Pédale guitare Gamechanger Audio Plasma Pedal

Publié le 30/11/2018 par Gregory Priouret
Par ce choix de nom, la jeune société Game Changer Audio annonçait très clairement son intention. Après avoir sorti la Plus Pedal en 2017 grâce au financement participatif (vous l'avez certainement vu sur Internet : un dispositif de sustain/micro-looper intelligent avec une pédale de piano en guise de contrôleur), les lettons continuent sur leur lancée avec cette Plasma Pedal, une pédale de distorsion innovante qui présente une accroche visuelle indéniable... découvrons cela beaucoup plus en détails.

DECOUVERTE

A réception, la jolie boite au look hypnotique de la Plasma Pedal marque par son poids (la pédale seule faisant tout de même 840g). A l'intérieur, nous trouvons un mode d'emploi/explications de la technologie, 2 larges bandes en caoutchouc ainsi que deux autocollants représentant chacun un des produits de la marque (reprise du visuel présent sur la boite pour l'un, visuel de la Pedal Plus  pour l'autre). 

La Plasma Pedal est plutôt imposante (148 x 96mm) et le dispositif est renfermé dans un boitier en forme de prisme trapézoïdal, dont la face supérieure est légèrement inclinée (comme les grosses Big Muff). A noter que la production de cette pédale est intégralement localisée en Lettonie.

La première chose marquante et dont on ne peut passer à côté est bien entendu la cavité vitrée renfermant un tube, mais nous aborderons cela un peu plus tard. 

Les contrôles paraissent à première vue "communs" d'après leur appellation (ou en tout cas de ce qu'on peut en imaginer)

 - Volume.
 - Blend : permet de faire la balance entre le signal original et le signal fabriqué par la Plasma Pedal.
 - Low Freq et High Freq : cela semble assez évident.
 - Voltage : ce qu'on pourrait vulgariser comme un réglage de gain.

Le footswitch de type true-bypass relaie (dés)active la pédale ainsi qu'une petite LED blanche placée tout en haut du panneau avant. Cet indicateur est très petit et peu lumineux, il ne saute pas aux yeux lorsqu'il est allumé (le tube ne peut seul servir d'indicateur de l'état de la pédale, car il peut parfois être "vide" alors que l'effet est ON).

Les connectiques, habituelles entrée et sortie jack ¼, se trouvent sur la tranche supérieure de la Plasma Pedal, tout à côté d'une embase pour alimentation 9Volts. Ici, pas de pile possible (la Plasma Pedal nécessite au minimum 250mA, là où la majorité des pédales de gain habituelles (analogiques...) ont besoin de beaucoup moins.

Entre ce bornier et les connectiques, on note un interrupteur 2 positions nommé "CLEAN EQ" : sur ON, il va permettre aux deux contrôleurs Low et High Freq d'impacter non pas uniquement le signal créé par la Plasma Pedal mais également le signal original (et comme vous l'entendrez, décuple exceptionnellement  l'agissement de ces contrôleurs).

QUELQUES EXPLICATIONS...

Habituellement, les pédales de gain (overdrive, distorsion, fuzz analogiques) sont conçues autour d'une saturation de tube(s), d'un clipping de LED ou encore de transistors qui vont modifier le signal audio originel émanant de votre instrument.

La Plasma Pedal s'engage ici sur une voie nouvelle : le signal électrique transmis par le(s) micro(s) de votre guitare va être dans un premier temps converti via modulation de l'amplitude des impulsions (Pulse Amplitude Modulation en 

Anglais), soit la conversion du signal analogique – votre guitare – en un signal impulsionnel dont l'amplitude des impulsions représente l'information à transmettre dans la suite du processus.

Le signal va ensuite être démultiplié par un transformateur pour atteindre, lorsque le potentiomètre Voltage est à son maximum, 3500 Volts. Le courant va ensuite être envoyé/déchargé dans le tube bien visible de la pédale.

A chaque extrémité de ce tube se trouve une électrode. Ensemble, elles vont permettre d'envoyer/réceptionner la charge électrique. Celle-ci va rentrer en contact avec le gaz Xenon enfermé dans le tube, ce qui va ainsi faciliter la navigation du courant, d'une électrode à l'autre. La réaction  d'ionisation fait également que le gaz convertit une infime partie de l'énergie électrique en lumière...que vous voyez ainsi dans le tube,  la couleur étant liée aux propriétés du Xénon.

