Les fans de Slipknot doivent encore patienter pour un nouvel album. Heureusement leurs membres sont loin d'être inactifs Après les Murderdolls (Joey Jordisson) c'est au tour de Stone Sour (Corey Taylor et James Root) de revenir avec une nouvelle galette. Audio Secrecy confirme toutes les bonnes dispositions entendues sur Come What(ever) May et permet aux Américains d'à nouveau signer une power ballad de premier choix. James Root, le guitariste autoritaire mais toujours très bavard, ne s'est pas fait prier pour nous donner son avis sur ce side project qui prend de plus en plus l'allure d'un groupe principal.

Come What(ever) May était un bon disque musicalement et il vous a fait percer à un niveau assez inattendu au niveau du grand public. Est-ce que des membres du groupe, et toi plus particulièrement, on été surpris de cet accueil plus que positif ?
James Root : Un peu, oui. Nous nous attendions à un certain niveau de succès car le premier album avait tout de même pas trop mal marché. Mais c'est très difficile de savoir ce que ça va donner au final quand il se passe trois ou quatre années entre chaque sortie (rires). C'est presque un nouveau départ à chaque fois. Et aujourd'hui le contexte est tellement difficile que les ventes semblent divisées par deux avant qu'un album ne soit sorti. De toute façon, je ne mise pas tout sur les ventes d'albums. Mon truc c'est les concerts. C'est d'ailleurs assez dur car Corey et moi sommes dans Slipknot la plupart du temps et nous n'avons pas toujours autant de temps que nous voulons à consacrer aux shows de Stone Sour.

Si le live est si important à tes yeux et à celui du groupe, est-ce que vous essayez parfois d'avoir une approche « live » de l'enregistrement de vos disques ? Par exemple, sur Audio Secrecy...
J. R. : Oui. Lorsque nous étions en préprod, c'était super dur car nous avions une tonne de chansons à trier. Nous en avons choisi dix-huit et les avons enregistrées de manière très brute. Nous voulions avoir un son organique et clair. C'est assez difficile à faire mais car ? ce sont deux caractéristiques opposées : mais une partie de l'album est très propre tandis que l'autre est très vivante et chaude.

Le rendu final, en ce qui concerne le son, est tout de même très proche de Come What(ever) May...
J. R. : C'est dû au style de notre producteur Nick Raskulinecz. C'est le son qu'on obtient lorsque nous bossons tous ensemble.



Un autre point commun entre Come What(ever) May et Audio Secrecy est la sélection très variée des chansons. Stone Sour semble se permettre de jouer n'importe quel style. Lorsque vous composez de nouveaux titres, y a-t-il des styles de morceaux qui soient absolument interdits ou est-ce que vous vous autorisez à explorer absolument toutes les idées ?
J. R. : Oui absolument. Tout le monde compose dans le groupe et chaque membre a la possibilité d'écrire quelque chose pour le disque à suivre. C'est sans doute ce qui explique que nous explorons pas mal de choses différentes. J'écris différemment de Roy, de Corey, de Shawn ou de Josh. Cette diversité constitue notre identité. De plus, nous n'avons pas le temps de collaborer en tant que groupe entre les albums. Notre temps est compté pour chaque disque et nous devons maximiser le temps passé en studio pour faire tout ce qui est à faire. Un jour nous aurons peut être le temps de collaborer ensemble et d'écrire en tant que groupe. Ca devrait nous aider à avoir un style un peu plus cohérent peut être. Mais d'un autre côté, je n'ai pas envie de faire ça car comme je le disais c'est notre particularité. Il y a tant de groupes qui sortent des disques où chaque morceau sonne exactement comme les autres. En tant que fan, ça me saoule.

Sur vos trois albums, aucune chanson n'a été co-écrite ?
J. R. : Ca dépend ce qu'on entend par là. Chaque morceau arrive sous la forme de démo enregistrée par le type qui l'a composé. Ensuite chacun y met sa patte mais en basant sur la vision d'origine. Il y a quelques exceptions comme Blue Study du premier album ou Come What(ever) May et Your God par la suite. C'est donc ce genre de morceaux, à ces moments-là de nos carrières, que nous sommes capables d'écrire tous ensemble. Cela ne m'empêche toutefois pas d'amener mes idées de guitare sur une chanson de Corey, par exemple.



Quelles sont les chansons que tu as écrites pour Audio Secrecy ?
J. R. : Say You'll Haunt Me et Digital (Did You Tell). J'en avais trois ou quatre autres qui ont été gardées au niveau de la préprod mais qui ont été giclées par la suite. Peut être qu'elles seront sur le prochain album une fois que nous aurons pu passer un peu de temps dessus à les réarranger.

Tu as donc écrit le nouveau single de Stone Sour, Say You'll Haunt Me, qui constitue le parfait compagnon de votre hit Through Glass. J'imagine que ça doit te rendre assez fier...

J. R. : Oh oui ! Ca met la barre assez haut pour moi en ce qui concerne mes idées à venir (rires). Je suis hyperactif et je crois que ce titre me montre que je peux écrire quelque chose d'efficace sans trop en faire. J'ai écrit ce morceau de manière très naturelle sans trop réfléchir et ça me plait. Ces chansons-là sont donc naturellement plus honnêtes et accessibles aux gens. Lorsqu'on veut enchaîner trop de riffs et de ponts, on se retrouve rapidement avec un titre heavy à souhait qui dure sept minutes... C'est expérimental, quoi (rires) !

Beaucoup de gens vont découvrir Stone Sour à travers ce titre médiatique. Il se pourrait qu'ils soient surpris en écoutant le reste du disque qui est assez différent et nettement plus heavy dans son ensemble. Comment penses-tu qu'ils vont réagir ?
J. R. : Je ne sais pas trop. Nous avions déjà parlé de ce phénomène sur Come What(ever) May. Des ménagères ont sûrement acheté le disque en écoutant Through Glass et se sont demandé si elles ne s'étaient pas trompées en écoutant 30 30 150. Pour moi la musique est une forme d'art complètement fondée sur l'émotion. Il doit y avoir un large spectre de chansons pour rendre compte de la diversité d'émotions. Je suis heureux que la piste deux ne sonne pas comme la trois et que les deux soient différentes des suivantes. Nous écrivons tous et nous avons des styles différents donc l'album au final reflète cette diversité. Si un jour Corey écrit cinq chansons sur le même album il y aura peut être un peu plus de similitudes entre les titres.

Le groupe n'aimerait-il pas écrire ensemble plutôt que tout le temps séparément ?
J. R. : J'écris déjà des trucs pour le prochain album et nous en avons déjà pas mal parlé au sein du groupe. Nous allons essayer de collaborer davantage ensemble lorsque nous sommes sur la route. Nous avons également parlé de peut être changer de producteur. Tout cela devrait amener de nouveaux changements sonores pour l'avenir. Nous avions envie de bosser avec Rob Cavallo sur Audio Secrecy mais nous ne trouvions pas que c'était encore tout à fait le bon moment... Je pense aussi à Brendan O'Brien car j'adore le travail qu'il a fait sur l'album de Mastodon, Crack The Skye.


Stone Sour – Audio Secrecy
Roadrunner
www.stonesour.com 
Stone Sour prend le pas sur Slipknot