Une thèse sur la zic...

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    molodoi
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Olivier Lartillot soutiendra sa thèse, intitulée :

Un système d'analyse musicale computationnelle suivant une modélisation cognitiviste de l'écoute

le mercredi 25 février 2004, à 16h
à l'Ircam, salle Igor-Stravinsky,
Place Igor-Stravinsky, 75004 Paris

devant un jury composé de :

Gérard Assayag, Examinateur
Jean-Pierre Briot, Examinateur
Marc Chemillier, Rapporteur
Jean-Marc Chouvel, Rapporteur
Christian Queinnec, Président
Nicolas Meeus, Invité
Emmanuel Saint-James, Directeur

Résumé de la thèse :
Dans cette thèse est développée une méthode informatique de recherche
automatique de répétitions au sein de partitions musicales. La musique
est en effet régie suivant le principe de répétition : l'expression
musicale procède par une reproduction de schémas, tandis que l'écoute
consiste en une reconnaissance de ces schémas. C'est un des objectifs
principaux de la musicologie que de déterminer les schémas
caractéristiques de styles musicaux sous forme de théories musicales,
ainsi que de mettre en évidence leur présence au sein de chaque oeuvre,
par l'intermédiaire de l'analyse musicale.

Une systématisation de l'analyse musicale offre deux avantages. D'une
part, là où une entreprise humaine laisse une large part aux intuitions
implicites de l'analyste, l'explicitation totale des procédures mises
en oeuvre ? aussi restreintes soient-elles ? assure une objectivité des
résultats obtenus. D'autre part, une mise en oeuvre informatique rend
possible une automatisation de la démarche, et ouvre l'accès à un
niveau supérieur de détail, tendant vers une certaine exhaustivité.
En opposition à l'approche structuraliste, qui suppose l'existence
d'une structure immanente et considère la procédure de découverte de
cette structure comme secondaire, il est soutenu que l'oeuvre musicale
ne peut être saisie, de manière générale, que suivant la démarche de
l'écoute. C'est alors la dimension invariante de l'écoute, responsable
de l'illusion de la structure immanente, qui rend possible cette
systématisation.

L'approche proposée envisage l'écoute sous la forme d'une mémorisation
progressive. L'analyse consiste en une réactivation, suivant deux modes
d'accès, des éléments de la mémoire : l'accès syntagmatique rend compte
de l'articulation du discours musical sous la forme d'une succession de
relations entre notes successives, alors que l'accès associatif
réactive les éléments partageant une même identité définie suivant
certains paramètres. Le motif musical, c'est-à-dire la répétition
séquentielle, résulte alors de l'articulation de ces deux modes d'accès
: chaque extension successive d'un motif résulte d'une mise en rapport
associatif des extensions syntagmatiques. Une telle modélisation du
motif musical est optimisée en temps, car le rapport associatif, qui
prend la forme d'une table de hache, dispense de tout parcours de la
mémoire. De plus, grâce à une telle modélisation du motif musical,
chaque extension successive d'un motif peut être définie suivant une
dimension musicale propre.

Sur la séquence de notes se construit ainsi un réseau de motifs,
subsumés à des classes motiviques, lesquelles forment une structure
arborescente. Au sein de ces deux réseaux peuvent être tissées des
relations de spécificité, rendant compte en particulier des inclusions
entre motifs. Ces graphes de spécificité permettent de plus une
minimisation des deux réseaux, par annihilation des structures
directement déductibles d'autres structures plus détaillées. Cette
minimisation assure une optimisation en espace, tout en rendant compte
d'une orientation naturelle de la mémoire vers le plus spécifique. Elle
permet en outre de remplacer la notion de segmentation musicale au
profit du concept de groupement optimal superposable. Enfin, la
combinatoire que peut provoquer la répétition successive de classes
motiviques est maîtrisée à l'aide d'un mécanisme de rebouclage des
classes.

La nouvelle librairie du logiciel OpenMusic qui résulte de cette
investigation offre des résultats d'une grande fiabilité, qui semblent
concorder, pour une grande partie, avec la logique musicale, telle
qu'elle est mise en oeuvre par l'écoute. Les capacités combinatoires
offrent à la fois une échelle de détail extrêmement fine, et une
investigation de longue haleine sur une longue séquence. Une telle
analyse, contrairement à la démarche intuitive humaine, peut ainsi être
menée de manière exhaustive. D'autre part, le faible temps de calcul de
ces analyses permet d'envisager une application dans le cadre de bases
de données musicales. Cet outil informatique suggère ainsi la
possibilité d'une explicitation et d'une systématisation de l'analyse
musicale, ainsi que d'une modélisation de certains principes mis en jeu
lors de l'écoute musicale.

Le gars, il a du se faire vachement mal à la tête
Nous ne sommes ni des mécaniques, ni des possédés, nous sommes pires: libres (Molodoï)
Orpheus
  • #2
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    Orpheus
    le
Wouah la thèse!!! respect.

Bonne chance collègue musicologue.
Membre actif du Ukulélé Social Club de Picardie (www.ukulpic.fr)

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