And You Will Know Us...– Lost song

Publié le 23/11/2012 par Nicolas Didier Barriac
Illustrateur, romancier et bien sûr musicien, Conrad Keely sait tout faire. Nouvelle preuve avec Lost Songs, sorte de prequelle de Tao Of The Dead, où … And You Will Know Us By The Trail Of Dead brille à nouveau par son sens aiguisé du rock alternatif bourré d'idées. Si, lorsque nous l'avions rencontré il y a trois ans et demi, Keely était incroyablement en retrait, aujourd'hui le leader des Trail Of Dead parle plus facilement, défendant un album qu'il assume davantage.
Cela fait 10 ans que Source Tags And Codes est sorti. Est-ce qu'un événement est prévu pour marquer le coup ?
Conrad Keely : J'espère sincèrement que non !

Non ? Pourquoi (rires) ? Je trouve pour ma part qu'il s'agit sans doute de votre meilleur album...

C. K. : Oui et tu n'es sans doute pas le seul. Je sais d'avance qu'on va me demander de faire quelque chose de spécial pour cet anniversaire. Mais ce n'est pas une priorité à mes yeux. Je n'ai pas envie de revivre cet album. Je n'ai pas envie de revivre le passé d'ailleurs. Il y a pas d'autres projets qui me motivent davantage. Par exemple... (il prend le livret de Lost Songs) As-tu vu cela ? Ça suit l'histoire de Tao Of The Dead. C'est assez ambitieux.

Tu apprécies autant de te plonger dans ces histoires que de faire la musique qui les accompagne ?
C. K. : Ces jours-ci, je crois que j'aime davantage écrire et dessiner que de faire de la musique. Pour moi, la musique n'est que la bande-son du roman. Si les fans veulent vraiment me faire plaisir, il faudrait qu'ils lisent l'histoire tout en écoutant l'album. Cela permet de retranscrire complètement l'ambiance que j'ai essayé d'impulser.

Quelle est cette ambiance ?
C. K. : La vie sur cette planète ! C'est la suite notamment de Festival Thyme avec un peuple qui vient habiter la planète. C'est en fait une exploration du passé. Ce n'est pas tout, d'ailleurs, car je vais essayer d'écrire la suite d'ici le printemps pour être prêt pour la tournée. Le dernier livre sera prêt, je l'espère, pour la fin 2013.

Lost Songs arrive très rapidement après Tao Of The Dead. Est-ce que c'est dû au fait que tu étais impatient de livrer la suite de l'histoire ?
C. K. : Oui, je pense. Et puis, après Tao Of The Dead, nous n'avions pas vraiment envie de partir en tournée. Nous voulions vite retourner en studio. Depuis quelque temps, je préfère aller en studio que sur scène. Expérimenter avec des nouveaux sons en studio est devenu ma raison d'être.

Cela n'a pas toujours été le cas. Justement au moment de Source Tags And Codes, tu affirmais préférer la scène !
C. K. : C'est vrai. J'adorais la scène et pour moi l'enregistrement des albums était presque une punition. Mais on change avec le temps. J'apprécie toujours les tournées qui passent par des endroits où je ne suis encore jamais allé. J'adore venir en Europe aussi. Les Etats-Unis m'ennuient en revanche et j'essaie de les éviter autant que possible. Lost Songs possède beaucoup de thèmes relatifs au voyage. C'est important de voir le monde et de vivre ce qu'il a à nous proposer. Nous vivons une époque qui propose énormément de changements. C'est capital de voir ces choses de ses propres yeux et de ne pas seulement écouter les nouvelles à la télévision.

Que penses-tu d'Hugo Cabret par Brian Selznick ? C'est une démarche artistique qui ressemble à la tienne par moments...

C. K. : J'avais acheté le livre et j'ai été très surpris quand le film est sorti quelques jours après. A cause d'un déménagement, je n'ai même pas pu terminer ce livre avant de voir le film. J'ai trouvé ça très bon notamment dans le mélange très original des dessins et de l'histoire « écrite ». Je pense que je vais devoir demander de l'aide pour les dessins des suites de Lost Songs car je manque de temps pour tout faire moi-même. Et pour moi, la priorité reste d'écrire l'histoire. Néanmoins, cette histoire est très visuelle donc je ne compte pas abandonner les dessins qui aident à se représenter tout cela de manière plus précise.

Une adaptation cinématographique, ça te brancherait ?

C. K. : C'est un but. J'aimerais vraiment y parvenir. Je pense qu'une fois que l'histoire sera écrite, cela pourrait être mis sur pieds assez rapidement. Cela m'étonnerait que je le réalise moi-même mais je pourrais adopter un rôle de consultant afin de continuer à écrire l'histoire tranquillement. Je me demande combien de disques vont encore s'inspirer de cette saga. Au moins un... Après, c'est plus difficile à dire...

En 2009, avec la sortie de The Century Of Self et votre signature sur Richter Scale Records, vous avez redoré une carrière qui partait légèrement en sucette... Que s'est-il passé à ce moment ?

C. K. : Pas grand chose en réalité. Nous avons simplement commencé à bosser avec Autry à la basse et nous avons trouvé une bonne entente pour l'écriture. Souvent par le passé, les anciens membres nous laissaient, Jason et moi, écrire l'essentiel de la musique. Aujourd'hui nous avons mis en place une véritable collaboration artistique entre les membres du groupe.



The Century Of Self est-il un disque important pour toi ?

C. K. : Non (rires). C'est un disque parmi d'autres. Je retiens surtout l'illustration de la pochette qui m'a donné l'élan pour mes projets actuels. J'ai créé un personnage majeur à cette époque. Comme tu peux le voir, pour moi, les illustrations sont vraiment plus importantes que la musique (rires) !

Musicalement, tu t'es éloigné de The Century Of Self ?

C. K. : Pas entièrement car il contient quelques titres que j'adore vraiment. Mais j'étais très déçu du mix. J'aimerais avoir l'occasion de le remixer complètement. Jusqu'à ce que je puisse en faire une version « réparée », je considérerai toujours The Century Of Self comme un album incomplet. Il y a eu tout plein de problèmes à l'époque. Les gens qui ont bossé dessus étaient problématiques, les circonstances en coulisses étaient problématiques, le contexte général était problématique etc. Finalement, ce disque nous aura appris ce qu'il ne faut jamais faire pour produire un disque... Les deux albums suivants ont été extrêmement fun et ont rectifié le tir. Quoiqu'on fasse, le fun ne peut pas être simulé et la musique est d'autant plus améliorée.

Vous enregistrez souvent dans des endroits très variés. A quand Paris (rires) ?
C. K. : C'est marrant car je parlais de ça à Jason (rires) ! J'ai peur que cela soit trop cher pour nous. En tout cas, le quartier de Pigalle avec tous les magasins de musique donne très envie de s'y établir... Mais actuellement, nous avons peut-être une piste qui nous mènera en Thaïlande !


… And You Will Know Us By The Trail Of Dead – Lost Songs
InsideOut
www.trailofdead.com 

Articles similaires :

Sur les forums