Attention, un Bordeaux-Paris, un Paris-Brest-Paris, se préparent, il y a des brevets à passer genre sorties de 200km puis 300km.
Je ne suis pas passionné par ces brevets, et ne les conseille pas pour des cyclos qui ont un métier manuel fatigant! Généralement ces brevets se passent très bien car chacun s'entraîne consciencieusement. Mais, très souvent ces participants essuient une grande fatigue générale qui peut durer plusieurs mois.
Nos sorties de club étaient emmenées à vive allure en début de saison par ceux qui préparaient ces épreuves de longues distances. Par contre, après ils se traînaient à l'arrière du peloton et ce, parfois plusieurs mois. Je mettais cela sur une saturation de la pratique du vélo.
Ma plus grande randonnée a été une flèche pascale de 430 kilomètres comprenant 14 cols. Je garde un mauvais souvenir de la pratique du vélo de nuit, à partir de 23 heures les maisons s'éteignent, on se retrouve seuls dans le noir, on se demande ce que l'on fait sur notre vélo, on a l'angoisse de la panne ou de la crevaison, car l'on retarde le groupe de cinq cyclos, et la réparation de nuit n'est pas facile en pleine campagne.
En trente années de cyclotourisme en club, nous faisions 3 à 4 brevets de 200 à 300 kilomètres,chaque année, et, sur les insistances de mes compagnons de route, je n'ai accepté qu'une seule fois de manger avec eux au restaurant. Toujours anxieux du parcours accidenté qui nous attendait je n'avais guère faim et mes collègues ont mangé la moitié de mon steack et de mes frites.
Repartir n'a pas été du plaisir, on avait perdu notre rythme, en pleine digestion peut-être, et je n'ai retrouvé mes jambes que dans l'ascension du Col de la Faucille, tant j'ai plaisir à grimper.
Par la suite, je n'ai jamais mangé le midi, juste grignoté des figolus, pain d'épice et bananes, et je n'ai jamais connu le passage à vide vécu après ce repas forcé.
Je pense avoir un gros avantage physique, 1,80m pour 65kg, de grands leviers, un poids plume, un coeur qui bat lentement, me permettent de ne pas sentir les bosses. Par contre, ces mensurations sont un réel handicap en descente car mon centre de gravité assez haut, et mon faible poids, ne m'apportent pas une bonne stabilité, une bonne tenue de route. Les copains se régalaient en descente et moi j'avais peine à les suivre, crispé, la trouille au ventre, un mauvais moment à passer, une véritable corvée!
Alors, j'ai beau lire la revue "Le Cycle" depuis des décennies, j'ai renoncé à ses conseils d'entraînements pour continuer à poursuivre une préparation personnelle basée sur l'écoute de mes sensations et de mon corps.
Nous sommes tous tellement différents physiquement et mentalement qu'il faut bien adapter une préparation personnelle à un brevet, aux aptitudes de notre corps et de notre mental.