Alors que les australiens Koritni confirmaient leur prochaine venue en France, nous apprenions que l'un des guitariste officiel du groupe ne serait pas de la partie. Ainsi, c'est Manu Livertout qui remplace Luke Cuerden pour les deux tournées françaises. Il était donc impossible de ne pas profiter de cette venue pour interroger le groupe sur ce petit changement.

Tout d’abord peux-tu nous parler de ton parcours musical et de tes influences ?
Eddy Santacreu : Mes influences sont très éclectiques. Une grande partie a été la musique classique car j’ai commencé la guitare classique à l’âge de 5 ans et continué pendant 17 ans… Je désirais vraiment être concertiste classique et bien que j’avais un très bon niveau, les débouchés étaient assez minces. En parallèle, j'aimais déjà beaucoup le rock et le blues et je me suis mis à la guitare électrique en autodidacte à 13 ans. En moins d’un an, je jouais déjà sur scène avec des groupes professionnels. Je ne prenais pas ça très au sérieux car la guitare classique était ma priorité. Après avoir obtenu la médaille d’or du conservatoire de Versailles, j’ai décidé d’abandonner la guitare classique et de concentrer mes efforts sur la guitare électrique.

Quels sont les guitaristes, dans le rock et le blues, qui t'ont le plus inspiré ?

Je citerais principalement Ritchie Blackmore, Slash, Joe Satriani, Yngwie Malmsteen et Allan Holdsworth.

Tu as écrit une bonne partie des morceaux sur Welcome To The Crossroads, comment se passe l’écriture dans Koritni ? Votre approche a-t-elle changé au cours des albums ?
Nous avons une approche de l'écriture assez atypique, et ce depuis le début de Koritni. Tout d’abord, nous ne travaillons pas sur la composition des morceaux en groupe car cela se révèle souvent assez chaotique : on peut passer à côté de bonnes idées et perdre des heures sur quelque chose qui n’apporte rien de constructif. De plus, il est très difficile de prendre le recul nécessaire de cette façon-là. En ce qui me concerne, j’écris la musique de A à Z, avec les deux parties de guitare, la basse, la batterie et même quelques overdubs s’ils se révèlent utiles au moment de l’enregistrement en studio. Après ça, Lex travaille sur la mélodie qui lui donnera une direction au niveau des paroles. Si besoin, je retravaille l’arrangement pour cela fonctionne parfaitement avec la mélodie et les chœurs. Cela dit, ce n’est pas toujours aussi simple, il nous est arrive de faire 30 versions d’un morceau avant d’avoir le résultat voulu, comme avec le dyptique Tornado Dreamin I & II par exemple…

Parle-nous de l’envers du décor : comment se passe la vie en tournée dans Koritni ? L’intégration d’un nouveau guitariste (Manu Livertout, qui remplace Luke Cuerden pour ces 2 tournées) n’est-elle pas trop difficile ?
La vie en tournée a pas mal évolué depuis les débuts du groupe : sur les premières tournées, nous faisions beaucoup la fête mais au fur et à mesure nous avons de plus en plus apprécié notre espace personnel et les moments où nous pouvions nous détendre et être au calme. Nous nous voyons très peu en dehors des tournées, ce qui fait que c’est un vrai plaisir de se retrouver. De ce fait, il y a toujours eu une bonne ambiance dans le groupe. Manu a beaucoup participé à cette bonne ambiance sur la dernière tournée. Outre le fait d’être un guitariste exceptionnel, sa bonne humeur communicative se retrouve sur scène comme le reste du temps. C’est un énorme plaisir que de partager ces moments avec lui. De plus, tout comme nous, il aime la bonne bouffe et n’est jamais le dernier pour lever son verre !! Nous avons hâte de remettre ça pour les dates de juin (ndlr : interview réalisée entre les deux tournées) !

Comment vois-tu l’évolution du groupe dans les années à venir ? Penses-tu que Koritni trouvera la reconnaissance et le succès mérités ?

Je vais chercher mes boules de cristal… Sérieusement, nous ne sommes pas et ne serons jamais un groupe « tendance ». D’une part parce que nous ne sommes pas dans la catégorie des groupes à la mode et d’autre part parce que ce serait aller à l’encontre de ce qui fait l’identité du groupe. Cela dit, la popularité de Koritni ne fait que grandir d’album en album et le succès de Welcome To The Crossroads est très encourageant. Nous aimerions étendre notre champ d’action à d’autres pays d’Europe, ce qui devrait être rendu possible grâce à la meilleure distribution que nous offre notre nouveau label, Verycords. Et, très honnêtement, autant les perspectives de tourner tout le temps et de ne faire que ça semblaient très excitantes au début, autant maintenant je comprends l’importance d’avoir une vie plus stable à côté de ça aussi. Donc personnellement, le compromis que nous avons pour l’instant me convient parfaitement. Le meilleur des deux mondes, en somme !!

Quel conseils donnerais-tu à un jeune groupe qui désirerait se lancer dans cette industrie ?

Mon premier conseil serait de s’assurer d’avoir un bon boulot à côté et un « plan B » !! Sérieusement, je pense qu’il faut être persistant et avoir quelque chose de spécial à offrir, quelque chose en plus qui aide à se différencier et ainsi « sortir du lot ». Aussi, se concentrer sur l’écriture est, à mon avis, essentiel. Beaucoup de groupes ont l’énergie qu’il faut sur scène mais n’ont pas les morceaux. N’oublions pas qu’il s’agit de musique avant tout !!

Je te laisse le mot de la fin !!
Un grand merci a Guitare Live et à ses lecteurs ainsi qu’à nos fans fidèles. Au plaisir de se voir très bientôt aux concerts !!



Toutes les dates et infos sur : www.koritni.com
Koritni, l'autre rock australien