Ah parce que vous avez encore besoin de vous évader en cette fin d'été ? OK, ouvrez grand vos oreilles et votre esprit et suivez donc les pas de JB Moonshiner qui vous emmèneront tout droit sous les arbres ! Son folk est si pur, ses intentions si justes et sa Martin si légère que tout ce dont vous avez besoin est de vous laisser aller. Sous une simplicité qui n'est qu'apparente, propre aux songwriters bien souvent, se cachent un jeu bien assuré et des textes introspectifs en quête de compréhension. Même si ça peut sembler idéaliste, il est bon de se rappeler qu'un monde meilleur est possible si chacun y met du sien. JB Moonshiner y croit et le chante ! Pour les Parisiens, nourrissez-vous de sa musique à l'Alimentation Générale le 19 septembre (pardon, mais c'était trop tentant …) !

Quelle est la genèse du groupe ? Tu en es l’instigateur je crois.
JB Moonshiner est à la base un projet personnel que j’ai commencé en 2010 après la fin d’un groupe dans lequel je jouais. Mais la réelle genèse de JB Moonshiner prend racine en 2007 lorsque je suis allé voir Into The Wild de Sean Penn au cinéma. En rentrant chez moi bouleversé, j’ai écrit la première chanson que je continuerai à jouer encore longtemps et qui apparaît sur mon premier album The Way To Blue, The Road Is Long To Salvation.
Le projet de rassembler des musiciens à long terme autour de moi est arrivé plus tard, avant l’enregistrement de mon EP, Shallow Graves. En 2010, je ne vivais que pour le Folk en guitare-voix.

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définirais-tu ta musique ? Quelles sont tes influences ?  
En général, je donne 4 mots pour définir ma musique : Paix, Respect, Nature, Musique. Rien de plus, rien de moins.
Je dirais que Ben Harper est ma première grosse influence. Je le découvre à 10-11 ans et Walk Away (Album : Welcome To The Cruel World) est le premier titre que j’apprends à la guitare. Mais c’est plus tard que se forge mon oreille et mon orientation musicale actuelle, vers 19 ans.  À cette époque, j’ai vraiment redécouvert la guitare avec le picking et Bert Jansch qui fut une révélation pour moi. Il reste aujourd’hui un mentor, une vraie source d’inspiration.
Mon autre mentor est Nick Drake dont la sensibilité a toujours été en phase avec la mienne et je lui fais un clin d’œil dans chacun des disques que j’enregistre.
Le nom Moonshiner est piqué à une chanson traditionnelle américaine interprétée par Bob Dylan ou encore Tim Hardin, et dont le texte m’a toujours marqué. Neil Young aussi a une influence immense sur moi avec d’autres artistes bien sûr comme Gene Clark (The Byrds) ou encore Iain Matthews (Fairport Convention).
Et tout ce melting pot d’artistes solo m’a poussé à écrire mes propres chansons, à développer ma sensibilité propre et à développer mon jeu de guitare et mes mélodies. C’est comme ça qu’est né mon premier album, The Way To Blue (clin d’œil au titre Way To Blue de Nick Drake).
Aujourd’hui, l’artiste qui m’influence le plus est Jonathan Wilson dont je suis fan. Pfiou ! ses deux albums (Gentle Spirit et Fanfare) sont vraiment à écouter ! La production, le mix, le jeu, rien à jeter. Il me pousse dans mes retranchements et quand il y a cette qualité, on veut la même pour notre musique ! :-)

