C'est pas parce qu'on est sur Guitariste.com qu'on ne peut pas prendre quelques minutes pour parler basse. Et, quitte à le faire, autant en discuter en bonne compagnie. Pascal Mulot, le maître du slap, revient aux affaires avec un concert le 30 juin au Triton. Au programme, une soirée qui devrait plaire aux habitués tout en les surprenant grâce à une setlist originale. Et personne ne s'y trompera : ce concert annonce la bonne nouvelle d'un retour à une carrière solo mise en suspens depuis 2009.

Vendredi 30 juin tu vas te produire au Triton pour un show qui s'annonce des plus intéressants.  Comment envisages-tu ce concert ?

Pascal Mulot : Ce sera l'occasion de jouer dans un registre plus jazz rock que je n'ai jamais vraiment exploré jusqu'à présent. Un registre susceptible de mettre la basse plus en avant.

Peux-tu nous dire un mot sur le line-up qui va t'accompagner et la musique que vous allez jouer ?

P. M. : Il y a Renaud Louis-Servais à la guitare, Aurélien Ouzoulias à la batterie, François Faure au piano et Médéric Colignon viendra jouer quelques morceaux avec nous à la trompette.

Comment as-tu choisi les morceaux que vous allez interpréter ? Ce concert doit-il être pris comme un one off ou est-il le début d'une série ?

P. M. : Il y a à peu près la moitié de morceaux de ce qui devrait être mon prochain album et la moitié de reprises de morceaux qui me correspondent comme par exemple You Look Good To Me d'Oscar Peterson que mon père passait en boucle à la maison. Pour info, mon père est contrebassiste de jazz.

Comment as-tu rencontré Renaud Louis-Servais et comment en êtes-vous venus à collaborer?

P. M. : Lors d'une jam avec Doudou Weiss. Renaud possède une culture très fusion tout en conservant sa nature très rock, ce qui me correspond.

Tu annonces également deux invités prestigieux : Patrick Rondat et Pascal Vigné. Avais-tu envisagé de leur donner un rôle plus "important" ? A quoi peut-on s'attendre de leur part ?

P. M. : Patrick Rondat viendra faire un numéro de claquette et Pascal Vigné sera sur scène avec un carton pour nous faire partager sa passion du bonneteau. Sinon j'ai toujours tendance à concevoir les concerts comme un moment d'échange. J'ai du mal à faire venir les invités pour un seul morceau d'ailleurs .

Depuis Tsar Bomba en 2009, aucun album solo de ta part n'est sorti. Quelle est la raison de cette absence ?

P. M. : Question très intéressante, et ce pour l'ensemble du monde artistique. La révolution numérique a désintégré les supports physiques tels que les CDs. Ce que nous considérions avant comme un bel objet artistique est relégué à la fonction de carte de visite. Donc je souhaiterais produire des vidéos avant de concrétiser un album. YouTube est devenu le support number one des artistes dans le monde entier. 

Tu n'as pas été absent musicalement depuis 2009 en tout cas. Néanmoins, l'exercice de l'album solo t'apporte-t-il quelque chose que n'ont pas toutes tes autres collaborations ?

P. M. : C'est depuis plus de trente ans et jusqu'à présent ma motivation première. Le reste n'est qu'un moyen d'essayer de concrétiser une expression artistique personnelle. C'est ma mission... jusqu'à présent.

Tu es connu pour t'exprimer dans plein de registres différents et tes inspirations sont également très diversifiées. Du coup, as-tu du mal lorsqu'il s'agit de s'embarquer dans de longues tournées focalisées sur un répertoire bien défini ?

P. M. : Non pas du tout. Peu importe le style si c 'est bien joué.

On connaît ton amour pour Vigier. A quand un modèle signature ? Décris-nous à quoi il pourrait ressembler...

P. M. : Une basse d'artiste plus légère, un peu plus petite, plus ergonomique encore, dotée de micros avec des fréquences privilégiées.

Quels sont les disques qui tournent régulièrement chez toi ces temps-ci ?

P. M. : De Miles Davis à Hendrix et de Michel Legrand à Motörhead en passant par Prince, Oscar Peterson, Bob Marley, du rap, du funk, du rock, du jazz... 

A quoi va ressembler ton emploi du temps pour le restant de l'année ? Quels sont tes projets majeurs en vue ?

P. M. : M'occuper de mes enfants et essayer de terminer ma mission. Après quatre albums solo, je n'ai jamais vraiment dévié... jusqu'à présent.

Interview - Pascal Mulot