Alors qu’on pensait les galères finies pour Blaze Bayley, le sort s’acharne contre l’ex-chanteur d’Iron Maiden et de Wolfsbane. Heureusement pour lui, la foi dans sa musique est intacte. Promise And Terror rajoute un chapitre à la discographie de Blaze et, sans grande surprise ou fracas, il parvient à succéder dignement à The Man Who Would Not Die. C’est un Blaze Bayley prêt à parler de tous les sujets que nous retrouvons au bout du fil quelques jours avant la sortie commerciale de son nouveau bébé.

En fin d’année dernière tu as sorti un album live, The Night That Will Not Die, à l’artwork assez particulier… Quelle idée t’était passée par la tête ?
Blaze Bayley : Nous avions un personnage que nous aimions beaucoup sur la pochette de l’album précédent. Nous l’avions surnommé Death Pig car il représentait la Mort avec une tête de cochon. Il symbolise l’avarice et le temps. Nous voulions l’inclure d’une façon ou d’une autre sur la pochette du live. Nous avons essayé de mettre des drapeaux aussi et il me semble qu’il coupe le drapeau de la Suisse car le live a été enregistré là bas.

Au Z7, précisément. Ce show semblait très intense, comme toujours avec toi. As-tu des souvenirs spécifiques de cette soirée ?
Blaze Bayley : C’était un week-end assez fou. Nous avions deux jours pour tout faire. Le premier pour tout installer et le second pour jouer. Nous avons filmé des trucs pour le making of le premier jour mais également composé une chanson en hommage à ma femme, décédée. Cette chanson, « Endless Sleep », est exclusive au DVD. Nous avons aussi profité de l’occasion pour tourner un clip pour « Robot ». Le lendemain nous avons répété au Z7 puis avons donné le show du DVD. Un week-end très intense, en somme ! Les fans étaient en délire.

Parlons maintenant du nouvel album, Promise And Terror. Il semble scindé en deux parties distinctes : la première est positive alors que la seconde est très sombre. Tout ceci était conscient ?
Blaze Bayley : Oui. La version de l’album qui sera disponible dans le commerce expliquera cela très bien, d’ailleurs. Il y a deux moitiés en effet. Les quatre dernières chansons forment même une histoire et sont liées entre elles musicalement. La première partie du disque est constituée de chansons aux thèmes indépendants comme « 1633 » qui parle de Galilée. Cela faisait longtemps que j’avais cette idée en tête mais je n’arrivais pas à rassembler les pièces du puzzle… « God Of Speed » parle pour sa part du record du monde de vitesse en moto et plus spécifiquement de Burt Munro qui a établi le record à plus de 65 ans. Son histoire m’a toujours inspiré.

Tu as bossé avec Jason Edwards, un de tes anciens acolytes de Wolfsbane, sur la production de Promise And Terror. Comment c’était de le retrouver en dehors du cadre de Wolfsbane ?
Blaze Bayley : C’était génial. Sur le précédent disque, il avait été ingénieur du son et nous avait sorti de pas mal de galères. Pour Promise And Terror, c’était agréable de le voir en tant que producteur. Il faut savoir que ce gars est un musicien fantastique qui peut jouer absolument tout, notamment à la guitare. C’était un peu la même chose que de bosser avec Andy Sneap qui est également musicien. Ce genre de gars a du cran lorsqu’il s’agit de trancher les choses par un bon argument musical. A titre individuel, j’ai pu me focaliser un peu plus sur ma propre prestation. Ça libère d’avoir quelqu’un en qui on peut avoir entièrement confiance. Je suis certain que lorsque les gens du milieu entendront Promise And Terror, Jason sera débordé de demandes de groupes voulant ses services.

Tu as eu de nombreux guitaristes depuis que t’es lancé dans ton « groupe solo ». Tu n’as jamais demandé à Jason de venir à tes côtés ?
Blaze Bayley : Tout est possible. Il a son propre style comme guitariste. Et il a déjà joué avec nous. Il fait un solo – le premier – sur Madness And Sorrow.

Le premier single de Promise And Terror s’appelle « Watching The Night Sky » et il semble porter un message assez important et légèrement autobiographique. C’est exact ?
Blaze Bayley : Ça parle du sentiment que l’on ressent lorsque l’on est loin de chez soi et de la personne que l’on aime. J’adore être en tournée et rencontrer de nouvelles personnes mais c’est dur de ne pas pouvoir partager tout cela avec sa moitié… On ressent souvent une authentique tristesse. Avec ma femme, nous avions trouvé une façon de penser l’un à l’autre : nous regardions le ciel la nuit car où que nous soyons nous regardons tous le même ciel. C’était notre façon à nous de rester liés…

« Watching The Night Sky » est le premier morceau de l’album. Le dernier s’appelle quant à lui « Comfortable In Darkness ». Est-ce que tu dirais que cela s’applique à ta personnalité ?

Blaze Bayley : Oui. A la suite du décès de ma femme, je suis passé par des phases très noires. Je faisais une vraie dépression. Le nom de la chanson fait allusion à la façon dont j’ai réussi à gérer cette dépression. A sa mort, je n’avais plus d’avenir. J’ai réussi à m’accrocher car j’ai un groupe de musique, une famille qui m’a soutenu et des fans qui m’envoient des messages de soutien purement formidables. Malgré tout, j’avais du mal à aller de l’avant. Un jour, à la maison, j’ai dit à mon bassiste David Bermurez que je me sentais comme dans l’obscurité et que je n’arrivais pas à en sortir. Il m’a répondu qu’il fallait sans doute que j’apprenne à me sentir bien dans l’obscurité (ndlr : « comfortable in darkness » en anglais). Cette phrase m’a tout de suite plu. Je l’ai notée. En relisant mes notes des mois plus tard, je suis tombée sur cette phrase et j’ai mis bout à bout tous les événements qui m’étaient arrivés. J’ai compris alors comment j’avais réussi à me sentir bien dans l’obscurité et j’en ai fait une chanson avec des mots très simples. La thérapie cognitive m’a également beaucoup aidé ces derniers temps pour guérir de ces tendances dépressives dont je souffre maintenant depuis de nombreuses années.

Tu parles beaucoup de ta femme. Comment l’avais-tu rencontrée ?
Blaze Bayley : Nous nous étions rencontrés il y a vingt ans. Nous étions en couple quand nous étions plus jeunes puis j’ai voulu aller faire des disques et elle a voulu devenir danseuse en Espagne. Nous étions tout de même restés en contact pendant des années. Un jour nous nous sommes revus et nous avons alors compris que nous devions être ensemble. Ça semblait si parfait. Je me sens béni d’avoir connu un amour si pur car la plupart des gens cherchent leur vie entière quelque chose d’aussi beau et ne le trouvent jamais.


Blaze Bayley – Promise And Terror
Blaze Bayley Recordings
www.blazebayley.net 
Blaze Bayley, sans faillir ni faiblir...