La Finlande sait exporter musique traditionnelle et hardRock

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La Finlande sait exporter musique traditionnelle et hard-rockers
LE MONDE

Saluée pour le compositeur Sibelius ou le chef d'orchestre Esa-Pekka Salonen, la Finlande est longtemps restée une terra incognita sur la carte des musiques populaires. Si la Suède a offert au monde Abba et l'Islande Björk, le seul groupe à avoir franchi les frontières du pays des Mille Lacs dans les années 1980 fut Hanoï Rocks.



Les choses ont bien changé depuis et la Finlande tient à le faire savoir. Ses ambassadeurs musicaux doivent inaugurer le 22 janvier la soirée d'ouverture du 40e Marché international de la musique et de l'édition musicale (Midem) à Cannes. L'occasion, pour les professionnels, de découvrir une scène dominée par le metal et les musiques électroniques (avec en vedette le DJ-producteur Jori Hulkkonen). L'hôte le plus visible sera toutefois Nokia, leader du marché de téléphones portables, qui sponsorise l'événement et présentera sa nouvelle gamme de produits.

La Finlande a préparé de longue date cette opération de séduction en organisant fin octobre 2005 "Musiiki & Media", un cycle de conférences et de concerts de démonstration. Pendant trois jours, le plus grand hôtel de Tampere (200 000 habitants) a été pris d'assaut par une centaine de professionnels. L'ébullition y était davantage nocturne que diurne : le jour, la réserve des personnages du cinéaste Aki Kaurismaki, la nuit, plus d'exubérance autour de flots de bière et de vodka.

Chacun a été convié à s'interroger sur le miracle finlandais. L'industrie du disque est sinistrée, et ce petit pays affiche la plus forte croissance en exportations dans l'Union européenne, avec une moyenne annuelle de 30 % depuis 1999. Ses principaux clients sont l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche et les autres nations scandinaves.

LE LAPON RÉSISTE

Minna Huuskonen, responsable des musiques populaires au Fimic, le Centre d'information sur la musique finlandaise, fournit une première explication : professionnalisme. Un bureau à l'exportation, partenaire unique des acteurs de la filière, a été créé en 2002, le Musex (Music Export Finland). Aujourd'hui, un disque finlandais sur deux est vendu à l'étranger.

Mais c'est surtout du côté de l'éducation qu'il faut chercher. Leur parfaite maîtrise de la langue anglaise permet aux Finlandais de viser le marché international. A l'exception des chanteurs de variétés, le finnois est écarté. Le lapon, lui, résiste avec le yoik, la chanson traditionnelle (généralement a cappella) du peuple sami.

Surtout, observe Minna Huskonnen, "la Finlande a une forte tradition d'éducation musicale. Des écoles existent déjà pour les bébés. Le talent est ensuite développé au Conservatoire et à l'université". Ce capital demeure, même lorsque les musiciens s'écartent de la voie classique. Au point que nombre de hard-rockers finlandais sont naturellement tentés par la grandeur symphonique, avec généralement les mêmes égâts que Deep Purple à la fin des années 1960.

On isolera toutefois l'intrigante expérience menée par Apocalyptica, un quatuor de violoncellistes. A la parution de leur premier album en 1996, une relecture des succès de Metallica, beaucoup crurent à un gag. Depuis, Apocalyptica a vendu 3 millions d'albums en fédérant "hardos" et mélomanes iconoclastes. Les autres poids lourds du metal se nomment Nightwish ou H.I.M (pour His Infernal Majesty), qui ont récemment créé la sensation en s'installant dans les classements américains.

Genre, semble-t-il, taillé pour les descendants des Vikings, le metal y est décliné dans toutes ses variantes (thrash, black, death, etc.) Le look gothique s'impose, vêtements noirs, yeux cernés de khôl, cheveux teints en jais pour effacer la blondeur scandinave. Responsable du label Fullsteam, Juha Kyyrö se méfie des interprétations climatiques. "Je ne pense pas que ce soit lié à l'obscurité ou au froid. Mais il y a ici une tristesse romantique qui favorise cette musique."

Hors le metal, les Finlandais en vue sont le DJ Darude (2,5 millions d'albums vendus) et, au rayon rock à guitares, The Rasmus. Stars en leur pays dès l'âge de 16 ans, ses membres ont obtenu la consécration suprême, conquérir la Grande-Bretagne. Le groupe le plus célèbre de Finlande n'est sans doute pas le plus talentueux. Ce titre reviendrait plutôt à 22-Pisterpirkko ("22 coccinelles"), qui célèbre cette année vingt-cinq ans d'existence. Ce quatuor issu du punk a su avec humour mêler pop, blues et country. Il était malheureusement absent à Tampere, occupé à sillonner les routes de France.
Bruno Lesprit
"Sans une faciale de temps en temps, peut-on réellement parler d'amour?", Ben.oît

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Si les mêmes choses pouvaient arriver pour la France.
berrybrest
J'avais lu sur le site d'Apocalyptica qu'ils devaient ouvrir le midem mais je ne savais pas qu'il était entièrement dédié à la Finlande (pays que j'apprécie énormément).
J'aime beaucoup la réfléxion sur l'importance de la culture musicale qui fait le parallèle avec les penchants classiques dans le métal (voir Stratovarius, Sonata Arctica, Nightwish et consorts). Les pays nordiques y accordent une grande importance et la différence avec les pays latins et particulièrement la France sur cet aspect est hallucinante, au même titre que l'apprentissage des langues étrangères. Combien de gamins français sont capables de citer plus de trois oeuvres classiques au sortir du collège?

En ce moment sur bla bla et guitare...