plus les groupes plus jeunes... Tu ne trouves pas, Kelly ?
Kelly Hansen : Oui. De plus, Wall Mart nous avait promis une grande aide pour la promotion de l'album. Cela nous semblait vraiment la meilleure option.


Foreigner
Can't Slow Down
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Foreigner, le retour des 90's

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