Une nouvelle génération de luthiers

Publié le 23/06/2016 par Kévin Cintas
La lutherie n'est pas forcement un sanctuaire imprenable dans lequel seuls les inités et/ou fils spirituels de ont leur place. Depuis quelques années, le monde de la guitare voit arriver ce nouveau type de concepteur de six-cordes. Nous avons donc profité de leur passage au Hellfest 2016 et de leur grosse implication dans l'animation d'un stand consacré à la guitare pour recueillir leurs impressions après ces quelques jours de folie furieuse.

Avant de laisser la paroles à Stéphane (10:15), Gildas (Dasviken) et Jeremy (SP Custom), nous vous signalons qu'un reportage de ce stand collectif est disponible sur facebook.

On va commencer par le début même si certains d'entre vous sont connus des services de G.com comme agitateurs avertis. Qui êtes-vous et depuis combien de temps exercez-vous votre activité ?
Stéphane : Vu que je fais partie des « agitateurs », les anciens de G.com se souviendront qu’avant 10:15 y avait Biloute. Et les montagnes de bricolages chaotiques depuis près de 15 ans !
J'ai commencé en faisant chier Didier Duboscq presque tous les jours dans son petit atelier chez EdenMusique en 90. Je suis graphiste de formation et j'ai tout lâché fin 2013 pour me lancer sérieusement dans la lutherie... pour ma part je suis complémentaire avec Gildas, je m'occupe plus de la partie « guitares modernes pour shredders et autres excités du manche »:D

Gildas : Oui, quant à moi j’ai monté DasViken Guitars, luthier de père en fils depuis 2013… en autodidacte et avec un esprit roots en mêlant les bois bruts, les récupérations de métaux, les produits naturels. Mon idée de la guitare est à contre-courant des modèles industriels et des formes modernes. Je redécouvre la colle d’os et le vernis au tampon. Je grave des plaques métalliques à la main et je les patine à l’acide ou sous la pluie. J’essaie de forger une lutherie Auth-Antique ! Des instruments qui pourraient avoir toujours existé, sans technique alambiquée pour y arriver.
Plutôt que les shredders, même si mes guitares sont compatibles, elles attirent plus les riffeurs. C’est aussi lié au fait que j’écoute beaucoup de stoner et de musiques dans lesquelles les solos démonstratifs sont proscrits.

Jérémy :  L'aventure SP Custom a commencé il y a 9 ans maintenant. Le premier micro est sorti en Septembre 2007 …. Ca rend vieux tout ça, va falloir réfléchir à une teuf de taille pour les 10 ans l'an prochain !
J'avais découvert en installant un Voodoo 59 sur ma Roxanne qu'il existait une gamme au-dessus des micros de série qui y étaient montés d'origine... Bref, comme j'avais les multiples compétences (Bac + 3 en élec et  guitariste ), j'ai pu faire cohabiter le Mojo et le scientifique pour tenter de créer une gamme atypique. Des copies de copies, d'autres le font déjà super bien, j'ai tenté – et j'en ai chié – d'imposer mon son et ma touche.

Voici la deuxième année que vous vous retrouvez au HellFest. Tout d'abord qu'est-ce qui vous a donné l'envie de vous retrouver, vous que même la géographie ne rapproche pas?
Stéphane : On s'aime, voilà tout. Je pense qu'il y a une bonne synergie entre nous, je travaille avec Jeremy (SP Custom) depuis le début, j'ai rencontré Gildas et Seb (SBGO) l'année dernière et le courant est passé instantanément. On partage certaines valeurs autour de la guitare, on n’est pas dans le compromis et le commercial. On est juste une bande de potes artisans qui tentent de proposer le meilleur avec un (gros) supplément d'âme ! C’était donc logique pour tous de continuer cette année !

Gildas : J’ai moi aussi fait tout de suite le choix de SP Custom, et je ne me suis pas trompé. Il y a vraiment moyen de lui faire faire tout ce que l’on souhaite. C’est un vrai artisan, comme nous, pas un mec qui déballe son catalogue et plus l’idée est débile, plus il s’y accroche (comme moi en fait). J’ai proposé à Jérémy qu’on se regroupe à plusieurs sur l’édition 2015, lui qui avait déjà 5 Hellfest à son actif, afin de lui permettre de gagner en visibilité (son stand faisait 2,5m de long et était coincé entre deux vendeurs de T-Shirts, je suis passé devant 2 fois en 2014 avant de le trouver) tout en m’assurant un accès à ce lieu que je n’aurais pas pu avoir si j’y étais allé seul.