Qui fait quoi ? Quel est le processus de création, s’il en est un, et comment s’organise le travail en studio ?  
Aujourd’hui, la formation du projet est assez dense et c’est ce qui donne notre force en concert. Je suis très fier des musiciens qui jouent avec moi et qui croient au projet. Très fier !
À la batterie, nous avons Antoine Robinault, à la basse, Ancelin Quinton, aux claviers, nous avons Raphaël Bancou et Manu Bertrand à la Pedal Steel.
Le processus de création a toujours été particulier car je travaille beaucoup seul chez moi à me morfondre, à rabâcher les mêmes riffs encore et encore jusqu’à ce qu’une suite apparaisse. Je me triture l’esprit on peut dire. J’ai un processus assez chaotique et je dirais que je ne vais pas à la chanson mais j’attends que la chanson vienne à moi. 
Ensuite, les arrangements sont communs, je leur fais écouter un début de morceau ou le morceau entier et on travaille dessus. Mais ça fait à peine 6 mois qu’on travaille ensemble et notre façon de bosser a déjà pas mal évolué et elle évoluera encore dans les mois à venir. Plus on se connait, plus l’alchimie se crée  et plus ils savent où va ma logique, même si parfois je les enquiquine avec des tournures étranges ! Haha !
Ah oui, et tous les musiciens ont changé entre l’enregistrement de l’EP et les concerts faute de disponibilités, il faut le préciser. Shallow Graves a été enregistré avec mes potes zikos de toujours (Romain Bouiges à la batterie, Augustin Parsy aux arrangements et à la basse, Bertrand Baudoux aux claviers et des invités comme Claude Langlois à la Pedal Steel et mon ami Gérald Daguet à l’orgue sur Should Know Better).

Tu mets beaucoup de soin à l’écriture de tes textes, me semble-t-il. Quels sont tes sujets de prédilection, tes inspirations ? Qu’aimerais-tu faire passer comme message et/ou sentiment ? 
Disons que pour moi le message est aussi important, si ce n’est plus, que la musique elle-même. Je suis loin d’être connu mais dès lors que l’on fait quelque chose de « public  », nous avons une responsabilité et je la prends très au sérieux, surtout dans le monde dans lequel on vit aujourd’hui. 
Je parle énormément de nature dans mes textes car on souffre tous de ce manque, j’ai un manque véritable de nature. Et pourtant, lorsque je me retrouve dedans, je me sens perdu. Je n’ai pas la main verte même si j’ai été louveteau gamin, il ne m’en reste pas grand-chose... Beaucoup ont perdu ce rapport et j’en fais partie. 
L’humain également est central dans mes textes car j’essaie de comprendre, de me comprendre, de comprendre l’humanité pour l’orienter à ma petite échelle, très petite bien sûr, mais je crois à la théorie du colibri. « En forêt, un feu se déclare et le petit colibri essaie tant bien que mal d’en arriver à bout. Les autres animaux le prennent pour un fou, mais il leur répond que si tout le monde faisait comme lui, ils parviendraient peut-être à l’éteindre... »
Le végétarisme a également eu beaucoup d’influence sur ma perception des choses. Je suis végétarien depuis 3 ans et c’est vrai que cela donne une nouvelle perspective à ce en quoi l’on croit.

Où et dans quelles conditions a été enregistré l’album ; avec qui ? 
Shallow Graves a été enregistré entre Juin et Septembre 2014 aux Studios Mirador (à Plus 30) et Davout. Plus précisément, seulement Spirit Within fut enregistré à Davout. Augustin Parsy a réalisé les arrangements et mon ami Hugo-Alexandre Pernot s’est occupé de la réalisation. Les 4 autres titres ont été enregistrés en 4 jours avec Jérémi Derruppé qui s’occupe du label Mirador (Nat Jenkins & The Heart Caves,  Clint Is Gone...). Il l’a entièrement réalisé et je l’ai produit, bien que les morceaux aient été finalisés en répet, Jérémi a une superbe approche et a amélioré plein de petits détails... :-) Donc les conditions étaient top ! Encore merci à tous les kisskissbankers qui nous ont permis de réaliser cet EP, du fond du cœur !!

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?  
Alors, c’est simple, j’ai une Martin D-16GT de 2008 qui a été utilisée pour toutes les acoustiques et une Fender Telecaster USA de 2004 qui a été utilisée pour toutes les électriques. En ampli, j’ai un Fender Vibro Champ de 67 (écouter Should Know Better, enregistré plug&play pour se rendre compte de la qualité de ce petit 6 watts) et on a utilisé un Deluxe custom pour varier.  
En pédales, on était assez softs, une petite Fuzz Analogman qui déchire, un delay Strymon , ma fuzz Bumble Buzz de Jack White, ma pédale Mu-Tron Micro V (une pédale de filtre style autowah) et mon delay à bande Wem Watkins Copicat.

