Juste avant les vacances de Noël, Paradise Lost a investi l'Elysée-Montmartre pour un des derniers concerts de 2009. Nous avons saisi au vol le guitariste Gregor Mackintosh pour parler de Faith Divides Us - Death Unites Us, le douzième album studio que nous avions injustement passé sous silence lors de sa sortie à la rentrée. Cinq mois plus tard, il n'a rien perdu de son mordant !

Beaucoup de gens ont comparé In Requiem à Draconian Times. Alors si tu devais tenter une comparaison pour Faith Divides Us - Death Unites Us, vers quel album t'orienterais-tu ? Gothic ?
Gregor Mackintosh : Je ne sais pas trop... Peut-être que deux ou trois chansons de l'album ont en commun un certain feeling avec celles de Gothic ou de Shades Of God. Néanmoins, je ne trouve pas que l'album soit aussi « naïf » que ces vieux disques. Il y a toutefois une certaine agressivité dans la musique qui permet d'argumenter en faveur d'une ressemblance. En tout cas Faith Divides Us - Death Unites Us ressemble davantage à ces deux disques qu'à Draconian Times. Ce dernier était nettement plus propre.

Faith Divides Us - Death Unites Us est aussi nettement plus varié dans les ambiances abordées que In Requiem. En ce sens, on retrouve un peu ce qui faisait l'attrait de vos albums « pop » (Host et Believe In Nothing) et leurs multitudes de styles, n'est-ce pas ?
Gregor Mackintosh : Bien vu ! Je n'y avais pas pensé sous cet angle ! En fait en composant Faith Divides Us - Death Unites Us, je souhaitais avant tout éviter de faire des chansons aux structures trop éculées. Toutefois, il ne fallait pas verser dans l'excès inverse et mettre des breaks à tout va juste pour s'éclater ! Je voulais instaurer de la dynamique et constamment jouer avec l'auditeur par un usage particulier d'atmosphères musicales. Je voulais aussi que ce soit heavy. Mais sans mélodie, un disque heavy est rapidement chiant donc il fallait lorgner vers quelque chose de plus ambitieux...

Si on résume la philosophie de Paradise Lost ça serait de toujours essayer de faire ce que personne d'autre n'est en train de faire au même moment...
Gregor Mackintosh : Exactement ! Nous voulons que notre musique soit non seulement bien écrite mais également importante en tant qu'influence. Nous sommes influencés par de vieux trucs mais nous veillons à ce que notre musique ne soit pas déconnectée de la scène actuelle.

Alors la scène moderne aime les soli de guitare car on en entend quelques-uns d'assez jolis sur Faith Divides Us - Death Unites Us ! Cela m'a d'ailleurs légèrement surpris, venant de Paradise Lost...
Gregor Mackintosh : Oui, je comprends ce que tu veux dire... Depuis deux ou trois ans, je suis de nouveau totalement dingue de guitare. J'en joue même durant mon temps libre (rires) ! Tu sais, lorsqu'on joue d'un instrument chaque soir pendant des années, il n'est pas rare de se lasser et c'est ce qu'il m'était arrivé. Je ne sais pas si c'est lié à mon nouveau contrat d'endorsement ou si c'est parce que j'apprends à jouer à mon fils mais en tout cas je suis à fond ! Je dois m'entraîner à mort pour être sûr de rester plus performant que mon fils (rires) ! Toujours est-il que cet amour retrouvé pour la guitare a fait de Faith Divides Us - Death Unites Us un album très orienté sur cet instrument.

Y a-t-il des chansons sur le disque qui sont nées dans la douleur ?
Gregor Mackintosh : Oui ! Le second titre, I Remain, notamment. J'ai eu du mal à mettre de la cohérence dans ce morceau mais une fois que j'y suis parvenu cela a très bien fonctionné. Pour preuve la plupart des gens s'imaginent que ce titre a été écrit en quelques heures ! Je t'assure pourtant que j'en ai chié (rires) !

Le style et les envies de Paradise Lost ont changé avec les époques. Une constante toutefois : la durée des chansons, toujours d'environ quatre ou cinq minutes. Est-ce que parfois il vous a été dur de faire tenir tout ce que vous vouliez faire dans ce format assez réduit ?
Gregor Mackintosh : J'ai parfois envie de faire des chansons très longues qui partent dans de multiples directions ! Mais généralement Nick Holmes et moi « enlevons le gras » des premiers jets en faisant passer chaque chanson par environ une trentaine de stades intermédiaires. Il nous arrive de partir d'une base de huit minutes mais généralement en bout de course quatre ou cinq minutes suffisent pour exprimer le message que nous souhaitons transmettre. Le reste serait superflu. Je n'ai jamais été fan de rock progressif. Désolé de le dire car je sais qu'actuellement le prog' est assez bien vu...

Sur Faith Divides Us - Death Unites Us, tu as employé une guitare sept-cordes. Tu nous en dis un mot ?
Gregor Mackintosh : On m'a fabriqué ma première sept-cordes pour In Requiem mais je ne l'utilisais qu'en privé. Je l'ai sortie au moment où j'ai composé la première chanson pour Faith Divides Us - Death Unites Us. En effet, j'accordais plus bas ma six-cordes et ça ne fonctionnait pas très bien. Avec la sept-cordes tout a pris vie. J'ai donc joué de cette guitare sur tout le disque. C'est sans doute un des éléments qui lui donnent un aspect plus dark.

Vas-tu rajouter un huitième corde pour le prochain album (rires) ?
Gregor Mackintosh : J'espère que non (rires) ! J'ai déjà eu du mal à m'habituer à la sept-cordes sur scène, alors...


Paradise Lost
Faith Divides Us - Death Unites Us
Century Media
www.paradiselost.co.uk 
Paradise Lost : Gregor Mackintosh se confie