Simple Minds, Graffiti Soul et le retour d'une grande époque

Publié le 08/10/2009 par la rédaction
Si la carrière d’un groupe qui traîne ses guêtres depuis plus de trente ans passe forcément par des hauts et des bas, celle de Simple Minds aura rarement été si bien placée d’un strict point de vue créatif que depuis la sortie de Black & White 050505, il y a déjà quatre ans. Graffiti Soul ne rate pas l’opportunité d’enfoncer le clou et prouve que tous les géants historiques de la pop ne sont pas victimes, comme U2, de têtes à queue imprévisibles. Avec seulement huit nouveaux titres, on pourrait certes être déçu par la quantité proposée mais, grâce à un disque bonus de reprises sur l’édition limitée – d’ailleurs dotée d’un packaging merveilleux — les Ecossais réalisent une bien belle opération. Ils redorent en tout cas avec vigueur leur blason tant mis à mal par une succession de disques passables dans les années 90 et le début des 2000…
La joie éprouvée au cours de l’écoute de Graffiti Soul a beaucoup à voir avec le tempo énergique de ses chansons – Mel Gaynor réalise sur sa batterie quelques plans remarquables à la hauteur de ses intenses performances scéniques – et leur ambiance positive. Pour le guitariste Charlie Burchill : « Les chansons n’ont pas été écrites comme cela de manière consciente. Il s’est trouvé que les titres sur lesquels nous voulions bosser pour ce disque répondaient à des critères communs : le fait d’être énergiques et pêchus. Il est assez difficile pour moi d’analyser ce que nous faisons. Généralement, j’écoute nos albums à travers les oreilles des autres. »

On peut d’ores et déjà parier que les oreilles des fans vont se régaler même si, finalement, Graffiti Soul ne renvoie qu’indirectement aux disques de la grande époque. Le lien le plus facile entre eux étant leurs conceptions aux studios Rockfield. Et Burchill continue : « Jez Coad, notre producteur, nous a aiguillé sur cette piste. Nous n’y avions pas mis les pieds depuis vingt-deux ans et nous nous demandions si l’endroit existait encore tant il y a eu des changements dans le domaine ces dernières années. Nous retrouver là-bas s’est imposé comme une idée brillante. C’est un endroit génial avec des pièces à l’acoustique impeccable et nous étions heureux d’être à nouveau où nous avions composé des titres qui sont devenus des tubes. Quand nous sommes arrivés à Rockfield pour la première fois, Jim et moi n’étions que deux jeunes types dans un studio (rires). »

En dépit de cette pointe de langueur, Graffiti Soul n’a rien d’un retour aux sources. Comme Peter Gabriel dans un autre genre, Simple Minds n’a jamais eu d’autre ambition que d’aller de l’avant et ce n’est pas cette production moderne, limpide et douce donnant une ampleur phénoménale aux divers détails constitutifs de la musique qui nous fera dire le contraire. L’interprétation vocale de Jim Kerr n’a peut-être pas autant d’expression que par le passé et le relatif manque d’imagination dans ce secteur a de quoi laisser sur sa faim mais les lignes de chant sont si bien pensées et se mêlent si efficacement aux textures nuancées livrées par Burchill qu’il est bien difficile de trouver à redire sur ces morceaux plus entraînants les uns que les autres.

Malgré tout, quelques touches de nostalgie et un jeu en grande retenue de la part de Burchill font leur apparition sur certaines parties comme sur les couplets de « Kiss And Fly ». Mais ses attaques aériennes et très travaillées d’un point de vue sonore ne sont jamais loin ; le refrain de ce même morceau le prouvant de manière irrévocable. « Les gens diront que Graffiti Soul est un album très orienté sur la guitare. L’album est très direct, oui, mais en même temps il y a une ambiance très calme et douce dans la musique. Simplement, la manière de transmettre cette ambiance passe par un son très live. » Impossible de savoir si cela débouchera sur une nouvelle ère dans la carrière de Simple Minds mais la réponse ne devrait pas tarder. En effet, cinq nouvelles chansons seraient d’ores et déjà prêtes pour un nouveau disque en début d’année prochain. Une nouvelle bonne raison d’attendre la fin de la crise de pied ferme !


Line-up
Jim Kerr (chant)
Charlie Burchill (guitare, claviers)
Eddie Duffy (basse)
Mel Gaynor (batterie)

Tracklist de Graffiti Soul (en gras les morceaux essentiels)
1. Moscow Underground [5:01]
2. Rockets [4:36]
3. Stars Will Lead The Way [3:26]
4. Light Travels [4:12]
5. Kiss And Fly [5:01]
6. Graffiti Soul [4:48]
7. Blood Type 0 [3:49]
8. This Is It [4:55]


Discographie
Life in a Day (1979)
Real to Real Cacophony (1979)
Empires and Dance (1980)
Sons and Fascination/Sister Feelings Call (1981)
New Gold Dream (81-82-83-84) (1982)
Sparkle in the Rain (1984)
Once Upon A Time (1985)
Live in the City of Light (1987)
Street Fighting Years (1989)
Real Life (1991)
Good News from the Next World (1995)
Neapolis (1998)
Our Secrets are the Same [2000]
Neon Lights (2001)
Cry (2002)
Black & White 050505 (2005)
Graffiti Soul (2009)


Simple Minds – Graffiti Soul
Sanctuary
www.simpleminds.com 

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