La décharge magnétique libérée ainsi dans le tube produit des "vagues" qui sont ensuite captées, démodulées et finalement retransformées en signal audio... que vous pouvez entendre et apprécier. Ainsi, plus le voltage est réglé élevé, plus la vie au sein du tube s'activera.

La durée de vie du tube est annoncée sur le site autour de 70 000 heures, mais de 10 000 heures sur le manuel (le fameux palier des 10 000 heures), ce qui correspondrait à  peu près à 8h de jeu pendant 3 ans et demi.  Vous avez de la marge. Cet élément peut bien entendu être remplacé si jamais pour une raison ou une autre vous l'endommagez.

MAIS EN VRAI, CA FAIT QUOI ? 

En terme de son, avec réglage de voltage élevé, on s'approche énormément d'une fuzz,  avec un coté baveux. Il n'y a pas vraiment de demie-mesure avec cette Plasma Pedal, le son se salit extrêmement vite ! Sur le début de la courbe du voltage, nous sommes plutôt dans la zone des craquements et parasites en tous genres (qui est aussi un des objectifs de la Plasma Pedal), que l'on peut retrouver sur certaines pédales permettant de jouer avec le Bias. Selon les réglages, on se retrouve avec un effet de Gate (coupure du son nette) plus ou moins prononcé.

Les contrôles de fréquences permettent de sculpter véritablement les sonorités tant leur plage d'action est large et plus encore lorsque l'interrupteur CLEAN EQ est sur ON) : nous passerons de la fuzz très "nid d'abeilles" à  des sonorités d'outre-tombe très sourdes et immensément chargées en basses. En jouant entre le Blend et le voltage, on trouve assez rapidement des réglages qui feront oublier qu'une guitare est à l'origine de tout cela, et donneront vie à des sonorités inhabituelles se rapprochant parfois d'un synthétiseur (très sale...)

CONCLUSION

La Plasma Pedal est le fruit d'une approche très innovante de la création de distorsion et produit un rendu assez unique, dans un boîtier qui ne manquera pas d'avoir du succès auprès de vos amis (guitaristes...).

Qu'on se le dise, cette pédale n'est absolument pas polyvalente mais ça n'est pas son objectif de départ : elle offre des sonorités sans concessions, rarement entendues et couvre un très large spectre de fréquences.  

Elle sera un "must have" pour les adorateurs de bruits, de gros son baveux et d'expérimentations et laissera les joueurs de blues et de reggae impassibles... tout comme bon nombre de guitaristes devant le tarif de 299€. 

On a aimé :

 - Le son, sans concession
 - Machine atomique
 - Le look, imbattable

On a moins aimé: 

 - Le prix

https://www.gamechangeraudio.com/ 

Tarif : 299 TTC

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Commentaires

# Publié par ralocs le 08/03/2019 à 19:25
Rarement entendu un son aussi pourri je dois dire ... Si en fait : quand j'ai commencé la guitare avec un ampli à transistor : le Ross RC 10 que je poussais en volume : ça donnait à peu près cette daube, en mieux ! … Bon ceci dit il coûtait trois fois rien alors que là 300 boules .. Tout pour plaire !!!!
# Publié par paulo1282 le 14/12/2018 à 15:23
OK c'est un voltage multiplier ca repose dans le cas present sur 8 condensateurs + 8 diodes genre 2 euros de matériel grand max. Ca sert strictement à rien à part à faire briller - faiblement vu que t'as qq milliampères de dispo maxi - un tube à arc au xenon comme dans les phares du debut du siècle. Ils doivent avoir un stock de tubes de la WW2 à liquider en Lettonie.
# Publié par Oghkhood le 01/12/2018 à 09:05
Y a de l'idée, fallait y penser, mais ca me rappelle les premiers amplis a modelisation : y a encore du taf :/
# Publié par lloîc le 30/11/2018 à 23:34
ah oui et 300€ pour un son pareil !! c'est à se demander si la pédale ne déconne pas tellement le son délivré est pourrave.
# Publié par lloîc le 30/11/2018 à 23:12
Vivement la disto à uranium 238,plus besoin de piles ni d'alim pour les 4,5 milliards d'années à venir !!
A quand la pédale d'OD à base de particules de trou noir ?