Il y a des premiers albums qui n'en sont pas vraiment. Celui de The Generous Thieves, groupe français, en fait partie grâce à l'expérience acquise par ses trois membres dans différentes formations. Du coup, le trio semble prêt à conquérir les fans de rock mélodique à grands renforts de riffs au poil et de refrains entraînants. Le chanteur et bassiste nous présente sa bande que vous pourrez découvrir au Divan du Monde en octobre.

Peux-tu revenir sur la formation du groupe ?
Tom Windrif : J'ai rencontré Xavier au States, nous avons travaillé tous les deux avec Stewart Copeland sur des projets séparés qui se sont croisés et nous sommes devenus amis ; puis on a tracé notre route chacun de notre côté avant de se retrouver par hasard sur MySpace il y a trois ans. On s'est revus et on a discuté de faire un truc ensemble ; ça tombait bien, j'avais une douzaine de morceaux écrits et j'avais vraiment envie de faire quelque chose en France ! On a commencé à répéter à deux guitares acoustiques puis au fur et à mesure que l'on avançait il est devenu apparent qu'il fallait agrandir le groupe. Xavier m'a présenté à Hervé Koster qu'il connaissait bien et avec qui il travaillait souvent. On s'est réunis à Planet et on a commencé à jammer, ça sonnait plutôt cool et on a continué comme ça.

Dans quel(s) genre(s) de groupe(s) ont joué les membres de The Generous Thieves avant d'en arriver là ?
T. W. : Xavier et Hervé ont essentiellement joué pour des artistes comme « side men » ; j'ai aussi travaillé pour de nombreux artistes mais le gros de mon expérience a été acquise avec mes groupes. J'ai fondé trois groupes avant The Gents, deux en Angleterre et un aux Etats-Unis ; et comme The Generous Thieves c'était des groupes de rock, melodic rock comme j'appelle ça ; donc j 'ai très vite fait face aux "questions existentielles" des groupes ! Je pense que c'est la somme de toutes ces expériences qui me guide aujourd'hui avec The Generous Thieves.

Dans le contexte actuel de l'industrie musicale, avez-vous eu du mal à trouver un label ?

T. W. : En effet l'industrie de la musique ne va pas super bien, mais en même temps - et ça pour avoir déjà été signé - il y a toujours un truc qui va mal ! Il faut rester positif et faire ce qu'on peut quand on peut, c'est déjà énorme ! On a eu la chance de rencontrer les gens de MVS et de se retrouver sur beaucoup de points au niveau artistique et au niveau du business. C'est très important de monter une équipe solide et motivée et c'est notre idée à tous plutôt que de penser trop à la crise ; par contre le contexte actuel offre des supers thèmes pour mes textes !

Votre premier album vient de voir le jour, celui-ci dégage pas mal de professionnalisme autant dans le son que dans les compositions. Les morceaux ont-ils été écrits il y a longtemps et donc répétés de nombreuses fois jusqu'à arriver à ce résultat ?
T. W. : Oui ! L'album vient de sortir et c'est génial ! Il est super bien distribué et c'est un kif de le voir dans les magasins ! Pour ce qui est des compositions, j'ai toujours été l'auteur/compositeur/réalisateur dans mes groupes et écrire reste toujours THE challenge : il y a eu tellement de chansons déjà écrites dans le monde, de thèmes traités, de types de musiques et de productions crées, qu'il faut faire attention à ne pas trop tomber dans la facilité et les clichés ! Je pense toujours à ça quand je commence à écrire parce qu'après on ne peut plus vraiment revenir en arrière quand on en est au stade des répétitions. Après il faut "abandonner" le bébé et voir comment il se porte en groupe ! Au fur et à mesure, les choses évoluent et les morceaux commencent à se rapprocher vers un son commun, mais je donne beaucoup d'importance à "l'avant répétition" comme à "l'avant enregistrement" ça évite de perdre du temps, de l'argent, et surtout ça donne vraiment une direction aux morceaux. Pour ce qui est du "son" de l'album j'ai eu un peu de temps en studio pour expérimenter en dehors de ce que je savais qui marcherait déjà, ça c'était super ; et puis bien sur il y a Bruno Ehlinger l'ingénieur avec Jean Marnay qui a un studio fantastique avec tout le matériel nécessaire, et aussi Chris Sheldon à qui j'ai confié les manettes pour les mixes. J'adore travailler avec lui, il sait exactement comment doit sonner un groupe en studio ; c'est vraiment un trip de lui confier les bandes et d'écouter le résultat après qu'il ait saupoudré sa magie dessus !

