Véritable phénomène en Belgique, Puggy a déjà conquis de nombreux fans en France grâce à des concerts épatants et un passage remarqué à Taratata. Première étape de leur consécration : un show pas loin d'être « sold out » à la Cigale ! Plutôt rare pour un groupe n'ayant encore sorti aucun disque « physiquement ». Romain Descampe, le bassiste français du trio, nous livre ses impressions sur les premiers pas de Puggy !

Comment est-ce qu'un Anglais, un Suédois et un Français montent un groupe en Belgique et pourquoi mettre en avant cette « identité belge » ?
Romain Descampe
: C'est un pur hasard le fait nous soyons tous d'origines différentes, nous avons tous grandi en Belgique, pour nous c'est la maison. Ziggy (le suédois), je le connais depuis le secondaire, ce n’est que quelques années plus tard, dans une école de Jazz à Anvers que j’ai rencontré Mat avec qui je me suis tout de suite entendu. A l’époque, Ziggy et moi faisions partie de plusieurs groupes. Mat de son côté était aussi fort occupé musicalement. De temps en temps, quand le bassiste de son groupe n'était pas libre pour un gig, Mat me demandait de le remplacer et, à chaque fois, aussi bien au point de vue humain que musical, ça collait vraiment bien. Un jour, après avoir écouté un concert du groupe dans lequel Ziggy et moi jouions, Mat me dit un truc du genre: « Qu’est-ce qu’il tape bien ton batteur ! Ça serait sympa de se faire une petite jam tous les trois un de ces quatre !» La jam en question a failli ne jamais se faire car nous étions tous fort impliqués dans nos projets respectifs du moment. C'est après un concert, ou plutôt après une fête après un concert que Matthew et moi nous sommes retrouvés pour je ne sais plus quelle raison dans un bar africain à Bruxelles à quatre heure du mat avec le projet en tête et la motivation adéquate (rires). En bref le lendemain matin, bien frais (rires), on commençait les répètes avec Ziggy et tout à fait « CLICK!», les compositions suivirent peu de temps après.

Votre côte de popularité augmente en flèche ces derniers temps et pourtant vous n'avez sorti qu'un seul album il y a trois ans et celui-ci n'a jamais été distribué. Dans ces conditions c'est le travail effectué sur scène qui paie. Qu'est-ce qui fait d'un concert de Puggy un show si spécial ?
R. D.
: Tout est en playback ! Je déconne ! En live, on donne tout, ce qui génère un show très énergétique et parfois je pense que ça surprend les gens qu'on fasse autant de bruit à trois sur scène sans guitare électrique !

Avez-vous des plans pour distribuer Dubois Died Today à l'échelle nationale ?
R. D.
: Oui, mais pas dans un futur immédiat car pour l'instant je dois t'avouer que nous sommes plus concentrés sur la sortie de notre prochain disque qui si tout se passe bien, devrait être distribué en physique et digitale partout en France et en Belgique cet été. Ceci dit, « Dubois Died Today » est disponible en digital partout dans le monde.

Vous avez récemment enregistré votre second album après un EP en fin d'année dernière. A quoi peut-on s'attendre sur celui-ci ?
R. D.
: J'espère qu'il surprendra. Niveau sonore, on a vraiment beaucoup évolué depuis notre premier album. Contrairement à ce dernier pour lequel tout avait été fait en live avec très peu d'overdubs et la même formation (guitare acoustique, drum and bass) pour chaque chanson. Sur celui ci, nous avons passé plus de temps sur la production à essayer de créer des ambiances propres à chaque chanson à travers des formations plus variées. Dans certains morceaux, Mat est au piano, Ziggy au synthé et moi à la basse acoustique. Il faut dire que le studio dans lequel on a enregistré (ICP Brussels) pourrait presque être qualifié de musée tellement il a de backline en réserve. Si on cherchait une pédale ou un tom de batterie ou une guitare en particulier c'était là, prêt à être utilisé, c'était Noël ! Le rêve de tout musicien quoi… Je dois avouer que ça nous a fait perdre pas mal de temps mais on s'est vraiment beaucoup amusé et j'espère que ça se reflétera dans le disque.

Qu'as-tu utilisé niveau matos en studio ?
R. D.
: Pour tous les morceaux plus rock j'utilise une Fender Précision « special » sur Ampeg SVT 350 watt avec un cabinet 8x10. Pour les morceaux plus cool, je joue sur une Gretsch « Hollow body » ou une Fender Jazzbass des années 60.

Et sur scène, qu'utilises-tu ?
R. D.
: Sur scène j'utilise principalement la Jazzbass et la Précision avec soit l'Ampeg en question soit un Ashdown Evo II avec un cabinet 4x10 (pour les clubs), parfois je joue même sur Hofner ça dépend…




 
Joues-tu également de la guitare ou es-tu un bassiste pur et dur ?
R. D.
: Oui ça m'arrive mais je trouve qu'il y a trop de cordes (rires). J'aime aussi jouer du piano...

Vous aviez composé une petite trentaine de morceaux pour le disque. J'imagine donc que vous avez dû opérer une sélection. Comment avez-vous procédé ?
R. D.
: C'est toujours le plus dur, chacun a ses morceaux favoris. Nous avons maquetté tous les morceaux que nous avions et les avons fait écoutés à notre entourage et la sélection s'est faite naturellement... Mais si ça ne tenait qu'à nous, on aurait sorti un double album !

En tant que jeune groupe créatif, vous devez avoir des tonnes d'idées pour la suite. Y a-t-il des musiciens avec qui vous aimeriez collaborer au sein de Puggy ? Et qu'en est-il des producteurs : y en a-t-il qui vous intéresse tout particulièrement ?
R. D.
: Pour l'instant Puggy = trois. Mais on ne sait jamais! Niveau producteurs, nous avions rencontré François Chevalier (Coldplay, Emilie Simon, Arcade Fire, the Maccabees...) avec qui on s'était entendu à merveille. Pour nous c'était la collaboration de rêve car nous avions les même idées et envies de direction musicale... Il est malheureusement décédé deux semaines avant qu'on rentre en studio et nous n'avons pas vraiment réfléchi à quelqu'un d'autre depuis.

Tu jouais dans un groupe de reprises de Metallica et Puggy a fait des premières parties d'Incubus et de Smashing Pumpkins. Les influences metal et alternatives sont-elles quelque chose que tu espères voir se développer au sein de la musique de Puggy ?
R. D.
: J'ai toujours écouté de tout, mon premier groupe était un groupe metal mais même à l'époque ça ne m'empêchait pas de rentrer chez moi et jouer du reggae ou du blues. Vu qu'on passe pas mal de temps dans des vans entre deux concerts, on écoute plein de musique, on passe de Ben Folds à Pantera en passant par Sufjan Stevens ou Art Brut ou un ptit Master of Puppets suivit d'un Al Green avec une touche de Regina Spektor ou Fiona Apple... Et j'en passe, Phoenix, Brel, The Dead Weather, Gogol Bordello, Yeasayer, Megadeth, Miles Davis, Aka moon, Kaizers Orchestra, Refused, Radiohead, Satie... Ça c'était juste cet après midi sur la route... Donc niveau influences, le metal et l'alternatif sont présents de toutes façons. D'ailleurs, pour revenir à ton autre question, je pense que c'est aussi un des aspects que les gens apprécient à nos concerts : il y a un peu de tout dans notre musique !


Puggy – Something You Might Like
Mercury
www.puggy.fr
Puggy, Something You Might Like