Yom from Mars, rien que le nom intrigue... Qui est Yom ? D'où vient-il ? Où va-t-il ? C'est un homme, pas loin de nous ressembler, qui explore et s'interroge sur nos inquiétants mécanismes et fonctionnements issus du XXIème siècle. Le clip, parfaitement réalisé par Sylvain Rusques, est on ne peut plus parlant. Enregistré avec la complicité de Myriam Eddaïra au Studio d'Ikken, qui est aussi sa manageuse, "Bad Mechanical Systems", seul titre à être dévoilé pour l'instant, l'est tout autant avec sa guitare nerveuse et un son électro qui colle à plein avec nos tensions. Seulement c'est en live que l'on découvre véritablement qui est Yom. Un rocker fou furieux accroché à sa gratte tonitruante, un punk excité par sa présence sur scène et qui vous l'envoie en uppercut. L'adrénaline envahit l'artiste et se projette sur le public. Sa première tournée s'est achevée le 7 novembre à l'International à Paris. Première veut bien dire qu'il y a une suite à cette histoire que vous avez tout intérêt à surveiller assidument. Allez, du boulot vous attend Yom et Myriam, ne lâchez rien de cette aventure qui ne demande qu'à affirmer sa direction et prendre de l'ampleur. L'idée n'est pas de vous mettre la pression, mais on attend rageusement les prochains morceaux. A ce propos, vite, la vidéo live s'impose !

Un LP en 2010, un EP en 2014, Yom from Mars revient cette année avec le clip “Bad Mechanical Systems“. Maintenant que tu es revenu sur Terre (ah ouais, facile, mais tentant t’avoueras, non ?), raconte-nous un peu ton parcours Yom.
Oui ! Il fallait le tenter en tout cas !
Je suis auteur-compositeur-interprète Rock. J’ai un parcours atypique puisque j’ai commencé la musique au collège dans une chorale où j’y ai appris le chant et le solfège. Puis je me suis mis très sérieusement à la guitare dès l’âge de 19 ans en complet autodidacte et commencé à écrire mes propres chansons. Au fil du temps, j’ai rencontré beaucoup de musiciens de tous horizons aussi bien autodidactes comme moi, ou issus du conservatoire. J’ai appris auprès d’eux la composition, l’harmonie, j’ai monté des groupes et joué du rock, du punk, du funk, etc.
J’ai fait du studio, au début en tant que guitariste et par la suite appris les métiers du son avec de supers techniciens. J’ai pu devenir assistant puis passer derrière la console à mon tour jusqu’à devenir réalisateur artistique pour divers projets.

J’ai récemment travaillé pour la SMAC File7 pendant 3 ans en tant que chargé des studios et de la scène locale et je viens de me former dans une école, l’IESA, aux métiers de la production et de la gestion de projets artistiques et culturels, spécialisés dans les musiques actuelles.
Aujourd’hui je développe mon projet artistique solo Yom from Mars avec ma manageuse Myriam Eddaïra avec qui j’ai signé il y a presque 3 ans maintenant.

Le mieux c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définirais-tu ta musique aujourd’hui, quelles sont tes influences ? Si je précise “aujourd’hui“, c’est qu’elle a pris un virage certain, qui peut éventuellement dérouter tes fans de la première heure…
Oui c’est vrai que je prends un sérieux virage un peu plus électro, mais la source reste la même. J’ai toujours été un grand fan de rock et de ses dérivés, mais surtout de l’attitude qui en découle. Pour moi, il n’y a pas vraiment de différence entre des shows acoustiques comme je faisais il y a peu de temps et les shows plus pêchus comme aujourd’hui. L’attitude et l’énergie restent les mêmes. Le public les reçoit juste de façon différente et c’est ça qui change ou qui peut, en effet, dérouter.
Je me rapproche plus de mes premières amours musicales aujourd’hui qu’il y a 2 ou 3 ans. Je viens du Rock et du Punk, j’ai grandi dès 7/8 ans avec Nina Hagen, David Bowie, Pink Floyd, Ten Years After… et puis je suis de la génération X avec tout le rock des 90’S, MTV, etc.
Maintenant, j’écoute The Kills, Soulwax, Queen of the Stone Age, Lcd Sound System, Jack White, Alabama Shakes, Beth Ditto, etc.

