Houlààà, mais qu'est-ce qu'ils ont fumé chez gépointcom, un ampli de puissance en rack ? Et transistors en plus ? Mais qui peut être intéressé par ce genre de tests en 2016, ère des pedalboards blindés de pédales vintage reissue ? Eh bien, hormis les nostalgiques du son années 80 dont je fais partie, il se crée une nouvelle clientèle pour ce genre de machines : les utilisateurs de racks à modélisation. En effet, si la plupart du temps les simulations d'enceintes qui y figurent font le bonheur des techniciens son et des home-studios, le guitariste vit la frustration de ne pas avoir de gros watts derrière lui pour ressentir les vibrations de son jeu...

Et c'est là que les power amp de nouvelle génération rentrent en lice. Légers, puissants, fiables, abordables, ils deviennent le compagnon idéal de la grosse machine à sons.

« Stop stop, attends, de quoi tu parles là, c'est quoi un zampli de puissance ? Il existe autre chose que des têtes d'ampli et des combos ? »

Ah oui, mes excuses, c'est vrai que justement avec cette mode des racks qui a disparu, certains n'ont jamais utilisé d'ampli de puissance seul.

Alors on va faire simple en attendant un éventuel article ou j'explique tout ça. Dans un ampli guitare ou basse, il y a trois sections principales : Préampli (qui modèle le son, lui donne sa couleur, le sature éventuellement) Ampli de puissance (qui comme son nom l'indique transforme le petit signal électrique en truc assez costaud pour faire bouger les haut parleurs, et colore un peu le son aussi) et haut parleur, qui en vibrant va générer l'onde sonore qui va chatouiller nos oreilles.

Et donc ces trois sections principales peuvent être regroupées dans une boite (combo), deux boites séparées (double corps tête+baffle) ou trois boites (préampli + ampli de puissance + baffle)

Si tout le monde suit, passons au reste


La Patte Palmer
Palmer, c'est le genre de boite dont tout le monde a plus ou moins entendu parler sans forcément visualiser ses produits. Depuis plus de 30 ans, les teutons inondent le marché de produits discrets mais costauds et surtout très utiles : boitiers de direct, isolateurs, séparateurs de signaux, et surtout des simulateurs de HP analogiques rendus célèbres par des petits artistes anecdotiques comme Def Leppard ou plus récemment Joe Bonamassa, excusez du peu.

Depuis quelques années ils ont décidé d'étoffer leur offre aux guitaristes en proposant divers effets, amplis, pedalboards, alims... et maintenant le tout nouvel ampli de puissance MACHT 402.

Puissance 4
Une fois ouvert le colis très sobre mais bien protégé, je découvre la bête et sa sérigraphie noire sur blanc. Chez les teutons cliché oblige, on est pas là pour rigoler ou pour faire le mariole. On pense utile, chaque euro doit aller dans le fonctionnel ! Pas de chromes, de loupiottes bleues, de logo ultra stylé ou de boutons vintage relic, mais par contre une construction qu'on sent faite pour durer, avec une connectique de qualité et ultra complète, des boutons de réglage sans jeu et à la course agréable.


Je ne vais pas vous faire l'affront de vous expliquer les réglages volume/low/high par canal et les connectiques input et speaker. On remarquera juste à ce sujet la possibilité de rentrer en XLR plutôt qu'en Jack pour améliorer encore le rapport signal/bruit, et l'ajout de sorties  haut parleur au format Speakon, qui je le rappelle pour les néophytes est LE standard en prise HP pour la sonorisation, parce que bien plus fiable et solide que le jack, même si plus encombrant et cher... et qu'il est plus que temps, à mon avis de tech, que les guitaristes s'y mettent !

Au rayon des switches divers et variés, deux « rumble filter » en facade censés couper les fréquences infra-basses afin de faire ressortir la guitare du mix et calmer la colère de votre bassiste ; à l'arrière un switch « ground lift » pour gérer le buzz si nécessaire et un limiteur pour empêcher toute surcharge de signal dans l'ampli. Le bouton standby qui m'a tout d'abord rendu perplexe sert en réalité à enclencher un système de temporisation mettant le MACHT en veille après 20 minutes sans jouer... pas bête !

Reste deux switches, un pour adapter le rendement de l'ampli au niveau de sortie de vos préamps/effets, et l'autre pour choisir le mode de fonctionnement, stéréo, parallèle ou bridgé (bridgé= les deux canaux cumulés pour sortir toute la puissance en mono)

Au final, peu d'amplis orientés guitare se montrent aussi complets en terme d'équipement.

Mais sinon, ca sonne ? (parce qu'il est gentil le technicien avec son blabla, mais bon...)



J'en ai Macht
Macht, ça veut dire puissance en allemand, et 402 comme 400 watts 2 canaux.
Même sur le nom, ils rigolent pas, simple, efficace... Et qui tient ses promesses.

Je n'ai pas osé monter le potentiomètre à plus du quart du volume chez moi, avec mon préampli qui attaquait suffisamment bas pour à peine faire clignoter les leds « signal ». On est bien loin des vieux amplis de puissance transistor qui avaient un poids et une taille strictement proportionnels à ce qu'ils avaient dans le ventre. La technologie classe D fait des miracles !

Le rapport signal/bruit me semble assez exceptionnel, tout au plus avec tous les potentiomètres à fond entend-on un souffle que couvre une conversation à volume bas (celui entendu sur les samples vient de mon préampli). Les ventilateurs sont eux moins bruyants que ceux de mon PC ...

Quant au son, on se situe dans le haut du panier de ce qui se fait en terme d'ampli de puissance à transistors, c'est-à-dire que je retrouve en gros le comportement sonore des Matrix ou des étages de puissance des anciennes têtes haut de gamme Randall comme la Warhead ou la V2. C'est très dynamique, pêchu avec une réponse très rapide à l'attaque. Beaucoup de clarté et de précision, et un son peut être un peu mat et sans grain à comparer d'un ampli lampes, mais sans toutefois être froid ou fade.

L'égalisation est drastique et très efficace, seul le bouton Rumble me laisse un peu dubitatif, mais j'imagine que le résultat dépend notamment des baffles utilisés !

EXTRAITS AUDIO : Canaux 1, et 2 section préampli Peavey Ultra 112 modifié, baffle 1x12 haut parleur VHT Chromeback. Prise de son Audix VX5 .  Guitare Yamaha RGX 421DL, micros Anderson



Conclusion
Je l'ai dit tout au long du test, je terminerai de la même manière: Palmer nous ont comme d'habitude livré un produit pragmatique, utile, costaud qui saura se faire discret sous votre Fractaline6elevenrack tout en faisant hurler vos enceintes.  Cerise sur le gâteau, son prix défie toute concurrence en se plaçant même en dessous du vieillissant Rocktron Velocity...

Une machine à usage relativement spécifique donc, mais qui n'a pas vraiment de concurrence dans sa gamme de budget, pas à cette qualité, pas à cette fabrication, pas à ce niveau d'équipement ! 

Prix public : 349 Euros

Les plus :
Rapport qualité/prix
Equipement complet et pro
Sonorités

Les moins :
Visuel pas « sexy »
N'aura évidemment jamais le grain d'un étage de lampes...

Palmer MACHT 402

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