L'économie repartira avec dynamisme puisqu'il paraît que les français ont épargné!
Dans la presse aujourd'hui un article intéressant intitulé :
""Alain Mérieux: "On n'est pas bon et je suis agacé par mon pays!"
Le Président de la Fondation Mérieux appelle à tirer des enseignements d'une pandémie qui ne sera pas la dernière. "D'autres virus se préparent" confie au Progrès celui qui a consacré une bonne partie de sa vie aux vaccins. Alors mieux vaut se préparer et tirer des leçons de nos échecs.
Cette pandémie était-elle inévitable? Il était évident qu'une pandémie arriverait un jour mais je ne savais pas qu'elle serait si violente et si difficile à gérer. Aujourd'hui, tout est mondialisé. Lorsque je suis né, nous étions 2 milliards d'habitants, aujourd'hui nous sommes plus de 8 milliards.
Notre Société qui était rurale, est devenue urbaine. La forêt disparaît, ce qui conduit à une perturbation de la faune et de la flore et à la résurgence de maladies infectieuses. Quand le biotope est déstabilisé, tout peut arriver, dont des pathologies nouvelles.
Depuis le Sida, regardez ce qui s'est passé. Il y a eu le Zika, le Chikungunya, l'Ebola, le Covid. D'autres virus se préparent. On a ouvert les frontières, ce qui est très bien. On a voulu globaliser, mais il y a des effets secondaires. Le Covid est un virus nouveau dont le comportement est brutal. Les variants sont une cause d'inquiétude forte. On s'est rendu compte, mais pour moi ce n'est pas une surprise eu égard à ma vie antérieure, qu'il y a deux boucliers et pas trois. Les gestes barrières, bien sûr, sont indispensables, mais les deux boucliers sont soit le confinement total, soit la vaccination de masse. Je considère que c'est déjà miraculeux d'avoir été capable de mettre à disposition, en moins d'un an, des vaccins nouveaux. Ce qui, entre parenthèse, a montré aussi la rupture technologique avec les vaccins ARN messager qui sont une source d'espérance.
Quels enseignements en tirer? Nous ne réglerons le problème de cette émergence virale que par une action mondiale. Si je me réfère à notre expérience chez Mérieux, lorsque nous nous sommes battus contre la Polio par exemple, tant qu'il y a eu des poches où elle était présente, elle n'a pas été éradiquée.
Lorsque l'on protège l'Afrique, on ne fait pas que du bénévolat. On se protège soi-même. La riposte scientifique doit être une riposte planétaire. Il faudra vacciner l'ensemble de la population mondiale et également, sans doute, avec le problème des variants, bénéficier d'injections de rappel qui intègrent ces variants.
Le pays de Pasteur n'a pas été au rendez-vous et c'est une tristesse car j'aime mon pays. J'ai travaillé une grande partie de ma vie dans le vaccin, et je suis triste de voir que ni Sanofi Pasteur, ni l'Institut Pasteur n'ont pu apporter une réponse. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir échoué. De grandes entreprises de vaccination comme Merck ou GSK ont raté le coche!
La force, en revanche, c'est que des entreprises nouvelles comme BioNTech ou Moderna ont su aller à une rupture technologique, en intégrant l'ARN messager qui laissait beaucoup de monde, moi compris, sceptique. Des réponses arrivent toujours d'endroits qu'on n'attend pas. C'est bien ainsi, cela prouve la force de l'innovation et du risque. La France doit retrouver le goût du risque et celui d'entreprendre.
C'est une très bonne leçon pour nous. On entend toujours qu'on est les meilleurs. Mais non, on n'est pas bon, et je reconnais là, être agacé par mon pays.""