TC-Electronic frappe encore une fois très fort avec un pédalier qui est bien plus qu'un simple multi-effets. A l’essai, c’est une bête de course. Par contre, porte-feuille fragile s'abstenir...

Votre serviteur, dès lors qu'il a découvert le G-Force et le G-Major, est devenu un fervent admirateur de TC-Electronic, tout en étant bien conscient des limites des deux multi-effets précités. En particulier une certaine froideur qui peut en rebuter certains. Rappelons que le G-Force et le G-Major sont les deux "têtes de gondoles" de TC-Electronic. Il s'agit de deux multi-effets en rack. Le G-Major, que l'on trouve désormais en neuf autour de 500 euros, est la version "petit prix" du G-Force qui, lui, s'affiche encore aux alentours de 1450 euros. Une différence de prix qui, pour certaines utilisations, ne se justifie pas. Certes, le G-Major, du fait d'une plus faible puissance des convertisseurs, est moins transparent et a moins de dynamique que son grand frère. D'autre part, il est moins flexible (moins de paramètres assignables en particulier). Mais pour 1000 euros d'écart ! Pour le reste, aucune disto/overdrive sur les deux...

Malgré cela, les deux racks ont contribué à l’image de qualité de TC Electronic. Alors quand on a la possibilité de tester le nouveau (et très cher, mais nous y reviendrons) jouet de la marque, aucune hésitation.

Premier contact : l'engin est magnifique, la façade en alu brossé et les boutons chromés donnent une impression de solidité. Dans les mains, l’impression est confirmée : c’est du robuste. L'écran LCD est parfaitement lisible, il faudra juste s'assurer qu'à l'usage, des défauts n'apparaissent pas, comme c'est parfois le cas chez le G-Major. En effet, l’écran à cristaux liquides qui équipe ce modèle pâlit rapidement, si bien que même avec un lumière peu intense, il devient assez souvent difficile à lire. L’alimentation est intégrée. C’est déjà un transfo de moins pour encombrer vos câblages et autres prises électriques.

Première source d'étonnement : on peut séparer la partie pédalier du coeur du G-System afin de racker ce dernier, ce qui peut être bien pratique en cas de concert dans des lieux où la bière coule à flot sur le sol. Ou bien si vous préférez l’éloigner d’un parterre poussiéreux. Pour se donner une idée du son, une recette simple : on branche l'engin dans une tête Dual Rectifier, le tout relié à un baffle Mesa 4x12 du plus bel effet, et on prend en main, alternativement, une Music Man Petrucci et une "simple" Strat Japonaise.

Le bilan ? On voit difficilement le temps passé. Pour une fois chez le constructeur, le fonctionnement de la bête est assez intuitif. On prend vite les bonnes habitudes qui permettent d'obtenir au plus vite les sons désirés. Au niveau des effets, on se situe clairement dans la continuité du G-Force, avec un plus un supplément de chaleur qui est vraiment le bienvenu. Les effets sont divisés en huit sections : Filtres, compression, noise gate, modulation, pitch, delay, reverb et équalisation. On peut en cumuler huit à la fois, ce qui donne... beaucoup de possibilités.

Le G-System réussit à donner une saveur toute particulière au son clair du Rectifier, qui est loin d'être sa spécialité. Une réverbération bien dosée suffit déjà à donner une ampleur nouvelle au son, et quand on y ajoute un zeste d’un très bon chorus et une pointe de delay, ça devient magnifique...

Distorsion

Quand on part en grosse disto, la Music Man en main, le panel s'élargit de manière exponentielle. Au final, on change de son toutes les 30 secondes, on les affine et on se retrouve avec ce que beaucoup considéreraient comme le son ultime. D'autant que la fonction boost est redoutablement efficace pour permettre à un soliste de sortit immédiatement du lot. Sauf erreur, le niveau de boost n’est pas paramétrable. L’interface a beau être claire, il n’était pas évident de voir combien de décibels la fonction permettait de gagner. La Whammy, la wha, le flanger ou encore le tremolo, pour n'en citer que quelques uns, sont d’une qualité comparable. Bref, une réussite. Même en cherchant, difficile de trouver une faille aux sons proposés.

Petit regret, aucune pédale d'expression pour moduler la wha ou le volume n'est fournie. A noter que bien sûr, on peut utiliser un pédalier externe midi. Au passage, on remarquera que tous les effets jouant sur le temps sont contrôlables via un tap tempo.

Quant au système de boucles d'effets (le G-System en compte quatre), il est étonnant : en reliant une (très vieille) Tube Screamer à l'engin, on se rend compte de l'efficacité du true bypass, puisque, alors que ladite Tube Screamer seule a tendance à manger le son même lorsqu'elle est inactive, ici, une fois "éteinte", elle ne donne plus aucun signe de vie. Lorsqu’on fait connaissance avec le G-System, le temps passe trop vite. Il faut avec regret se séparer de son nouvel ami. Lequel est assez « select » dans ses fréquentations. C’est le petit "détail" qui tue : le bébé va débarquer en juillet en France au prix moyen de... 1 500 euros.

 

http://www.tcelectronic.com/

Les points forts :
- la qualité des effets dans toutes les catégories
- le look magnifique de l'engin
- l'option pédalier/rack
- les quatre boucles d'effets équipées d'un true bypass

Les points faibles :
- rien du tout, si ce n'est le prix...

G-System, le super pédalier qui racke