[Scène Ouverte] Bordelophone (Assasinophone/Music Box Publishing / Socadisc)

Publié le 15/04/2019 par Maritta Calvez
En faut-il de la maîtrise pour mener à bien un Bordelophone pareil ! Vrai quoi… Adresse-toi à n'importe qui sur n'importe quel sujet, et dis-lui : "J'ai envie de faire ça, ça, et puis ça aussi !". Fort de ton enthousiasme éclaté, il s'évertuera à te canaliser un peu : "Tu sais, commence par ça, choisis une ligne directrice et fixe-toi sur cet objectif. Je t'assure, tu y verras plus clair. Qui sait ? Le reste suivra". Oui, mais non. Les quatre lurons aiment la musique, toutes sortes de musiques. Pourquoi se brider ? Mieux, ils en ont fait une force. Et c'est qu'ils sont doués les lascars ! C'est d'ailleurs la condition sine qua non pour y parvenir, en plus d'un travail sans relâche, bien entendu. Si la musique de Bordelophone semble d’abord brouiller les pistes dans nos têtes bien rangées, nos oreilles puis notre corps tout entier se découvrent de nouvelles énergies inattendues et bienvenues. Alors donc, allons-y pour le terme de PunkJazz comme le suggère Nico, ajoutons l'énergie du rock et la fièvre du métal, demandons à Sanseverino de venir groover avec sa voix éraillée, et laissons-nous emporter avec le smile par Bordelophone. No limit !

Les rencontres n'étant jamais tout à fait dues au hasard, que faisiez-vous les uns et les autres qui expliquerait que vos chemins se sont croisés pour créer Bordelophone en 2015 ?
Nicolas Benedetti (trombone) : Nous sommes tous musiciens de métier, nous avons fait au hasard de nos rencontres dans diverses situations musicales.

Jonathan Baron (guitare) : C'est vrai qu'on a la chance à Paris de pouvoir croiser beaucoup de musiciens en jam session, c'est là que j'ai rencontré Francesco. Oliv et moi, on enseignait ensemble au conservatoire avant Bordelo et avec Nico on se connaissait depuis le collège, mais on s'était perdus de vue... On s'est recroisés plus tard en répète pour un big band et voilà ! On a commencé à se retrouver tous les quatre et ça a donné du Bordelo !


Le mieux, c'est de l'écouter, on est tous d'accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Nico : Je préfère le terme de PunkJazz, ça nous définit bien. De l'improvisation sur des grilles de jazz moderne et de la folie post rock. Personnellement, je suis très punk-rock/métal. 

Jo : Pour moi, il y a une base très rock à partir de laquelle on développe tout ce qui nous fait kiffer. On pioche dans tous les styles sans se fixer de limite, c'est pour ça que c'est un peu compliqué quand on nous demande de définir ce qu'on fait.

Olivier Michel (basse) : Si on veut passer par le reggae, puis le disco, une impro jazz et finir sur un gros riff de rock, on le fait ! 

Francesco Marzetti (batterie) : Les influences sont très diversifiées, elles vont de groupes comme Rage Against The Machine, en passant par John Zorn, Snarky Puppy ou encore Led Zeppelin...

Comment s'organise votre travail de création ? Qui fait quoi ?
Nico : L'un de nous arrive avec un début de thème écrit, ou une idée. Ensuite, ça dépend toujours de ce que l'on a en tête. On aime bien peaufiner les compos tous ensemble.

Jo : Il arrive aussi que l'un de nous apporte un morceau entièrement écrit, mais on arrive toujours à détourner l'idée de base pour en faire quelque chose d'autre. Finalement, tu ne sais jamais à quoi va ressembler ton morceau avant de l'avoir présenté au groupe et c'est plutôt cool !

Francesco : En tant que batteur, j'essaie toujours d'apporter des idées rythmiques aux morceaux. Des mises en place un peu complexes ou des grooves originaux.

L'album a été enregistré à la Maison des Artistes de Chamonix. Concrètement, en quoi l'aide d'André Manoukian a-t-elle été précieuse ?
Nico : Son aide nous a été précieuse de par l'utilisation de son studio et de son lieu de vie, c'est complètement fou ! Le cadre est magnifique et parfait pour se plonger dans la création.

