En matière de hardcore/deathcore, on pense souvent aux agressions mélodiques des scandinaves ou aux productions léchées américaines. Rarement aux Belges. El Comer Ocho, dont le nom trahit si bien ses origines liégeoises, pourrait se révéler une bonne alternative et accompagner délicieusement votre prochaine dégustation de mitraillette / Leffe. Clinical Life / Chemical Lie ne se positionne certainement pas comme le premier album le plus original de la création, est loin d'être exempt de défauts, mais possède suffisamment de spontanéité et d'éléments prometteurs pour nous donner envie de suivre la suite. Jean-Pierre Mottin, gratteux du combo, nous présente tout ça.

Pouvez-vous nous présenter El Comer Ocho ?
Jean-Pierre Mottin : El Comer Ocho, est maintenant un quatuor qui vient de Liège, Toxcity. On pratique un deathcore crossover avec des teintes de mathcore et de screamo. On essaye de ficeler tout ça au mieux, et de délivrer un set cohérent que ce soit sur scène ou sur plaque.

Dans quels genres de groupes jouais-tu avant de monter El Comer Ocho et mènes-tu d'autres projets de front ?

J-P. M. : J’ai un projet solo qui s’appelle Volver, mais ça n’a rien avoir avec du métal, c’est plutôt folk rock / brit' pop. Le dernier album est sorti en 2007 et je pense en ressortir un courant 2011. Sinon mes anciens groupes sont assez variés, j’ai fait mes armes au chant dans Death Before Disco sur le split CD avec What Lies Within. Puis dans Negate ou je suis resté tout juste un an. J’ai ensuite pris la gratte pour fonder Jesus Projet, et j’ai remplacé mon pote Medhi (Hangman’s Chair) à la basse dans Arkangel plus ou moins à la même époque. J’ai bien bourlingué comme tu peux le constater (rires).

Vous avez récemment eu quelques problèmes avec votre chanteur, successivement parti du groupe puis réintégré. Quelle est la situation ?
J-P. M. : Waow ça fait solennel quand tu poses cette question (rires). Je dois dire que ça se passe assez bien, on a repris notre rythme de croisière. Et on fait trembler Toxcity à intervalles réguliers !

Clinical Life / Chemical Lie est votre premier album. Qu'en attendez-vous ?
J-P. M. : Tout d'abord c’est une première carte de visite, on veut présenter le groupe, montrer ce qu’on est capable de faire, et montrer la musique qu’on a envie de proposer. Ensuite bien sûr on espère faire un max de shows ! Il n’y a rien de plus excitant que la confrontation directe avec notre public ! C’est là qu’on sait si ce qu’on joue leur fait ou non du bien aux tympans.

Vous avez pu jouer avec Dark Tranquillity en 2010. Qu'est-ce que vous avez appris aux côtés d'un groupe aussi rodé que ces Suédois ?
J-P. M. : Ah c’est sûr que ça en impose (rires) ! Les mecs sont hyper professionnels (parfois même un peu trop), les salles et les organisations étaient impeccables ! C’est dans ce genre de tour qu’on peut mesurer le (long) chemin qu’il nous reste à parcourir !

Vous vous sentez proches de ce genre de groupes de death mélodique ?

J-P. M. : Absolument pas (rires). Mais bon, ça n’empêche pas de respecter les musiciens pour ce qu’ils sont, c'est à dire d’excellents musiciens, très professionnels, qui ont fait énormément de sacrifices pour arriver là où ils sont !



Quelle est ta formation musicale ? Comment t'es-tu mis à la guitare ? C'était ton premier instrument ?

J-P. M. : Je suis un pur autodidacte ! Je n’ai jamais trop apprécié le côté papa des professeurs de guitare, donc je me suis collé l’oreille à ma chaîne hi fi puis j’ai décrypté tout ce que je pouvais ! A l’époque j’écoutais beaucoup de groupes grunge, comme Alice In Chains, Soundgarden, Temple Of The Dog, etc… Ce n’était pas trop dur à jouer alors j’ai pu assez vite donner le change (rires). Et puis quand j’étais bloqué sur un passage j’avais toujours un pote pour me filer un coup de pouce !

La scène belge semble plus tolérante vis à vis des groupes extrêmes que la scène française. Vous le sentez également au niveau de El Comer Ocho ? Vous avez des contacts avec des groupes français ?

J-P. M. : (rires) Le bon vieux truc de l’herbe qui est plus verte chez le voisin. Honnêtement je ne pense pas qu’on soit spécialement mieux lotis que chez vous, il n’y a aucune aide de l’état, très peu de structures professionnelles et quand elles le deviennent elles ne veulent subitement plus entendre parler de métal. De plus, on ne peut pas dire que des groupes de qualité se bousculent au portillon ! Pour avoir fréquenté un peu les Hangman’s Chair, et L’esprit Du Clan, je pense que le parcours du combattant est malheureusement le même des deux cotés de la frontière.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

J-P. M. : Et bien tu peux tout nous souhaiter ! On a soif de tout et le groupe n’en est qu’au début de son histoire ! On espère en écrire encore plusieurs chapitres !


El Comer Ocho - Clinical Life / Chemical Lie
Grizzly Inc
www.myspace.com/elcomerocho 
El Comer Ocho, le death-math-screamo-crossover-core !