A la suite de nos premiers tests d'effets parus il y a environ un an, nous avions laissé la marque VFE avec un site internet déjà très fourni, des idées très intéressantes (customisations intégrale des produits) et de très beaux projets… Peter Rutter a grandement fait évolué son offre depuis, avec maintenant une gamme contenant pas moins de 24 produits (ou plutôt "famille de produit" car une pédale peut-être déclinée en plusieurs versions ou proposer différentes modifications).

La Pale Horse – la première pédale sur laquelle Peter à travaillé,  a été conçue sur la base de l’overdrive le plus copié de l’industrie de la guitare (la Ibanez Tube Screamer s’il fallait le nommer) avec l’idée de l’améliorer et de le rendre plus flexible. Au final, ce drive VFE a gagné sa véritable personnalité et a réussi à prendre ses distances avec ce modèle de poids… Regardons cela en détails

Esthétique
A l’heure actuelle, l’offre VFE standard (nous mettons de coté les « double effets custom ») est proposée dans des boitiers similaires, de petite taille et en aluminium. Rien n’a donc changé de ce coté depuis nos test de la Fuzz Duo et de l’Enterprise Water, si ce n’est la sérigraphie : sa qualité a été grandement améliorée grâce à l’acquisition d’une imprimante HD (via une très réussie campagne de financement participatif). Avec ce nouveau matériel, il est désormais possible de choisir le visuel présent sur la pédale…et pourquoi pas mettre le logo de votre groupe  ou la photo de votre chat ?
Sur la version standard de la Pale Horse, le revêtement est de couleur verte (pour ne pas renier ses origines) et propose un graphisme de cheval. Insistons encore une fois sur la possibilité de personnaliser totalement sa pédale via le VFE Wizard, à savoir changer la couleur du boitier, le type de cache de potentiomètres, la couleur des LED et autres choses: statiquement, il y a aujourd’hui 27,861,431,721,984 combinaisons possibles….et cela augmente chaque semaine !

Pour rester sur le coté matériel des pédales, notons que le site VFE insiste largement sur l’origine et la qualité de ses composants : Footswitch Carling, prise jacks Neutrik, potentiomètres Alpha Pots, circuits imprimés fabriqués aux USA…Profitons-en pour rappeler qu’à l’heure actuelle tous les produits sont fabriqués à la main à Puyallup (à coté de Seattles, USA) par Peter Rutter accompagné de deux personnes (AJ dont nous avions parlé dans le banc d’essai de l’Enterprise Water ainsi qu’un nouveau venu).
Particularité intéressante : chaque footswitch de pédale VFE peut adopter un mode de fonctionnement « momentanée » : lorsque vous enfoncez le switch, la pédale est activée (et ca pour tout le temps où votre pied exerce une pression sur cet interrupteur) et lorsque vous relâchez … la pédale ne fonctionne plus (l’activation de cette fonction se fait en faisant une courte et facile manipulation sur le switch lui-même). On peut se poser la question du réel intérêt de devoir garder son pied 35 secondes sur une pédale d’overdrive ou autres, tout le temps d’un couplet ou d’un refrain… Mais on peut aussi envisager d’utiliser tel ou tel effet (le Pale Horse en tant que boost par exemple) à la volée lors d’un lick extrêmement court (3 secondes) et une simple pression/relâchement prendra tout son sens… de toutes manières, ce Dual Mode est de série et ne coute pas plus cher !
Profitons de ce thème pour rappeler que toute les pédales VFE sont True Bypass mais qu’elles utilisent une technique de couplage avec un FET afin de garantir un passage souple entre le ON et le OFF, sans « pop » audible.
Coté alimentation, la Pale Horse fonctionne en 9V (que ce soit en insérant une batterie en devisant le fond du boitier ou par secteur) ou 15 volts. L’intelligent mais trop peu répandu mode d’alimentation P3 est également disponible de série sur toute la gamme VFE.