Jérémy : Pour redonner à César ce qui lui appartient, tout est partit de Wild Customs qui nous avait prêté un bout de table, à Seb de Sbgo et à moi, en 2010. On est ensuite revenus chaque année avec notre propre stand accolé au leur.
Arnaud d'A-Wai avait aussi fait partie de l'aventure un an ou deux.
Et en effet, en 2014, sans Wild Customs, la question s'est posée : les potes de Wild ne venaient pas, devions nous – pouvions nous – continuer sans eux ? Cette année-là, il s'est passé un nombre de trucs de malade sur notre stand – qui ressemblait alors plutôt à un placard, t'as raison Gildas -,  …. La suite vous la connaissez ! On a invité plein de luthiers et partenaires SP Custom, des gars qui allaient faire vivre le stand et à qui j'allais présenter les rockeurs formidables avec qui j'ai la chance de bosser aujourd'hui.
A part 10:15 (Stéphane), SP Custom (Jéremy) et Dasviken (Gildas), il me semble que vous étiez bien accompagnés ?
Stéphane : Oui, on a rajouté cette année des gens qu'on aime bien, A-Wai pour ses amplis fabuleux, San Lorenzo pour ses guitares totalement hors normes et Loic Lepape pour philosopher jusqu'à 5h du mat :D
Bref on couvre presque tous les aspects de la guitare, du micro à l'ampli, en passant par les guitares en bois, en carbone et en acier !

Gildas : Nous sommes passés de deux exposants en 2014 à 7 en 2016.  Chacun a un style très marqué, les guitares en métal de Loïc et les guitares en carbone de Sébastien ont fait sensation. Ils sont venus compléter l’offre DasViken / 10 :15, permettant à de très nombreux musiciens de découvrir et comparer nos styles, soit sur les amplis A-Waï, soit sur le pédalier SBGo.

Jérémy : Loic est le tout premier luthier avec qui j'ai bossé, le gars avec qui j'ai démarré. On s'est portés l'un l'autre et c'est pas fini ! C'était tout à fait naturel qu'il vienne enfin ici. Il était un peu réticent au début parce qu'en bon punk, les « hardos » c'est pas forcément sont truc, ahah ! Je pense qu'il a pas mal changé d'avis, sur les gens évidemment qu'il a trouvés formidables mais aussi sur le festoche où il a pu dialoguer avec certaines de ses idoles. Avec Arnaud d'A-Wai, on se connaît de longue date maintenant, il fait des amplis de malade qu'il faut avoir testé au moins une fois dans sa vie. Seb de San Lorenzo est un gars archi talentueux et quelqu'un d'adorable qui rentre totalement dans l'optique de luthiers « alternatifs » avec son ingénierie du carbone et Seb de SbGo effects est un ami de toujours qui lui aussi fait des pédales avec des schémas originaux, pas de simples clones (attendez la wah wah à venir, claque annoncée ! ).
Tout ces gens-là sont aussi des gars super, des cœurs d'or avec qui il est facile de vivre quasiment une semaine les uns sur les autres.


Ceux qui n'étaient pas au HF ont pu suivre via les réseaux sociaux quelques-unes de vos aventures. Ça a vraiment bougé et vous avez bien bossé me semble-t-il ?
Stéphane : On n’a pas arrêté ! C’était à la fois épuisant et totalement galvanisant, plus intense que l'année dernière (qui était déjà très dense. On a réparé des guitares de groupes qui jouaient sur le HF, réglé et monté des micros sur un paquet d'autres, tout en poursuivant notre fil rouge, la fabrication d'une guitare sur place !
Sans compter les interviews/showcases/dédicaces sur le stand dont Jeremy est le maître d'œuvre !

Gildas : J’étais en train de faire le calcul : En plus de la fabrication de notre Dan Armstrong de 1974, nous avons remplacé des micros sur 8 guitares, réglage inclus, sans parler de la réparation de l’Ibanez de V. Santura, guitariste de Dark Fortress et Trypticon, juste avant qu’il monte sur scène (micro chevalet HS). Très clairement, il va nous falloir nous organiser un atelier de campagne plus conséquent si on veut faire face l’an prochain. Nous avons fini le Hellfest sur les rotules sans avoir eu l’occasion de voir un seul concert en journée !