Comment travailles-tu tes compos et ton écriture ? As-tu un mode opératoire particulier ?
Non, je n’ai pas de règles, procédures ou mode opératoire pour l’écriture.
Elle peut être courte et urgente comme longue et plus réfléchie et vice-versa. La seule chose que j’essaye d’éviter est de mettre “du plomb dans du plomb“. Si un texte est triste ou sérieux, je vais m’efforcer de composer une musique légère et directe et a contrario pour un texte moins “austère“. Si le texte est plus poétique, je vais essayer de trouver une mélodie avec la musicalité des mots. Il arrive que j’écrive d’abord des bribes de riff et de mélodie et que les mots me viennent par la suite. Je trouve d’ailleurs plus naturel d’écrire de la musique pour trouver le texte car ça laisse plus de place à l’imagination et du coup il y a moins de barrières.

Quand on est un loup solitaire, comment organise-t-on ses répétions avant un concert ? Y a t-il un œil vigilant qui pose son regard sur toi, ainsi qu’une oreille attentive bien sûr ?
C’est plus facile. Lol !! Tu appelles, tu réserves et c’est fini ;) Pas de problème de planning ! En ce qui concerne le travail en répétition, j’aime être seul quand je suis dans une phase d’écriture ou de recherche de sons. Je demande à Myriam de venir seulement quand je suis prêt à lui montrer le résultat de mes investigations sonores ;) C’est comme un compte rendu en somme. Je peux ensuite prendre du recul et avancer sur mes titres avant de construire mon set live. Dès que j’estime mon set abouti, je rappelle Myriam pour faire le même travail.

Tu as enregistré ce titre au Studio d’Ikken avec Myriam Eddaïra (masterisé par Mark Haliday si mes sources sont justes). Comment avez-vous appréhendé son approche ? Avec quelle matière avez-vous démarré, la maquette était-elle déjà très avancée ?
Oui tes sources sont bonnes ;)
Pour “Bad Mechanical Systems“, j’avais fait une pré-production chez moi avant de la faire écouter à Myriam. Nous sommes tout simplement partis de cette base et nous avons réengistré les lignes de guitares, intégré une batterie acoustique et fait du programming électro avec des machines analogiques qui donnaient plus de matières sonores que les plug-ins de la pré-prod. Nous avons fini par la voix lead et les chœurs avec Elodie Kimmel.

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Alors j’ai utilisé trois amplis, un ampli Fender Frontman 15W, un ampli bass Fender Rumble 30W et un Koch Jupiter. J’ai joué sur ma Fender Stratocaster mexicaine et utilisé quelques pédales comme une Fulltone Gt500, une Delay analog Joyo et la Pitch Fork d’EHX.

Quels sont les actus et projets ? Plutôt que de sortir un EP, tu as prévu de dévoiler les titres (au nombre de 7 me semble-t-il) les uns après les autres, et d’alterner concerts et sorties de single. Belle façon d’attiser nos curiosités à chacun (et peut-être aussi d’étaler les dépenses ?) ! Sais-tu à quel rythme nous allons être tenus ?!
On était partis, Myriam et moi, sur l’idée de dévoiler un titre à la fois au rythme d’un titre/clip tous les 6/8 mois, mais l’envie de faire un EP me démange de plus en plus. La réflexion est en cours, mais vous le saurez bien assez tôt :)
Pour le moment, le clip est sorti le 15 septembre dernier et j’ai bien l’intention de le faire encore circuler quelques mois. La tournée s’est achevée le 7 novembre dernier, mais il risque d’y avoir quelques surprises en novembre et décembre...
Pour vous tenir informés, n’hésitez pas à venir sur ma page Facebook et vous aurez toutes les dernières actus ! ;-)