Contrôles
Nous avons ici à faire à un overdrive et retrouvons logiquement les 3 contrôles de Level, Gain (de 9 à 66dB précisément) et Tone habituels. Notons que ce dernier potentiomètre fonctionne en binôme avec un réglage accessible à l’intérieur du boitier. Ce mini-potentiomètre interne permet de fixer une valeur à partir de laquelle le Tone « actif » coupera/accentuera (circuit de type Shelving) – elle est de base fixée à +/- 14dB à 3.2KHz, mais à été modifiée pour le produit test de la vidéo – convenance personnelle ! Pour rester dans le détails technique, précisons que l’amplitude du réglage va de +/- 8dB à 1.2KHz à +/-20dB à 7.2KHz !  Ces deux paramètres sont à régler très subtilement car ont un impacte très important sur le rendu de la Pale Horse. Attention également au potentiomètre de Level…il peut pousser l’overdrive très loin, et rapidement. Précisions qu’en ramenant le gain à 0, cette pédale se transforme en parfait Clean Boost !
En supplément de ces 3 basiques, se présentent 3 autres minis potentiomètres, à savoir High, Low et un étrange A/M. Comme nous pouvons le prévoir, les High et Low impactent en détails sur les bandes de fréquences précisées. Attention cependant à la position dans le circuit de ces composants ! Tandis que le High se situe après l’étage de saturation, le Low se place lui en amont. Ces deux potentiomètres ont un énorme pouvoir... à écouter /voir plus bas.
Reste donc le mystérieux contrôle nommé A/M qui se trouve être un sélecteur de type de distorsion. Les 3 modes proposés sont Mosfet Asymétrique et Diode (le plus à gauche), MOSFET symétrique à droite et une position parfaite pour le Clean Boost au centre - le MOSFET est un type de transistor, dit à effet de champ (acronyme anglais de Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor, il se nomme en français « transistor à effet de champ à grille isolée”). Sans rentrer dans les détails techniques, nous pouvons dire qu’il s’agit de différents modes d’obtention d’un effet de distorsion avec des résultats très différents tant sur la compression du signal que sur la dose de gain (plus concret sur la vidéo de test). Certaines pédales du genre proposent parfois différentes possibilités de clipping via des interrupteurs. Peter Rutter a ici utilisé sciemment un potentiomètre couplé à un circuit nommé « HCC variable » afin de ne pas seulement offrir 3 choix  de clipping, mais également toutes les variations possibles entre ces 3 typologies de son. Les sonorités sont très différentes et la dynamique de la pédale est exceptionnelle.
Il faudra faire attention à vos réglages lors d’un changement de guitare, la pédale réagissant vraiment différemment selon les micros. Précisons d’ailleurs qu’un second réglage interne permet de contrôler l’impédance de la pédale, de 50 à 950K. Peter nous précise qu’une impédance basse affectera les micros passifs en diminuant légèrement les aigus. De la même manière les micros à faible niveau de sortie auront une plus grande interactivité avec la Pale Horse.
Pour plus de techniques, nous vous invitions à vous rendre sur la page produit ou vous trouverez des diagramme des circuits et des composants avec des explications très détaillées sur le fonctionnement électronique de la Pale Horse)


Conclusion
Cette Pale Horse a largement réussi à s’éloigner de son inspiration de légende et à adapter une personnalité propre. Comme souvent avec VFE, nous sommes face à un produit extrêmement bien pensé, complet et surtout flexible. Bien qu’il s’agisse d’une pédale que l’on branche et qui sonne immédiatement, il faudra un temps de recherche pour obtenir « sa » signature vu la pertinence des réglages et la grande interaction entre la pédale et la guitare.
Proposé en version standard à 179$, la Pale Horse est une pédale boutique abordable et ultra performante. A ne pas manquer !

Notes : ce test a été conduit sur la version Standard. Il existe ainsi 2 autres variantes (au même tarif), à savoir la « Boost » présentant une distorsion moindre, ainsi que la MOSFET qui offre plus de compression et de sustain.

On aime
+ flexible et polyvalente
+ différents types de clipping
+ réglages très précis
+ boutique, fait à la main aux USA


On aimerait encore plus :
un accès pile plus facile
rien d’autre !

Plus d’informations sur http://www.vfepedals.com 

VFE Pale Horse