Jérémy : J'ai peut être un peu déconné niveau rythme c'est vrai. J'ai organisé la venue sur le stand des Witches, des Ladies Ballbreaker, de Z, du Bal des enragés, de ETHS, de Max de Mercyless, des Sticky Boys, de Otargos, de Simon des Blobfish Killer, de Alea Jecta Est plus un showcase exclusif de Nightmare …. Tu rajoutes à ça tout les copains qui sont passés nous voir en off, de Jr Rodriguez à Steeve de Zuul Fx en passant par Christine de Bend Note, Jen de Volker et bien d'autres … Ouais, c'était intense... Mais putain c'était bon !


Il y a aussi eu du beau monde qui est venu jouer votre matos ?
Stéphane : Oh oui ! Déjà les partenaires de SP Custom, les guitaristes de passage, les pointures en galère comme V Santura qui est revenu causer pendant près de 2 heures dimanche soir parce qu'il nous a vraiment trouvés cool…ça fait chaud au cœur.

Gildas : Beaucoup sont passés jouer et ont pu apprécier. Mais sans parler uniquement des musiciens de renom, beaucoup d’inconnus ont aussi essayé nos instruments et encore plus se sont arrêtés sur ce stand singulier, juste pour le plaisir de l’œil.
Au passage, merci à tous ceux qui n’ont pas essayé de jouer Master of Puppets complètement raide ! Au bout de 4 ou 5, ça lasse ;-)

Jérémy : C'est ce que j'essaie d'apporter aux gars qui me font confiance qu'ils soient zicos ou luthiers : du SP Custom sur le Hellfest maintenant, il commence a y 'en avoir quelques-uns sur les différentes scènes. Donc si je peux faire un échange de réseau, présenter les artistes aux luthiers et vice-versa , c'est cool. Je fais venir des artistes directement sur le stand afin qu'ils puissent avoir un espace de promo avec dédicaces, interview et démos. De l'autre côté, les luthiers sont en contact directs avec eux, c'est du donnant-donnant, gagnant-gagnant. Vu le niveau du tandem Gildas – Stéphane, y'a un paquet de zicos qui ont redécouvert leurs instruments et qui ont appris un paquet de trucs et reçu leur dose de conseils, je peux te le dire !
Donc là comme on l'a dit plus tôt, c'est vrai qu' ils en on chié, mais ils ont bossé pour le Bal des enragés (Stef de Tagada Jones), les Witches, Zed (Z Family, ex-Dagoba) ou encore Nightmare, ont même sauvé  Viktor, le gratteux de Celtic Frost/Triptykon ….. Puis, je pense pouvoir dire sans rien révéler qu'au moment où on parle il y a des déjà des retombées plus ou moins directes de ces prises de contact....
Alors oui, c'est le genre d'orga qui te coupe les jambes pour au moins une semaine mais que tu raconteras à tes petits-enfants.

Vous avez lancé un concept assez sympa sur place, une tombola ou le gagnant remportait une guitare que vous avez terminée sur place. Qui a eu cette idée saugrenue et comment ça s'est déroulé ?
Stéphane : L'idée a germé l'année dernière entre Gildas et moi, on avait déjà commencé à régler quelques grattes, Nick, le guitariste de Elder était venu en catastrophe parce qu'il avait pété la tête de sa SG (en première date de leur tournée européenne ça fout les boules!) et ça a fait pas mal d'animation, les gens étaient très curieux de voir bosser des luthiers en live ! Du coup avec Gildas on a eu l'idée débile de construire cette année une guitare sur le stand... no limit !

Gildas : De l’idée à la réalisation il y avait une marge… On n’avait pas le temps de préparer un manche et un corps avant de venir, il nous fallait un kit. Mais je ne me voyais pas bosser sur les trucs mal finis et sans âme que l’on déplore à longueur d’année dans nos ateliers. Alors j’ai réussi à dégoter une paire de corps et de manches fabriqués par Dan Armstrong en 1974, juste avant l’arrêt de l’usine. Nous avons donc achevé, modernisé et adapté un modèle 42 ans après le début de sa fabrication. Ça c’était le premier challenge. Le second, c’était de faire tout ça en 4 jours, en plein Hellfest ! Pour le coup le festival porte bien son nom !!!

Jérémy : Ils en avaient parlé l'an dernier, c'est vraiment génial qu'ils aient pu le mettre en place, chapeau bas les gars ! Pour le tirage au sort, Jen Nyx, la chanteuse de Volker – à écouter absolument ! -, était passée nous voir sur le stand et je lui ai demandé si elle pouvait être la main innocente.

