Randall Thrasher 667

Publié le 19/05/2016 par Geoffroy Lebon
Il y a des jours où faire des revues pour Guitariste.com, c'est fêter Noël avant l'heure. Imaginez un peu ma tête lorsque j'ai déballé la 667 de chez Randall. Une tête d'ampli hors normes dans tous les sens du terme. Du premier coup d’œil, on sait déjà que la bête va envoyer du très lourd. On ne s'étonne pas de trouver derrière sa conception le talentueux Mike Fortin. Alors en avant pour détailler ce bestiaux au son aussi imposant que son look le laisse à penser.

Première impression : la bête pèse son poids, les deux poignées en cuir  fixées sur le côté droit et gauche permettent de déplacer la tête de manière équilibrée pour le corps mais non sans mal. La finition en cuir est impeccable.

Côté technique , les 9 lampes 12AX7 et les 4 6l6l développent une puissance de 120watts. Au menu des réglages, chacun des six canaux propose un volume, un gain, un égaliseur trois bandes ainsi que des potentiomètres de Depth et de Présence. Pour compléter ces réglages, deux switchs : un : « bright » et un « TSS » de trois positions chacun permettant de colorer l'égalisation. Pour compléter ces réglages, trois grains de sons différents (voicings) peuvent être assignés sur chaque canal. Pour couronner le tout, un booster de gain a été placé sur la partie droite de la tête, le tout entièrement pilotable par midi.

En face arrière, un accès direct au réglage des bias ainsi que deux boucles d'effets switchables en parallèle ou en série. On y retrouve les prises MIDI ainsi que le line out et les sorties pour haut parleur en 4,8 ou 16 ohms. 

Concernant le réglage des bias, vous avez la possibilité de changer le set de lampes de base pour d'autre types de lampes en prenant garde d'ajuster correctement le dosage en mV. Elle accepte les lampes de type : EL34, 5581, 6CA7, KT77, 6L6, KT66, KT88, 6550, KT 90... Autant dire qu'avec cette possibilité  le grain de son et la puissance sont modulables à volonté. Attention tout de même à bien respecter le protocole de changement de lampes et à ne pas jouer les apprentis sorciers au risque de passer au SAV.

En pratique, se poser devant la 667 demande à en comprendre le fonctionnement. Chaque canal dispose de trois grains de son (voicings) de base qui se travaillent après à l'égalisation  en utilisant le switch de brillance qui propose une coloration du son dans les fréquences médium/aiguë. L'interrupteur TSS permettra d'accéder à 3 autres types de filtres . Je ne vais pas vous cacher que pour retrouver un son lorsqu’on navigue dans les réglages, c'est un peu casse-tête au départ, du fait du nombre de possibilités de chaque canal.  Ceci dit,  le fonctionnement reste assez enfantin, plus on va vers le canal 6 plus la réserve de gain disponible s'accentue. Le principe est le suivant sur les canaux 1 et 2 : on se rapproche d'un son rock clean (avec plus de « graou », mais que diable, nous sommes dans la série Thrasher !). Sur le canal 3 et 4 les distorsions tirent vers le hard des années 80's et sur le 5 et 6 le tout va vers un son plus métal moderne. A noter que la fonction boost n'est pas active sur le canal 1 et 2.

En terme de connexion sur des systèmes d'effets, la 667 propose deux boucles d'effets. Chaque boucle est accompagnée de deux potards entrée/sortie qui permettent de mélanger le son de l'effet avec celui de la tête. Petit must, on peut choisir le routage du signal en parallèle ou en série. Dans la pratique, j'ai branché un rack d'effets ainsi que mon pédalboard  sur chacune des boucles. Le résultat est intéressant pour qui voudrait utiliser une alternance de son tantôt numérique tantôt analogique. A noter que les boucles ne marchent pas ensemble, si la 1 est activée la 2 est automatiquement coupée. Autre avantage de la 667, la possibilité d'enregistrer vos presets en MIDI. C'est un gros point fort car du coup chaque son programmé pourra être retrouvé en un clic via un pédalier de contrôle. Le line out permet de prendre le son direct de la tête sans passer par un baffle, vous avez la possibilités de régler le volume de sortie via le potentiomètre prévu à cet effet. Une autre piste ouverte par la 667 : un compromis entre le son pris par les micros et celui de sortie de tête peut être intéressant suivant ce que l'on recherche. 

En conclusion, la 667 est une grosse machine qui offre tout ce dont un guitariste métal pourrait rêver. Certains se laisseraient avoir par le côté usine à gaz suggéré par l'esthétique de la tête mais au final, après quelques heures de vol dessus, on s'y sent plus qu'à l'aise. 

A l'évidence, elle offre bien plus de possibilités que ce dont le commun des guitaristes a besoin. S’il est vrai que les six canaux  peuvent sembler d'un premier abord superflu, ils peuvent vite se montrer plus qu'utiles pour adopter un son particulier sur une intro ou avoir la possibilité d'otenir plusieurs sons cleans, sans pour autant nous obliger à appuyer sur trois ou quatre pédales à la suite de par le pilotage MIDI.  La 667 est une très bonne surprise de mon côté. Bien qu'imposante et encombrante, elle offre un panel varié de possibilités de sons et de connexions, sans être une machine de geek, pour un tarif aux environs de 2100€. Le petit bémol que l'on peut soulever  est évidemment sur l'encombrement et le poids dans cette période où les marques ont tendance à la miniaturisation. Il y a  aussi la puissance nécessaire pour faire travailler le set de lampes de base correctement. Il est certains que son usage en appartement pourrait provoquer quelques querelles de voisinage (à moins de changer les lampes de puissances?). Hors de ces broutilles, la 667 est une machine vraiment formidable qui m'a plus que convaincu.

Prix Public : 2100€

Les plus :
Possibilités de réglages des  sons  Pilotage MIDI
Accès direct au bias pour changer de type de lam

Les moins :
Poids  
Encombrement

Caractéristiques :
120watts  
6canaux,
6 modes de fonctionnements  
Pilotage MIDI  
Lampes : 9 12AX7, 4 6L6  
Impédance:4/8 ou 16 ohms  
2 boucles d'effets  
Line out    
Réglages des bias  
Footswitch non inclus.