Jo : Quand tu lances un projet musical, il y a beaucoup de dépenses, d'investissements perso et c'est cool d'avoir accès à un endroit comme la Maison des Artistes. André a permis à beaucoup de musiciens d'enregistrer leur album à moindre coût grâce à cette structure.

Quelles ont été les conditions d'enregistrement ? Qui se trouvait derrière les manettes ? 

Nico : On était à fond ! On a pour habitude de travailler jusqu'à ce que mort s'ensuive, donc on n'a pas chômé. Personnellement, je dormais avec mon trombone. C'était Nicolas Falque aux manettes, un mec terrible, qui a fait un travail vraiment tip-top.

Francesco : On a pu prendre notre temps et ça a été vraiment appréciable.  

Jo : Tu te lèves le matin avec vue sur les montagnes, tu prends ton café pénard et tu descends au studio avec tes chaussons Mickey aux pieds... tranquille ! 

Difficile de passer à côté de la présence de Sanseverino sur le titre « Jambon de Bruxelles » qui sied à merveille à l'album ! Comment cela s'est-il déroulé, comment avez-vous travaillé, échangé avec lui ?
Jo : J'ai rencontré Sanseverino à l'occasion des 10 ans du pôle culturel d'Alfortville. Il devait jouer avec son trio et le but était de faire participer les assos et groupes du coin. Ça fait un petit moment déjà que j'enseigne au CREA, une asso bien implantée sur Alfortville, alors je me suis retrouvé à travailler avec Sanseverino sur cet événement. On est restés en contact et je lui ai proposé de collaborer avec nous sur un titre de l'album. On est très contents qu'il ait accepté, c'est super de l'avoir sur ce premier disque !

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ? Livrez-nous quelques trucs et astuces, please !
Jo : Niveau guitare, j'ai utilisé pas mal de choses ! Deux grattes de la marque Suhr, une S4 et une Classic pro, une PRS CE24 et une Telecaster. Pour ce qui est de l'ampli, j'ai tout enregistré sur mon Two-Rock Studio Pro 35, le plus beau son clair du monde ! Je me sers toujours du son clair comme d'une base et j' y ajoute mes effets. Je n'utilise pas de disto, mais plusieurs overdrive que je couple pour avoir un son plus méchant. J'utilise pas mal de delay, reverb, tremolo, whammy... l'important, c'est de trouver un bon dosage avec ça et de ne pas tomber dans l'overdose d'effets ! 

Nico : Je suis également guitariste, du coup mon rack d'effets trombone est conséquent, je l'utilise comme un guitariste, ça donne une touche "Bordelophone". Delay, Wah, Whammy, AutoWah, fuzz... tout est permis. 

Oliv : Je joue essentiellement sur Fender Precision de 1977. J'adore le gros son rock de cette basse, ça correspond bien au style de Bordelophone. Côté effets, rien de bien miraculeux... un octaver Boss OC3, une auto-wha MXR, overdrive Xotic bass BBpreamp, et une reverb Digitech Polara. J'utilise une tête d'ampli Markbass et un cab David Eden 2*10 que j'apprécie particulièrement pour sa précision, il dissèque le son au scalpel !


Après la sortie de ce premier album, quels sont les actus et projets ?
Nico : On bosse actuellement sur le booking... Pourquoi pas un autre clip, peut-être un autre CD, on a des nouvelles compos en stock...

De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? Bénéficiez-vous de l'accompagnement d'une équipe ?
Oliv : Actuellement, nous sommes en licence chez Music Box Publishing, c'est une maison d'édition et un label. On travaille également avec un attaché de presse et nous avons une équipe technique (son et lumière). 

Jo : Maintenant, l'idée serait de trouver un tourneur.

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez. C'est le moment de mettre le bordel, forcément !
Jo : Achète l'album !! C'est un ordre !

Nico : Bagaaaaaaaaaaarre !!!

Oliv : Dans notre monde actuel, tout doit pouvoir rentrer dans des catégories, des cases... Bordelophone va à l'encontre de cette mentalité et vous présente sa musique : un vrai bordel d'influences !

Francesco : Salut, c'était Bordelophone !



Dates de concerts :

TBA

Liens Internet :

https://bordelophone.fr/

https://www.facebook.com/bordelophone/

https://www.youtube.com/channel/UC0fuNJ1g8sEX34p8xKiL-MQ

https://soundcloud.com/bordelophone

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