Tu es édité par Myriam qui te manage également (décidément, elle sait tout faire. Quel talent !). Comment as-tu rencontré cette perle et, de fil en aiguille, comment a évolué votre collaboration ?
Nous nous sommes rencontrés à File7 il y a 4 ans maintenant. Je travaillais au studio et elle était venue voir répéter un groupe qui devait faire un disque avec elle. J’ai parlé de mon projet et de mon envie de trouver des partenaires pour mon développement artistique.  On a convenu d’un rendez-vous et on a d’abord signé pour les éditions, puis, un an plus tard, en management.
Je trouvais naturel que Myriam défende mon univers artistique car c’est ce qu’elle faisait déjà auprès de son réseau. Aujourd’hui, avec plus de recul, je me rends compte de l’importance et de la chance d’avoir un manager comme elle auprès de soi.

Allez Myriam ! Tu me connais, je ne peux pas m’empêcher de te demander de nous dire un petit mot sur ton poulain ! Quel est “son truc en plus“ pour que tu aies jeté ton dévolu sur lui ?
Comme vient de le dire Yom, c’est parti d’une rencontre qui n’était pas planifiée au départ. Je connaissais un peu son univers auparavant et quand nous nous sommes vus pour parler de développement, continuer ensemble semblait assez naturel. Plus qu’un “truc en plus“, c’est surtout une certaine évidence qui s’est installée entre nous qui m’a fait m’embarquer dans l’aventure. De l’échange musical, du challenge à défendre un projet hors norme et une aventure humaine : tout ce qu’il faut pour rendre le chemin palpitant.

De qui, de quoi aurais-tu besoin pour le bon développement de ce projet ? Quelles sont les priorités à viser ?
La priorité absolue est d’avoir de la matière à fournir pour montrer aux futurs partenaires, tourneurs et bookers mon univers artistique qui est en train de changer par rapport à ce que je faisais il y a 2 ans.  Comme le clip est sorti, je vais maintenant faire une captation live de mes titres et développer mon site internet. Enfin, je suis sur l’élaboration du montage de ma propre structure de production.

Avant d’entamer la dernière question, qui n’en est pas une d’ailleurs, j’aimerais que tu nous présentes Sylvain Rusques et Vincent Delsupexhe.
Alors, je vais aussi vous présenter d’abord mon ami Mathieu Paul Gabriel qui a réalisé les photos et qui a été le point de départ, avec Sylvain, d’une partie de mon univers visuel ! Vous pouvez aller voir son travail sur son site . Mathieu est un ami de longue date et Major des Gobelins. On a toujours voulu travailler ensemble et on a créé l’occasion.

Sylvain Rusques est un ami motion designer qui est aussi directeur artistique freelance pour diverses agences de pub. C’est lui qui est à l’origine du logo et qui a réalisé seul le clip de “Bad Mechanical Systems“. C’est aussi lui qui a réalisé toute la charte et l’univers graphique de mon projet. C’est vraiment quelqu’un de surdoué ! Vous pouvez voir son travail ici.

Quant à Vincent, c’est un super ami graphiste, mais surtout programmateur du Blues Rules en Suisse et grand constructeur des guitares à une corde.
Je les remercie de tout cœur tous les trois !!

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que tu veux !
Eh bien… Juste un grand merci à tous ceux qui me suivent depuis le début et qui continuent à croire en moi. Je leur dois beaucoup.
Et merci à toi Maritta !! C’est une chouette rencontre et j’espère qu’on se suivra de près;)

Dates de concerts :
Pas de dates pour le moment, à suivre ;-)

Liens Internet :
www.facebook.com/YomFromMars/
http://www.studiodikken.com/

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

[Scène Ouverte] Yom from Mars - Bad Mechanical Systems