OBNE a annoncé fin 2022 le lancement de la gamme BL dont l'immédiate et évidente particularité est la présence d'un slider (contrôle coulissant comme sur les égaliseurs à bandes) pour définir le principal réglage de chaque pédale. A l'heure actuelle, cette série rassemble 4 produits made in USA : un chorus (BL-82), une Reverb (BL-37), un Delay Reverse (BL-44) et enfin l'objet que nous avons ce jour à nos pieds, la BL-52 Phase Repeater. Découvrons cet effet ensemble et répondons à la question, gimmick marketing ou véritable utilité ?

Présentation

Face à nous, une boîte en carton à fond bleu plutôt commune, avec des motifs blancs, figurant des yeux et des mains. À l'intérieur on trouve la pédale, un mode d'emploi au format carte postale ainsi qu'un autocollant, un médiator et un badge.

Cette "Phase Repeater" a une taille assez standard (boitier 1590B pour être précis) sur laquelle on trouve les habituels footswitch (ici silencieux), entrée et sortie au format 6,35mm et embase pour alimentation (le mode d'emploi confirmera qu'il faut mettre du 9V). Au niveau des contrôles, c'est assez simple et direct d'accès : trois boutons et donc un slider dénommé Clock (ce qui est d'ailleurs le même schéma d'implantation pour toute la gamme).

Pas de patins ou de velcro fournis : dans un cas comme dans l'autre, vous devrez ajouter quelques euros pour mettre la BL-52 à vos pieds. 

Esthétiquement, cette pédale ne détonne pas et son traitement graphique est léger – à l'inverse des 3 autres modèles de la série ! A noter que cet artwork est réalisé par Brandy M Patterson (https://www.bmpatterson.com/)

Au commencement

Nous branchons la pédale et la positionnons en amont de l'ampli : MIX et VOLUME à 50%, FEEDBACK à 0 (on ne sait  pas à quoi s'attendre), slider CLOCK le plus à gauche (on apprendra en lisant le mode d'emploi qu'il s'agit de la position max du réglage)... on embraye la pédale ! 

La première chose qui arrive, c'est du souffle (ce qui est tout à fait normal dans cette position maximale du contrôle). Le souffle apparaît seulement en fin de "courbe" de la CLOCK lorsque tout est poussé dans ses retranchements.

A la première note jouée, on se dit "tiens, c'est assez loin d'un phaser » : l'effet crée est plus proche de celui d'un délai assez court, avec un motif complexe et de nombreuses répétitions, même avec un feedback minimum. Pour la revue des contrôles, c'est assez simple : le MIX permet de balancer entre le signal original et celui traité, le VOLUME est simplement un "master volume" (totalement à gauche = pas de son) pour compenser une potentielle baisse liée à l'activation de l'effet. Le FEEDBACK est également ce que l'on attend : il définit la durée/le nombre de répétitions du signal répété (et il peut être incroyablement long – voir l'extrait n°5).

Le slider Clock quant à lui est une tout autre histoire... et nous allons rependre les mots du "manuel" pour en parler.  Pour commencer, comme son nom pourrait le laisser entendre, la BL-52 n'est pas une pédale de phaser ! Il s'agit d'un effet jouant autour du temps et des filtres. Le résultat est un mélange de phaser, de delay et de reverb. Ce slider ‘Clock' agit sur le "timing" du système en impactant la qualité du signal, le temps de la répétition de phase et la vitesse du LFO (Low Frequency Oscillator, à savoir un "oscillateur basse fréquence qui permet de commander des modulations lentes et périodique") qui détermine la diffusion de la répétition. 

Positionné le plus à droite : répétions rapprochées, avec un peu de LFO ; en allant sur la gauche, des répétitions plus espacées avec plus d'ondulations du LFO et une diffusion plus large. 

Pour être très honnête, c'est assez compliqué de décrire ce que nous entendons. Cela se rapproche (mais pas que !) du résultat souvent constaté sur les pédales du delay ou phaser dont le LFO est poussé dans ses retranchements avec des sonorités hautement inhabituelles. 

A vrai dire, nous avons entre les mains seulement 2 réglages pour construire quelque chose (le mix et le volume ne sculptant finalement pas grand chose). Même sans réellement étudier le "pourquoi du comment" ou les composants de la pédale, on trouve très rapidement ses marques et de quoi faire des effets très créatifs). Nous allons donc abandonner ici les mots – en tous cas, tous ceux que les journalistes de la presse spécialisée connaissent, et laisser place à l'écoute. 

 

 

 

Important : si l'on bypass la pédale et qu'on la réactive, la répétition présente avant la désactivation sera toujours présente.  – ce qui peut ne pas être pratique en live dans le cas où vous avez un feedback long et des interventions courtes.

Alors ? 

Cette pédale s'adapte à tous les styles et trouvera sa place... Ah non non, pas aujourd'hui? ! La BL-52 Phase Repeater n'est pas pour tout le monde, et il s'agit même plutôt d'un produit de niche! Elle s'adresse à mon sens aux chercheurs de textures, qui vont créer des univers "autour" des notes, avec de la profondeur, de la modulation et des glitchs !  Le "slider" est à mon sens une bonne idée :  sa forme invite un peu plus à la manipulation live, le positionnement du curseur étant plus facilement identifiable qu'un point blanc sur un potard ( mais sinon un potard rotatif fera la même chose ?).

Même si je ne l'achèterai probablement pas – car elle ne trouve pas nécessairement sa place dans le type de musique que je joue, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'utiliser et une poignée d'idées a germé rapidement grâce à elle. 

Vous la trouverez dans toutes les bonnes crémeries autour des 209€ TTC.

Les Plus

- Des sonorités diverse
- Des idées au bout des doigts (de pied)
- Très facile d'accès et des sonorités immédiates.

Les Moins

- Pas pour le blues (mais est-ce réellement un regret ?)
- Pas la plus belle du monde
- La répétition ne se coupe pas lorsqu'on désactive la pédale, et revient par la suite, lorsque réglé avec un feedback long.

Test de la pédale Phase Repeater BL-52  d'Old Blood Endeavor