Quels sont les actus et projets ?   
Le projet depuis la sortie de l’EP est de trouver un label et je pense de plus en plus à partir à l’aventure aux États-Unis et/ou en Angleterre pour rencontrer de nouvelles personnes sur lesquelles le Folk a peut-être plus d’influence qu’ici. Et puis la rentrée se prépare avec des projets de tournée en première partie dont je ne parlerai pas plus car rien n’est sûr. Le projet depuis la sortie de l’EP est de trouver un label et je pense de plus en plus à partir à l’aventure aux États-Unis et/ou en Angleterre pour rencontrer de nouvelles personnes sur lesquelles le Folk a peut-être plus d’influence qu’ici. Et puis la rentrée se prépare avec des projets de tournée en première partie dont je ne parlerai pas plus car rien n’est sûr.
On cherche, on gratte aux portes, on sourit et on se déchaîne sur scène pour que les gens nous remarquent ! Haha !
L’autre projet est d’enregistrer un album pour 2016, mais ça ne se fera qu’avec un label car je ne pourrai pas refaire de KissKissBankBank... Je ne pense pas que ça marcherait. :-)

De qui, de quoi aurais-tu besoin pour le bon développement du groupe, l’idée étant de se professionnaliser ?  
C’est simple ! Un manager, un tour manager, un label et un jet privé ! Héhéhé !  
Plus sérieusement, il nous faut une structure pour avancer plus sereinement. Notre set est prêt et les concerts qu’on a faits  nous ont rassurés dans le fait qu’il plait, donc la prochaine étape c’est d’amener de nouvelles personnes dans le projet avec des compétences dans le milieu.
L’autre projet est d’enregistrer un album pour 2016, mais ça ne se fera qu’avec un label car je ne pourrai pas refaire de KissKissBankBank... Je ne pense pas que ça marcherait. :-)

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que tu veux ! Fais-nous rêver !  
Quoi de mieux que cette rubrique pour partager avec vous les artistes que j’écoute le plus en ce moment !
Agenda musical pour passer une journée sous les meilleurs auspices :
- Au p’tit déj, un p’tit Ryan Adams (Album : Ashes & Fire) pour se réveiller en douceur.
- Ensuite, l’album de l’apéro à écouter sans modération : Ryley Walker (Album : Primrose Green).
- L’album de la digestion, c’est LA Woman des Doors. Rock, Blues et énergie !
- L’album du goûter se fait en général avec Birthday Blues de Bert Jansch. Une touche de mélancolie avec des jeux de guitare à vous donner des frissons pendant que vous avalez votre quatre quart !
- Ensuite vient l’apéro du soir avec Tonight’s The Night de Neil Young ! Des solos de Nils Lofgren à tomber et des morceaux d’une beauté inhabituelle !
- Et après dîner, rien de mieux qu’un Gentle Spirit de Jonathan Wilson pour chiller avec un pousse café !   
- Et enfin, s’endormir avec Pink Moon de Nick Drake. Rien à dire. Le silence de la pièce. On écoute le monsieur jouer et chanter.

Et puis il faut croire en ce qu’on fait ! Peu importe le message, si on n’y croit qu’à moitié, si on ne s’y jette qu’à moitié, ça ne marchera pas. C’est une chose que je comprends petit à petit.  100% ne suffit pas. L’âme, le cœur, l’esprit et le corps doivent y être à 1000% !! 
J’espère que ma musique vous touchera ! Vive la musique !  
Peace les amis et à bientôt peut-être !

Dates de concerts (après le 15 septembre) :
19 Septembre : Alimentation Générale (Paris) avec Houndstooth (USA)

Liens Internet : 
www.facebook.com/Moonshinermusic  
https://moonshinermusic.bandcamp.com/  
https://instagram.com/jbmoonshiner/  
https://twitter.com/jbmoonshiner  

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta.calvez[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

 

[Scène Ouverte] JB Moonshiner - Shallow Graves