Le (hard) rock alternatif a toujours beaucoup de mal à percer par chez nous mais parfois il y a des exceptions. Avec un titre comme « Bad Girlfriend », il se pourrait que Theory Of A Deadman en fasse partie. Ces disciples de Nickelback ont en tout cas une volonté certaine de bien faire et, même si leur chemin n’est pas souvent passé par chez nous, il semblerait qu’ils aient une volonté de rectifier le tir et de privilégier l’Europe au moins jusqu’à la sortie de leur prochain disque. Dave Brenner, guitariste, et Tyler Connolly, chanteur-guitariste, nous confirment tout cela…

Le nom du groupe, Theory Of A Deadman, fait penser à du metal extrême et pourtant votre musique ressemble plutôt à du post grunge…
Dave Brenner : Beaucoup de gens se font une mauvaise idée de notre musique ! Le nom du groupe vient d’une de nos chansons, « The Last Song », qui figure sur notre premier album. Nous trouvons que le nom est original et donne matière à réfléchir. C’est plutôt cool, non ? En tout cas dès que les gens entendent notre musique ils peuvent se rendre compte que nous ne sommes pas un groupe de death metal ! Mais nous savons tout de même en jouer (rires).

Le nom ne pose pas problème aux Etats-Unis et au Canada où vous sortez de nombreux singles ? En Europe, un groupe comme Anathema s’est souvent plaint que son nom lui a fermé de nombreuses portes…
Dave Brenner : Il est vrai que nous essayons d’être présents en radio chez nous où il y a beaucoup de « ménagères » qui écoutent. Le nom peut donc les choquer mais nous espérons tout de même que la musique permettra de gagner leur respect. Mais dire que le nom ne possède aucun inconvénient serait mentir…
Tyler Connolly : Nous sommes attachés à sa signification car c’est l’histoire d’une personne qui veut se suicider mais qui décide juste avant d’écrire le roman de sa vie. C’est une histoire plutôt triste.

On vous compare souvent à Nickelback : même maison de disques, même style de musique, même origine géographique et c’est même Chad Kroeger qui vous a découvert ! Vous pouvez nous donner quelques bonnes raisons d’arrêter de vous comparer à eux ?

Dave Brenner : Du fait que Chad nous ait découvert et produit, je crois qu’on nous comparait à eux surtout à nos débuts. Par la suite, nous avons délibérément voulu travailler avec d’autres personnes pour que les gens comprennent que nous existions par nous-mêmes. Ecoutez Scars & Souvenirs puis écoutez n’importe quel album de Nickelback : il me semble que les ressemblances sont totalement absentes. Depuis que vous faisons la promo de cet album en France, beaucoup de gens nous disent que nous ressemblons à Soundgarden et euh…
Tyler Connolly : Black Stone Cherry !
Dave Brenner : Oui et Staind. Disons que les gens qui nous écoutent sans savoir d’où nous venons et avec qui nous avons collaboré par le passé nous comparent sûrement à des groupes avec qui nous avons davantage en commun musicalement que Nickelback. Evidemment nous n’échapperons pas aux comparaisons car après tout nous venons du même coin, nous sommes sur le même label et nous les connaissons tous très bien.

D’ailleurs Daniel Adair, leur batteur, a joué avec vous sur un titre, n’est-ce pas ?

Dave Brenner : Oui, sur le deuxième album mais c’était juste avant qu’il ne rejoigne Nickelback. Il jouait avec 3 Doors Down à l’époque. Nous connaissons très bien ce groupe également. D’ailleurs notre unique concert parisien à ce jour était avec 3 Doors Down.

Tyler : comment es-tu tombé amoureux de la musique ?
Tyler Connolly : Mon père est musicien. Il fait partie de groupes depuis que j’ai 4 ans. Il chante et joue des claviers. Il fait un peu de guitare aussi. Etant petit je détestais ça car son groupe venait tout le temps répéter chez nous. Ça faisait trop de bruit, ça m’énervait (rires). Vers 13 ans, quand mes amis venaient à la maison, ils trouvaient que c’était super cool d’avoir tous ces instruments à portée de main. Lentement mais sûrement je m’y suis mis en essayant les instruments un par un. J’ai eu beaucoup d’affinités avec la guitare et j’ai appris à m’enregistrer. Voilà comment je m’y suis mis. Le vrai premier instrument que j’ai essayé était la batterie. Je n’ai pas aimé car mon prof me tapait sur la tête avec la baguette dès que je foirais le rythme (rires).
Dave Brenner : Mon père était aussi musicien, c’est marrant. Avec deux de ses potes, ils faisaient un trio de guitares acoustiques. Je m’endormais au son de leur musique… Je n’avais jamais songé à jouer moi-même jusqu’à ce que l’option se présente à l’école. J’ai commencé en quatrième mais le prof était un vrai con et nous apprenait des chansons connes comme « Au Clair de la Lune »… J’ai arrêté jusqu’en première et là le prof était excellent et hyper ouvert. Il me laissait jouer du Alice In Chains et me jugeait là-dessus. Il m’a donné l’envie d’apprendre et de trouver ma voie.

Il t’a aussi transmis des notions sur les instruments en eux-mêmes, leur fabrication, les bonnes années, etc ?
Dave Brenner : J’aurais aimé ! Il faut reconnaître que je suis assez limité dans ce domaine. Je commence à collectionner des guitares mais je crois que la plupart d’entre elles n’ont rien d’exceptionnel (rires).
Tyler Connolly : La situation économique actuelle est tellement mauvaise qu’il faut commencer à collectionner des guitares ! Tout le monde en vend et les prix baissent super vite. Du coup, ma collection personnelle n’a jamais été aussi grande. J’ai une guitare customisée par Ray Bishop que j’utilise pour notre single « Bad Girlfriend ». Il a peint une nana des années 50 et ça rend super bien ! Je vais lui demander de m’en faire d’autres donc, qui sait, peut-être que dans peu de temps j’aurais plein de choses à vous montrer !

Ce n’est que la seconde fois que vous venez en France. Que connaissez-vous de notre pays ?
Dave Brenner : Après être venus avec 3 Doors Down, nous pensions revenir souvent ici. Les choses marchent très bien pour nous aux Etats-Unis et au Canada mais nous sommes encore inconnus en Europe. Nous aimons le style de vie français. Et puis nous apprécions de jouer dans des endroits différents. Je pense que ça rendrait les tournées chez nous plus agréables en sachant qu’en Europe nous aurions des conditions totalement différentes pour nous produire. Il y a certaines salles que nous côtoyons cinq ou six fois par an au canada et un changement serait le bienvenu…

Theory Of A Deadman – Scars & Souvenirs
Roadrunner
www.theoryofadeadman.com
Theory Of A Deadman, les disciples du rock alternatif