j0k3335 a écrit :
ce qui m'inquiète énormément c'est que l'on entend une douce musique tant du gouvernement mais surtout des hôpitaux que ce ne sera pas comme lors de la "première vague" : à savoir , ils ne veulent pas trop déprogrammer , trop mettre de ressources au profit de covid.
De plus, on sent une très nette baisse de "motivation": à peine de retour des congés, on entend des " on est épuisé" ... c'est vraiment un signe car, dans le même temps, ils admettent que cette fois, ils ont le matériel ( masques, blouses, médicaments, équipements).
J'ai même entendu un responsable d'hôpital ( pas le temps de prendre le nom, cela va trop vite ... ) dire qu'il ne veux pas basculer des lits de réanimation des services de chirurgie et autres au profit du covid.
... là, on est mal !!!
On en arrive peut-être au basculement, où on banalise la mortalité du covid ... qui sera maintenant traité comme les autres pathologies, point !
Lol... je rentre de vacances, un mois au bout d'un an quand même sans congés. Je suis hospitalier pour le CH de Cayenne en Guyane, mais je m'occupe d'un secteur à l'intérieur des terres, le Haut Maroni. Et honnêtement je suis déjà crevé: je m'occupe de la filière Covid du coin, j'ai passé depuis hier dix heures pour gérer un cluster potentiel de 50 internes au collège, j'ai vu 50 patients Covid depuis, en plus de mon taf habituel, de la gestion de l'équipe. Là j'ai trois urgences, non covid, qui attendent l'hélico du SAMU qui les emmènera à Cayenne. Bref oui le taf est honnêtement devenu assez infernal dès que l'on parle du Covid. On est en lien avec la Préfecture, qui donne des ordres contradictoires (mais ce n'est pas de leur faute), le rectorat, la sécurité civile, etc etc. Administrativement c'est un enfer.
On en a fait beaucoup en début d'épidémie, sans doute trop: ici par exemple on se pose la question de l'intérêt des filières Covid en pédiatrie.... Pour l'instant les réas sont loin d'être pleines, on n'a pas encore tout le matos non - mais la Guyane c'est particulier.
L'expérience du Covid, loin d'être finie, on va mettre du temps à s'en remettre. la pression s'est relâchée un moment en métropole -pas ici-, mais on n'a rien changé à la manière complètement différente de bosser depuis, et bien plus contraignante. Oui les soignants en ont marre, et pour longtemps sans doute. Après je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter, on rouvrira des lits de réa s'il le faut, c'est certain.
Je suis plus inquiet des décisions politiques concernant les ouvertures fermetures d'école par exemple, ou d'autres structures: il y a là clairement une volonté de ne plus fermer, de faire bosser les gens. Je comprends, mais les arguments sont parfois médicalement limites...