Votre rock semble assez ouvert d'esprit et n'hésite pas à titiller quelques influences plus heavy ou au contraire plus pop. Trouvez-vous qu'actuellement et plus particulièrement en France le rock se formate de plus en plus ?
T. W. : Merci c'est un super compliment ! J'ai toujours aimé les musiques mélangées, même en gardant un style on peut mélanger des choses improbables ensemble. J'aime toutes les musiques, et mes influences sont multiples ; ça aide à rester "frais" aussi. Je pense que cet effet de formatage est partout ; d'un côté comme je le disais avant, c'est un peu normal ; il y a eu tellement de choses écrites, ce n’est pas toujours facile de se renouveler ; mais en plus on est dans une période pas super pour la créativité : tout est lié à l'argent et au temps et il n'y a par conséquent pas beaucoup de prise de risques artistiquement et matériellement parlant. Beaucoup de choses sont pré-produites, pré-pensées et pré-développées, pour être sûr que ça va cartonner avant même que ça sorte, c'est assez cynique ! Mais je ne pense pas que ce soit un phénomène français, c'est notre génération Karaoké !

Malgré ses qualités, l'album est assez court avec seulement neuf morceaux. C'était voulu de votre part ?
T. W. : Non, l'album a été fait comme ça ; il marchait bien comme ça il n'en fallait pas plus ni moins et comme me le rappelait Xav l'autre jour, "la plupart des albums classiques qu'on écoutait n'avait pas plus de titres que ça".

Quelles sont tes influences au niveau de la guitare ?
T. W. : Et bien tous nos héros: Hendrix, Berry, Page, Townsend, Montgomery, Young, Scofield, Fripp, Beck, Richards, Malkmus... on continue?!

Quels matériels de gratte ont été utilisés pour produire ce disque ?
T. W. : Xavier a une "Gibson 335" qui sonne incroyable sur presque tous les titres ; il a aussi une "Les Paul" et une "Strat" qu'on a beaucoup utilisées pour l'album. Il y a trois acoustiques : une "Gibson J200", une "Martin" mini guitare et une "Gigson SJ Deluxe". Il y a pas mal de pédales de guitare mais surtout on a utilisé des bons amplis, je ne voulais pas trop "trafiquer" les sons de base, on a plutôt travaillé sur les combinaisons de sons. Pour la basse j'utilise ma Fender Jazz qui sonne bien aussi.

Quels sont vos plans de tournée pour les mois à venir ?

T. W. : On a une date le 14 Octobre au Divan du Monde"les billets sont déjà en vente, on sera à Castres le 21 Octobre, puis le 4 Novembre on est de retour au Divan du Monde avec le groupe Manu (ex Dolly). Pour ce qui est de la tournée on est en train de travailler dessus, c'est pour la rentrée et nous avons aussi des offres intéressantes pour travailler en Angleterre et aux States. L'album est en vente partout et le site aussi est en place thegents.fr avec bien sur le MySpace et Facebook, toutes les infos sont indiquées au fur et à mesure.

A quoi peut-on s'attendre sur le prochain disque de « The Generous Thieves » ?

T. W. : J'ai déjà une partie du prochain album écrite, on joue d'ailleurs deux ou trois de ces titres pendant nos concerts, ça permet de les tester ! Pour le reste il y aura un ou deux titres en français, de bons riffs, des mélodies catchy et un son encore plus énorme ! Ensuite, ça sera la surprise.


The Generous Thieves – The Gents
MVS Records

The Generous Thieves, le rock british so frenchy