Quelle différence y-a-t-il entre une Ibanez SZ520QM et les SZ520QMTP et SZ520QMGR ? Aucune, si ce n’est le look. Et c’est déjà pas mal, car attention aux yeux. Mais côté son, est-ce à la hauteur ?

Ibanez connaît son métier quand il s’agit de fournir des guitares “moyenne gamme”. Des modèles qui, au final, se révèlent souvent …assez moyens par rapport à une certaine concurrence, dans les prix oscillant entre 400 et 800 euros. Dans ce créneau, sa SZ520QM n’est pas la plus connue. L’arrivée sur le marché d’une double série limitée nous permet de remettre un coup de projecteur sur un instrument qui se trouve neuf à un peu moins de 600 euros.

On a beau retourner dans tous les sens la nouvelle venue (la QMGR dans le cas qui nous intéresse), il faut se rendre à l’évidence : seul le look change sur cette série limitée. La table est d’un magnifique vert transparent tandis que sa jumelle, la QMTP, bénéficie du même traitement en version rouge.

Comme souvent chez Ibanez, la prise en main est aisée : l’instrument est d’un poids tout à fait compatible avec des galipettes scéniques et le manche, sans être aussi fin qu’un Wizard, permet dès le début de se sentir chez soi pour peu que l’on soit adepte de finesse. Le manche déroule 22 cases et s’avère très agréable. Une seule incrustation avec le logo de la série SZ figure sur la touche en palissandre, au niveau de la 12ème case. On a toutefois les repères sur la partie supérieure. Rien à regretter en terme de réglage.

La table est en érable, avec un corps d’acajou. La lutherie est comme à l’habitude difficilement reprochable, avec une finition réussie.

Ici, point de fantaisies dues à un abus de Floyd Rose ou autre jouet de la même famille : il faut renoncer au jeu au vibrato. Le chevalet Gibraltar III est fixe. Les cordes traversent le corps. Un choix généralement avantageux en matière de tenue du son, les contacts fixes favorisant une meilleure vibration de l’instrument.

Guitare et ampli

Disons le tout de go : la bête, une fois branchée, n’est pas totalement convaincante face à d’autres modèles. A qui la faute ? Les micros Duncan/Ibanez qui manquent de personnalité. Plus gênant pour un instrument résolument rock ou metal, l’instrument n’a pas la pêche qu’on est en droit d’attendre. On obtient un son un peu trop léger, voire aigrelet en comparaison du résultat obtenu en général avec des micros humbuckers. On s’amuse à jongler entre les deux micros doubles, chaque humbucker possédant son bouton de volume. On triture à l’envi le bouton de tonalité, on change d’ampli : le constat est identique, l’instrument manque d’agressivité. Jouée à vide, la guitare a un bon sustain et s’avère très agréable au toucher comme à l’oreille. Mais lorsqu’ils entrent en scène, les micros donnent l’impression de ne pas être à la hauteur du potentiel notamment pour un jeu rock en rythmique.

On tient là une guitare superbe qui, si elle peut satisfaire les moins maniaques du son de prime abord, risque d’être prise en défaut sur la durée. Peut-être une opération de chirurgie poussée sur les micros (comprenez par là un changement pur et simple de ces derniers) donnera satisfaction. Dans cette gamme de prix et pour un guitariste difficile sur le son, un test personnel est de bon conseil. Quitte, en cas de déception, à se tourner vers Yamaha, LTD voire Jackson pour les plus “extrêmes”. Dommage, car ces Ibanez SZ520 sont très belles...

Les points forts
- La beauté des motifs et du vernis
- Une lutherie agréable très réussie
- Un prix abordable

Les points faibles
- Un manque d’efficacité des micros

Ibanez SZ520 : des beautés en série limitée