Encore inconnu de ceux qui ne l’ont pas vu lors d’une première partie de Jerry Lee Lewis ou Gary Moore, Thomas Kieffer est un guitariste-chanteur à l’univers déjà bien débroussaillé. Si son CV affiche plusieurs groupes de metal, c’est avec sa carrière solo teintée de folk-rock qu’il devrait accéder à une certaine reconnaissance et séduire les amateurs de singer-songwriters...


Guitare Live : Tu viens du metal pour te révéler aujourd’hui sur une scène plus rock. Peux-tu nous présenter ton parcours musical ?

Thomas Kieffer : J’ai commencé la guitare à l’âge de quinze ans, en autodidacte. En 1989, à dix-sept ans, j'ai intégré mon premier groupe de hardcore/metal : Infected Youth influencé par Bad Brains, No Means No, Fugazi, avec lequel j'ai fait beaucoup de concerts en Allemagne. Quatre ans après,, je monte un projet metal/fusion: Green Jaw Cathy influencé par Jane’s Addiction et les Red Hot Chili Peppers. Encore une fois, c'est en Allemagne que nous avons fait beaucoup de premières parties comme No-FX, Neurosis. En 1997, je monte un groupe de heavy stoner rock: P-brane, un mélange de Queens Of The Stone Age et de Soundgarden. Nous avons notamment ouvert pour Our Lady Peace, Tito et Tarantula, Gary Lucas... Nous avons fait de nombreuses dates en Allemagne, en Alsace et aux Eurockéennes de Belfort. En 2003, alors que les tensions augmentent et les avis divergent au sein du groupe, nous décidons de nous séparer. J'avais évolué, le paysage musical dans lequel je vivais était plus riche. Je décide donc de jouer seul comme un grand, et de trouver techniquement des solutions afin d'y parvenir sans pour autant appauvrir mes compositions et mes morceaux.

Guitare Live : Tes sources d'inspiration, pour tes textes comme pour la musique, sont de quels horizons ? Qu’est-ce qui parvient à t’émouvoir ?

Thomas Kieffer : J’aime beaucoup la musique électronique Air, Phoenix, Alex Gopher, Nittin Shawney, Daft Punk, le trip-hop à la Unkle, Portishead et les vieux song-writers comme Nick Drake, Bob Dylan, John Lennon. Je voulais trouver un compromis entre ces différents univers. J’ai écrit quelques textes mais je préfère travailler avec mon auteur et ami Jérome Marchiset. Nous nous connaissons depuis plus de treize ans maintenant. Il sait utiliser exactement les mots que j’aime. Il s'adapte parfaitement au nombre de syllabes dont j'ai besoin, et il apporte de la poésie à mon univers. Mes textes traitent de sujets vastes. La complexité des rapports humains, les émotions, la solitude, les moments clés d'une vie, pas de textes engagés, mais simplement les histoires d'un homme.

Guitare Live : Qu'est-ce qui t'a poussé à te produire seul ? Tu devais faire des compromis musicaux dans des précédents groupes ? Le résultat final n’était pas conforme à ce que tu voulais ?

Thomas Kieffer : Après plusieurs expériences au sein de formations metal/rock, j’en avais marre des sonorités saturées et des amplis à fond sur scène, je voulais plutôt trouver la puissance dans l’émotion. J’aurais pu m’entourer de musiciens, mais j'avais fait si souvent des concessions que je ne voulais plus gérer trois ou quatre personnes. Après tout, j'étais auteur compositeur et interprète depuis toujours, artistiquement j'étais déjà autonome. Techniquement, le défi a été de me mettre à la recherche du bon matériel et des bons outils, et de les maitriser !

Guitare Live : Pourquoi ne pas chanter en français ? Est-ce pour coller au plus près au folk-rock de tes idoles ?

Thomas Kieffer : Tu as tout deviné, depuis mon plus jeune âge, je n’écoute que de la musique anglo-saxonne, et mon chant est lyrique. Il est, pour moi, plus difficile et moins naturel de placer des mots en français. La langue française est magnifique mais difficile à manipuler, j'ai déjà écrit un ou deux textes, mais ça n'est pas ma priorité, et puis j'aime tellement ceux que je chante que les remplacer me semble accessoire.

Guitare Live : Que penses-tu de la nouvelle vague de singer-songwriters avec James Blunt, Paolo Nutini, KT Tunstall, etc ?

Thomas Kieffer : Je connais KT Tunstall, puisqu’on m’a déjà comparé à elle, nous utilisons la même technique sur scène, elle écrit de bonnes chansons. En ce qui concerne James Blunt, ça n'est pas trop ma tasse de thé, je préfère le travail de Damien Rice, Tom MacRae, Ryan Adams, Pete Yorn, Joseph Arthur par exemple...
 

Pour en savoir plus

Le site de Thomas Kieffer :
http://www.thomas-kieffer.com/

Pour en savoir plus, retrouver l'intégralité de l'interview dans Guitare Live 23 de décembre 2006

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Thomas Kieffer