Celui à qui les guitaristes doivent tant d'innovations, qu'il s'agisse des capodastres, des médiators sans oublier les pédales d'effet, vient de s'éteindre à l'âge de 82 ans. Retour sur le parcours de Monsieur Jim Dunlop Sr.

Né en Ecosse en 1936, Jim Dunlop a ensuite migré vers le Canada au début de sa vie d'adulte. C'est là-bas qu'il a rencontré sa femme Bernice (décédée en 2001) avant que le couple ne décide dans les années 1960 de rejoindre San Francisco pour y trouver un meilleur climat. Jim travaille alors comme ingénieur mécanicien et dans son temps libre se met à bricoler des accessoires pour les guitaristes. Il commence par un accordeur pour son patron de l'époque, le VU-Tuner qui capte les vibrations de la table d'harmonie et indique la justesse du mi grave. Le produit qui deviendra ensuite le Vibra-Tuner ne convainc pas les magasins de musique. 

Le premier succès arrive avec l'explosion de la guitare folk lorsqu'on lui demande s'il peut fabriquer un bon capodastre pour les guitares à 12 cordes. Il conçoit alors ce qui deviendra le capo 1100 pour lequel il dépose un brevet, qu'il améliore ensuite offrant un meilleur ajustement sur la série 1400. C'est grâce à ses capos qu'il rencontre ensuite Jon Lundberg à la fois luthier et gérant d'un magasin à Berkeley, très influent sur la communauté folk. Ce dernier lui indique que la marque National a arrêté de fabriquer des onglets de pouce métalliques, alors Dunlop lui en fabrique.

Et c'est ainsi que démarre la révélation pour Jim Dunlop qui conçoit une gamme d'onglets arrondis à la base de l'ongle. Puis il s'attaque aux médiators (flatpick) en plastique celluloïd et afin de se démarquer d'une offre alors limitée aux tailles Heavy, Medium, Light, il décline ses médiators en 6 épaisseurs allant de 0,38mm à 1mm fabriqués cette fois-ci en nylon. Il expérimente ensuite sur différentes formes jusqu'à aboutir au Jazz III qui est un grand succès à l'époque et encore aujourd'hui. Après la forme, les expérimentations portent sur la matière avec la gamme Tortex plus dur et plus résistant que le nylon. Les Tortex détrôneront le Jazz III à la fin des années 90 notamment après qu'ils aient été adoptés par des groupes tels que Metallica, Soundgarden ou Nirvana. Les médiators Dunlop continuent d'évoluer avec les gammes Delrin et Ultex notamment, mais le plus important pour Jim Dunlop c'était la régularité afin que le guitariste ait toujours les mêmes sensations d'un médiator à l'autre. 

Dans les années 1980, Dunlop rachète la marque Cry Baby alors en déclin et décide de relever ce nouveau défi avec le même objectif de régularité. En effet il n'était pas rare pour Jimi Hendrix d'essayer 6 à 7 Cry Baby avant de trouver celle qui lui convenait. Jimmy, le fils de Jim Dunlop, prend le projet en main et cherche à améliorer les composants, entouré d'ingénieurs compétents. Ils parviennent ainsi à relancer ce qui est devenu l'une des 2 pédales Wahwah incontournable sur le marché, déclinée depuis dans de multiples versions dont des signatures d'artistes prestigieux tels que Buddy Guy, Eddie Van Halen, Slash, Joe Bonamassa, Zakk Wylde, Kirk Hammett ou encore Stevie Ray Vaughan.

L'horizon de l'entreprise Dunlop s'est ainsi ouvert avec une nouvelle gamme de pédales d'effets puis ensuite l'acquisition de la marque MXR et plus récemment Way Huge. Dunlop a également continué à étoffer son offre d'accessoires avec notamment les slides, des produits d'entretien, des sangles ou encore des straplocks. Il y a donc fort à parier que les innovations de Monsieur Jim Dunlop Sr. ont impacté d'une façon ou d'une autre le parcours de la très grande majorité d'entre nous (la totalité?), guitaristes et bassistes. Alors comme j'ai pu le lire sur le forum : Rest in Picks

Décès de Jim Dunlop - Rest in Picks