Sortez cornemuses et kilts : Grave Digger repart en Écosse ! Déjà auteurs d’une trilogie « écossaise », les Allemands reviennent à la charge avec un disque rempli d’hymnes telles qu’ils savent en produire. Un retour aux sources après plusieurs disques à la limite du metal prog’. Le chanteur indéboulonnable du groupe, Chris Boltendahl, revient pour nous sur cette soudaine vague nostalgique et nous présente également le nouveau gratteux des Diggers, Axel Ritt.

Après avoir joué Tunes Of War dans son intégralité au Wacken cette année, voici que vous composez son successeur, The Clans Will Rise Again. Qu’est-ce qui vous a amené à vous replonger soudainement dans cette époque du groupe, appelée la trilogie écossaise ?
Chris Boltendahl : L’année dernière nos deux guitaristes (Manni Schmidt et Thilo Hermann) sont partis et nous nous sommes retrouvés dans une assez mauvaise situation. Mais nous avons eu de la chance et avons pu enrôler Axel Ritt dans le groupe. Au moment de Noël 2009, nous nous sommes retrouvés tous les cinq pour parler. Axel a proposé de faire une suite à Tunes Of War car c’est l’album le plus connu de Grave Digger et que les fans associent souvent les thèmes écossais à notre musique. Nous ne voulions pas faire un Operation Mindcrime II et ternir le nom de nos albums (rires)… Heureusement nous avons été inspirés et rapidement nous nous sommes rendus compte que nous tenions quelque chose assez loin de la banale copie. Le plus important était de recréer l’atmosphère et les thématiques de Tunes Of War dans un contexte légèrement plus moderne.

Est-ce que certaines maisons de disques chez qui vous êtes passés vous ont encouragés voire carrément poussés à continuer à enregistrer des albums dans le style de Tunes Of War ?
C. B. : Seulement directement après. C’est ainsi, sur les avis de Gun Records, que nous avons fait Knights Of The Cross et Excalibur. Aujourd’hui, nous sommes trop vieux pour suivre les conseils (rires). Nuclear Blast et Napalm Records nous font entièrement confiance car ils savent que nous sommes focalisés sur la qualité de notre musique. Napalm est très excité quant à The Clans Will Rise Again et considère qu’il s’agit d’un des meilleurs albums de Grave Digger à ce jour. C’est une bonne situation car nous bénéficions de beaucoup de soutien pour assurer sa sortie.

Entre votre deux périodes écossaises vous avez sorti quelques albums dont The Last Supper et The Grave Digger. Qu’en penses-tu aujourd’hui ? Tout cela était assez différent, non ?
C. B. : The Grave Digger est vraiment un super disque en totale opposition avec ce qui précédait. Par la suite, je crois que nous avons un peu perdu notre chemin sur les albums. Manni était un guitariste très progressif et nous essayions avec un album comme Rheingold de faire un disque conceptuel à l’ancienne. Mais contrairement à Uwe ou Axel aujourd’hui, Manni était à fond dans le prog et pas dans le metal traditionnel. Parfois, nos collaborations n’allaient sans doute pas à 100% même si nous avons écrit quelques super trucs ensemble.

Contrairement aux albums dont il s’inspire, The Clans Will Rise Again n’est pas conceptuel. C’est exact ?
C. B. : Oui. Tunes Of War était en effet un album qui suivait l’Histoire. Des années 1000 à 1800 pour être précis ! Le nouveau traite plutôt de ma mythologie, des Highlands, du peuple écossais, leur relation avec la terre, etc. Nous ne voulions pas avoir un cadre trop strict car nous ne sommes pas des professeurs d’Histoire ou un truc dans le genre (rires). The Clans Will Rise Again doit être pris comme un film dans le genre de Braveheart et nous montre l’Ecosse d’une certaine façon.

Il est difficile de parler de ce nouvel album sans se rappeler que sur la trilogie d’origine Uwe Lulis officiait à la guitare… Pour beaucoup, son jeu de guitare était essentiel dans la réussite du projet. Ce n’était pas trop étrange pour vous de revenir à ces sonorités sans lui ?
C. B. : Non ce n’était pas un problème car Axel joue exactement dans le même registre que Uwe. Ils ont tous les deux leurs racines dans le hard rock traditionnel. D’ailleurs les autres membres de Grave Digger les ont également. Ce fut donc très facile d’écrire de nouvelles compositions tous ensemble.

Comment a-t-il rejoint Grave Digger ?
C. B. : C’est en fait un très bon ami à moi depuis de nombreuses années. Bizarrement, nous n’avions jamais bossé ensemble. Lorsque Manni a quitté Grave Digger, j’étais dans une mauvaise position et je me suis demandé qui pouvait le remplacer. J’avais une liste de guitaristes allemands où figurait le nom d’Axel. Je l’ai appelé lorsque j’étais en vacances et lui ai fait part de ma requête. Il m’a tout de suite répondu : « Ok ! Que dois-je faire ? » (rires) Nous l’avons d’abord pris en live et comme ça s’est bien passé il a rejoint officiellement nos rangs.

Comment définirais-tu son style par rapport à certains autres guitaristes que Grave Digger a connus ?
C. B. : Comme je disais, je trouve qu’il se rapproche d’Uwe Lulis. C’est vraiment la différence avec Manni. Ce dernier aimait le metal am
éricain comme Pantera alors qu’Axel s’inspire de groupes comme Led Zeppelin, Uriah Heep, Iron Maiden, Deep Purple, Judas Priest et tout ça.

Tous les groupes qui ont connu une longue carrière passent à un moment ou à un autre par une phase de nostalgie. Si l’on considère que vous êtes en plein dedans : à quoi peut-on s’attendre pour la suite ? Un prolongement de la nostalgie ou au contraire quelque chose de totalement différent ?

C. B. : Nous sommes encore plein de créativité et nous sommes déjà en train de réfléchir à ce que sera le prochain album. C’est étrange car The Clans Will Rise Again n’est même pas encore sorti que nous pensons déjà activement au suivant que nous espérons enregistrer en 2011 pour une sortie en 2012. D’abord
nous allons sortir le DVD du Wacken 2010. Avant, avec Manni, nous étions totalement épuisés quand nous finissions un album alors que cette fois-ci nous avons encore du jus et c’est un bon sentiment à garder pour la suite ! Le groupe est très puissant et positif en ce moment et cela va se ressentir dans la musique que nous écrirons.

La marque de fabrique de Grave Digger restée intacte depuis vos débuts est que chaque album possède une thématique ou une ambiance bien spécifique. Y a-t-il des concepts que vous avez en tête mais que vous n’avez pas encore eu l’occasion d’exploiter ?
C. B. : Le concept est toujours le truc épineux. Nous n’avons rien en stock. Pour tout te dire même si je sens que le prochain disque va être très bon je n’ai pas la moindre idée de quoi il va parler (rires) ! C’est un peu trop tôt pour en parler… wait and see !

Grave Digger - The Clans Will Rise Again
Napalm Records
www.grave-digger.de 
Grave Digger aux portes de l'Écosse