Daniel Davies n'est pas seulement le fils de Dave Davies, le guitariste de The Kinks, comme son leadership du groupe Year Long Disaster nous le rappelle. Encore très confidentiel en France, le combo qui vient de sortir son deuxième album, Black Magic : All Mysteries Revealed, était de passage à Paris pour un concert et nous en avons profité pour chopper Daniel au vol.

Selon votre propre aveu, vous jouez du hard rock. Qu'est-ce que le hard rock à tes yeux ?
Daniel Davies : De la musique non précieuse avec de bons beats, de bonnes guitares et... un bon chant (rires).


Est-ce que c'est le genre de musique que tu jouais même avant de former le groupe ?
Daniel Davies : La plupart du temps, oui. J'ai toujours été attiré par la musique « à guitare ». Lorsque j'ai rencontré Rich Mullins nous nous sommes immédiatement bien entendus. Il y avait une alchimie instantanée dans notre relation. Nous avons tout de suite trouvé notre son et je crois que ça marche plutôt bien ! J'ai passé beaucoup de temps à trouver les bonnes personnes avec qui jouer et composer. Ce n'est pas simple ! Lorsque j'apprenais la guitare, je cherchais surtout des gens qui maîtrisaient bien leur instrument pour m'améliorer le plus possible. Ensuite, je cherchais surtout quelqu'un qui puisse stimuler ma créativité.

Les chansons de Black Magic : All Mysteries Revealed ont-elles été écrites par Rich et toi ensemble ou chacun de votre côté ?

Daniel Davies : Nous écrivons tous ensemble généralement à partir d'un riff que quelqu'un a trouvé. J'essaie de trouver une mélodie pour harmoniser le tout. Un peu de paroles, ensuite, et c'est bon ! Il faut faire attention à bien dissocier les lignes de chant et le riff pour éviter que les deux fassent la même chose. Pour moi, c'est généralement ce qui fait la différence entre un morceau moyen et une belle réussite.

Tu insistes sur le chant et la guitare qui doivent être dissociés : cela signifie-t-il que le groupe pourrait évoluer en quartette ?

Daniel Davies : C'est possible, mais même si c'était le cas je pense que je jouerais encore de la guitare et que je chanterais aussi. Je ne serais pas à l'aise en n'étant qu'un chanteur. En revanche, je pourrais n'être qu'un guitariste (rires). Mais il me manquerait quelque chose... Finalement les deux choses sont assez liées (rires). J'aime jouer les leads mais ça serait agréable parfois d'avoir quelqu'un qui me soutienne à la rythmique. On verra. Sur scène, lorsqu'un titre a beaucoup de chant, je suis coincé derrière le micro et ce n'est jamais très agréable.

Il n'y a jamais eu une version du groupe – même très tôt dans votre histoire – où vous étiez quatre ?

Daniel Davies : Non. En fait, quand nous nous sommes mis à jouer ensemble ça a tout de suite sonné bien donc nous n'avons pas cherché à effectuer le moindre changement. Ça ne m'aurait pas dérangé d'avoir plus de gens dans le groupe et je pense que les deux autres n'auraient rien eu contre non plus mais c'est la direction que nous avons prise sans trop y réfléchir. On va voir comment ça évolue. Tu commences à me donner des idées (rires).

A quels groupes comparerais-tu la musique de Year Long Disaster sur Black Magic : All Mysteries Revealed ?
Daniel Davies : On nous qualifie souvent de rétro et... en fait, nous aimons le rock seventies et le rock sudiste. Les trucs à la Allman Brothers, Led Zeppelin, Lynyrd Skynyrd ou ZZ Top ça nous plaît ! Je pense qu'on peut nous rapprocher de ces groupes. Mais ça ne signifie pas que nous sommes ringards. Ça veut juste dire que lorsque nous branchons une gratte dans un ampli nous n'en ressortons que l'essentiel. C'est finalement assez dépouillé. La production n'est pas vieille. A mes yeux, c'est même assez moderne (rires). En tout cas c'est ce que nous aimons et ce n'est pas conscient de notre part. Si tu veux tout savoir, les groupes que je viens de citer ne sonnent pas vieux du tout à mes oreilles. Peut-être que les techniques d'enregistrement sont vieilles mais les chansons ne sont pas rétro du tout ! Leur puissance est intacte. Une bonne chanson est une bonne chanson, peu importe son année d'écriture. Je crois que tous ces groupes ont écrit des titres classiques qui ont traversé les âges.



De plus, ces groupes sont pour la plupart encore actifs sur scène où l'on peut constater que leur répertoire fonctionne encore à merveille.
Daniel Davies : Tout à fait ! AC/DC joue encore à guichets fermés dans tous les stades où il se produit ! ZZ Top, The Rolling Stones et Allman Brothers, pareil. Même Lynyrd Skynyrd en dépit du fait que la moitié du groupe est mort (rires) !

Certains de ces groupes sortent également de nouveaux albums studio. Tu t'y intéresses où tu restes focalisé sur leur âge d'or ?

Daniel Davies : Ça dépend. Généralement, ils me déçoivent comme le dernier Lynyrd Skynyrd. Je crois que je suis un puriste.

Tu préfères t'intéresser à des groupes plus jeunes qui font vivre cet esprit seventies, un peu comme Year Long Disaster ?
Daniel Davies : Je suis un fan de musique et je recherche toujours de nouveaux trucs. Parfois j'en ai marre d'écouter uniquement des vieux morceaux. Dans les nouveaux groupes j'aime vraiment bien The Sword. Nous avons tourné avec eux et nous allons remettre le couvert bientôt. J'arrive à trouver des atomes crochus avec certains groupes. Pour le moment nous avons surtout tourné avec des vieux groupes comme Motorhead ou Velvet Revolver.

Pour finir, est-ce que le fait d'avoir été élevé dans un environnement que j'imagine musicophile a été bénéfique pour toi ?

Daniel Davies : Tout à fait. Surtout le fait de grandir sur la route. C'est un style de vie que j'apprécie et que j'ai donc toujours connu. Ça m'a beaucoup appris par avance sur les difficultés que je rencontrerai dans mon propre groupe. J'espère maintenant que nous allons continuer à progresser et sortir un troisième album encore meilleur.


Year Long Disaster – Black Magic: All Mysteries Revealed
Volcom Entertainment
www.yearlongdisaster.com
Year Long Disaster, le hard rock n'est pas mort !