Le meilleur souvenir de cette cuvée HF 2016 ?
Stéphane : Pour moi y en a eu tellement... Mais je dirais quand même l'état de Jules qui est venu chercher la guitare qu'il venait de gagner ! Le type avait un surplus de bonheur assez indéfinissable :-D

Gildas : Le moment le plus fort pour moi c’est quand Matt de Nightmare m’a proposé de jouer sur scène la Flying VSOP (fabriquée à partir d’un fût de cognac) que j’ai achevée juste avant de partir au Hellfest (pas encore publiée sur mon site). J’ai vraiment été très ému de voir mon travail monter sur une telle scène, c’est un cadeau superbe qu’il m’a offert, un rêve de gosse en fait !

Jérémy : Les rencontres, tout ces gens croisés, connus ou non, l'ambiance entre nous, les apéros qui démarrent dans un verre au stand et finissent au goulot dans la caravane . Des retrouvailles aussi, des gars qu'on voit pas assez souvent (Céline, Jerôme, Matt , Ben, etc ….) … Puis comme Gildas, les frissons quand certains morceaux qui t'ont porté un peu plus jeune sont joués devant toi avec tes micros …. dur de ne choisir qu'un seul de ces moments.


La pire loose de ces 3 jours de folie metalleuse ?
Stéphane : On a encore pas mal de progrès à faire sur l'organisation (on debrief pour l'instant) l'atelier du « luthier de guerre » était un vrai champ de bataille, on paumait nos outils, le plan de travail bougeait pas mal à cause du passage (t'as déjà essayé de souder avec la maladie de Parkinson?)
Des petites choses à améliorer mais globalement on n’a pas eu de tuile vraiment gênante !

Gildas : Disons qu’il faut savoir improviser… Pendant tout le Hellfest, j’ai cru avoir oublié les pièces détachées de la Dan Armstrong et j’ai dû désosser le modèle témoin que j’avais amené lors de son montage. Et au moment de plier le stand « put*** de bord*** de mer** !!!» La boîte était tombée hors d’une de mes caisses, sous une table, recouverte ensuite de fringues, de caisses de bière etc… J’étais vert. Il est clair que pour l’an prochain, il nous faut absolument des casiers à tiroir pour ranger toute notre zone ! Donc d’une année sur l’autre on fait évoluer le stand, et on apprend de nos erreurs ! C’est très formateur finalement comme expérience !

Jérémy  : même ce qui est loose devient marrant par contagion au H.F. Festival de l'Enfer ? Mon cul ouais, c'est plein de bonnes vibes cet endroit.

On a l'impression que vous faites partie d'une nouvelle génération de luthiers/fabricants qui s'est fabriqué ses propres codes. On ne vous voit pas forcement aux grands salons de lutherie, mais ce n'est pas pour autant que vous ne bougez pas. C'est quoi votre philosophie ?
Stéphane : Merci ! C'est effectivement notre sentiment ! Nous ne sommes plus dans la lutherie traditionnelle,
Les salons ne nous intéressent pas (on se ferait grave chier ! Loic Le Pape ne dira pas le contraire;)
La guitare bouge à notre époque (même si je suis le plus vieux de la bande avec Loic) et donc on bouge aussi ! Peut-être parce qu'on ne vient pas de formations classiques, peut-être parce qu’on est plus une bande d’excités par le contact et l'échange avec le milieu et les guitaristes, on ne cherche pas à faire du luxe aseptisé dans notre coin mais à décrocher des mâchoires au premier accord plaqué ! Gildas est plus apte à expliquer ça ! (il va me haïr:D )

Gildas : Je te hais déjà Stéphane !
Pour nous, qui nous sommes formés tout seuls, la lutherie est domaine dans lequel il n’y a pas de règle. La liberté est totale, malgré la complexité technique de nos réalisations. Qu’aller faire dans un salon de lutherie ? Y exposer des guitares à mettre sous-verre ? Dans un coffre-fort ? Nous fabriquons des instruments pour qu’ils soient joués, le potard de gain à 11…
La plupart des retours que nous avons des salons c’est que les luthiers y parlent aux luthiers et que le retour sur investissement est proche du néant ! Sans parler du fait que pas mal de « maîtres luthiers » (pardon) nous y regarderaient avec une condescendance flagrante, nous les bilouteurs… (Là, il y en a quelques autres qui vont me haïr… mais j’assume !). Nous avons au Hellfest la chance d’être au plus proche de notre public, de notre plus grande cible et en même temps de ne pas y être attendus. Ça surprend au premier coup d’œil, ce qui crée immédiatement le contact et des discussions d’une grande qualité !

Jérémy : Refaire ce qui est fait, je ne vois en effet pas l’intérêt, surtout quand ça a été fait par des gens de talent. Je laisse les gars se tirer la bourre sur les copies de copies de PAF . Pendant ce temps, avec SbGo-Effets, on est la seule marque française à faire de l'actif, 100% compatible avec les connectiques spéciales de qui-vous-savez,  la seule au monde à faire des micros actifs sur mesure, …. Bref : soyez vous-même, les autres sont déjà pris.

Comment voyez-vous votre avenir dans le métier ?
Stéphane : Perso je n'ai pas de plan à long terme, la lutherie est une passion et un métier de seconde moitié de vie pour moi, je n'ai pas d'ambition débordante mais 10:15 vient de franchir un nouveau cap… on verra ;-)

Gildas : Je ne fais pas de plan sur la comète non plus. J’avance un pas devant l’autre, sans emprunt, quasiment sans charges, afin d’alléger un maximum le budget de mes clients (ils n’ont pas besoin de financer la banque qui m’aurait prêté de quoi acheter mes outils…). C’est une activité de funambule, mais j’ai mis la corde à 3cm du plancher en fait, pas à 5m (tu me suis ?).

Je veux faire des guitares qui surprennent, qui interpellent, qui rompent avec les codes. Je veux appliquer à la lutherie toutes mes convictions économiques, politiques et écologiques. Par exemple je ne travaille plus l’ébène (sauf si je trouvais du vieux stock à récupérer), j’utilise des colles animales à chaud, etc…. J’ai 30 idées/min et sans doute de quoi tenir dessus jusqu’à la mort, mais je n’envisage pas d’exercer ce métier si un jour je venais à m’y ennuyer (ce qui n’est pas demain la veille !).

J’ai aussi quelques idées « filière » pour structurer notre métier, pour l’alimenter et l’aider à reprendre des parts de marché aux industriels qui saturent la tête de nos clients d’idées reçues souvent complètement fausses !

Jérémy  : Aujourd'hui, je  bataille pour la pérennité. Je ne serai jamais riche en faisant ce métier, mais au moins s'assurer de moins tirer la langue en fin de mois serait bien .... Donc, continuer à bosser intensément, à développer des trucs nouveaux, et surtout, surtout, continuer à se faire plaisir ;)

Pas de question, dites ce que vous voulez.
Gildas : Mmmm… Sganarabardane ?
Stéphane : "Comme dirait le célèbre philosophe Olivier Mine : "toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort !"
Jérémy : Profitons de ce qu'on a , de ce que la vie nous offre, de  nos proches, nos familles, nos amis. N'ayons jamais peur de tenter, de tester des trucs, de prendre des risques. Rien n'est impossible.

 

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Site de Dasviken : http://dasviken.com

Commentaires

# Publié par joeydeedeemarky le 23/06/2016 à 23:36
ahah ,il disent que "je m'y fait chier" parce que je suis jamais sur mon stand (en meme temps au Hellfest , j'etait aux concerts moitiée du temps) mais c'etait exceptionnel de convivialité sur ce coups (Loic Le Pape)
# Publié par Invité le 23/06/2016 à 20:14
Bonne initiative que cette entrevue ! Et bien menée ! Concernant les salons de lutherie, je comprends bien ce que dit Gildas mais du côté des visiteurs, je trouve que c'est une aubaine au moins pour découvrir certains chef d'oeuvres, faire des rencontres intéressantes et constater en vrai le travail exemplaire de certains luthiers. Il est vrai que pour quelques uns, la tendance est au mépris vis à vis des "bilouteurs" mais la plupart sont vraiment abordables et ont l'esprit plus ouverts qu'il y parait. Après, il faut accorder également que le retour sur investissement n'est pas des plus réjouissants, ça coûte une blinde pour les luthiers. Je trouverai dommage que ça ne se fasse plus, ou pire que ça devienne un sanctuaire étriqué. Egalement, je trouve l'initiative des stands sur les festivals excellente.
# Publié par voMIgrave le 23/06/2016 à 18:45
En voilà un article qui me plait ! Zut j'aurais dû aller au Hell Fest.