25mn27s de bonheur continu. Le premier EP de June, Erasing Memories est emmené par un rock mélodique, soigné, puissant, déterminé, une voix qui porte et transporte les 6 morceaux, un travail d’orfèvre. Comme dit Pascal Mulot « un disque comme ça, c’est rare et très précieux ». Pascal Mulot vous dites ? Line-up SVP : Hugo, fondateur du groupe, auteur, compositeur, lead vocal, piano & guitare, Pascal Mulot, basse, Keuj Sahuguede, batterie, Amaury Beoutis, guitare. Mais qui a osé produire une telle musique dans un monde en crise ? 182 personnes comme vous et moi à travers le label participatif www.yourmusichall.com. De qualité artistique incontestable, qui va maintenant oser le produire sur scène ? C’est parti !

Présente-nous ton univers musical…
Hugo : June est un mélange de rock et de classique. J’ai commencé des études classiques au conservatoire, je voulais être pianiste concertiste. Mais c’était compliqué, j’ai choisi la facilité en continuant une vie normale ! Au lycée, j’ai monté un groupe de rock avec des amis. C’est pour ça qu’il y a des influences à la fois rock et classique.

Comment est né Erasing Memories ?
Hugo : Erasing Memories a vu le jour avec le label participatif Your Music Hall. Les gens ont la possibilité de miser sur les artistes auxquels ils croient. J’ai atteint, grâce aux 182 « producteurs », le seuil me permettant d’enregistrer un EP. Certains morceaux existaient déjà, mais on les a réenregistrés, on a refait des parties de basse, batterie, guitare, un peu tout en fait. Deux morceaux ont été créés pour l’EP, Erasing Memories et Crushing Desires.

Il a, entre autres, été enregistré à Guillaume Tell. Sympa comme conditions ! Qui était l’ingé son ?
Hugo : Steve Prestage a réalisé toute la partie son de l’album, les prises de batterie, de basse… Il a également mixé l’EP.

Pascal, tu as créé des lignes de basse sur certains morceaux ?
Pascal : Une partie des lignes de basse, oui.
Hugo : Sur Crushing Desires notamment. Je fais toujours des maquettes en studio, j’utilise des basses sur un synthé pour me donner une idée. Evidemment, n’étant pas bassiste, j’ai pensé que Pascal allait me faire quelque chose de bien. J’ai des idées arrêtées parfois, et les lignes de basse sont assez simples, donc on les garde, mais sur certains morceaux, j’avais besoin de Pascal.
Pascal : En écoutant les maquettes, j’ai trouvé que les lignes de basse correspondaient bien pour certains titres, il n’y avait rien besoin de changer. D’autres fois, j’ai amené mes idées et Hugo a fait le tri. Je suis musicien accompagnateur, et artiste aussi, donc je comprends très bien.

Quel matériel a été utilisé pour l’enregistrement ?
Hugo : Je venais justement d’acquérir un nouvel ampli, le Marshall 1959 SLP super Lead Plexi de Jimi Hendrix, la réédition bien sûr ! J’enregistre toujours sur deux amplis à la fois, une tête Fender et la tête Marshall. Côté guitares, je garde toujours celle qui m’a servi à la création pour l’enregistrement, parce qu’elle sonne comme il faut pour le titre. Pour telle chanson, la Gibson Les Paul, telle autre la Gibson SG standard ou la Fender Stratocaster, ou encore la Blade rh4 Custom, sans compter les effets qui vont avec.



Et toi Pascal ?
Pascal : J’avais amené à peu près 18 ou 19 basses et un seul ampli ! [Rires] Non, j’ai utilisé 5 ou 6 basses Vigier différentes (Passion et l'Excess 5 cordes), et un ampli qui a tous les sons rock, un Ashdown.
Hugo : Non, il y en avait 2, un pour le son clair, un pour la disto.
Pascal : Ha… la disto, ça a été un chapitre important de la production ! Hugo m’a beaucoup aidé et révélé une chose : j’aime beaucoup la distorsion !! Private joke entre nous, mais il y tient tellement à ses distos.
Hugo : C’est vrai, j’adore ça. On a essayé plein de choses, mais ça a marché ! Le fait d’avoir un ampli pour le son clair, un autre pour la disto parce qu’elle bouffe les fréquences basses, c’est une bonne astuce !
Pascal : Mais il a toujours été courtois ceci dit !
Hugo : T’as été patient…

Tu as l’air de savoir précisément ce que tu veux.
Hugo : Oui, à la fois c’est bien, mais ça peut être difficile, Pascal peut en témoigner. Je peux avoir des idées arrêtées, je suis calé dessus et si on n’y arrive pas, ça me rend fou. Enfin, globalement, j’ai eu exactement ce que je voulais. Je n’ai rien à regretter sur ce disque. Mais il a fallu chercher, voilà !
Pascal : Je l’ai présenté à Steve Prestage parce que c’est un mec extraordinaire. Je l’ai rencontré à 25, 26 ans, j’avais une personnalité très affirmée et Hugo me fait penser à moi au même âge. Steve, lui, a une personnalité très balancée qui comprend bien les artistes, et pas seulement au niveau du son. Il a réalisé tous mes albums, et on prépare le 5e. Alors ses histoires de disto ou autres, franchement, ça m’est égal, c’est lui l’artiste. Quand je fais un album et que j’ai une idée en tête, même si j’ai tort, ce n’est pas grave, c’est moi qui ai raison parce que c’est moi qui prends les risques. C’est pareil pour June, c’est son projet, il faut respecter. Un disque comme ça, c’est rare et très précieux. Il est sincère artistiquement, faut pas chercher à le dénaturer.

Tu participes à beaucoup de projets différents, qu’est-ce qui t’a motivé en particulier chez June ?
Pascal : La qualité artistique, tout simplement. On fait tous de l’alimentaire et j’essaie de le faire bien. Et à côté de ça, je peux m’investir par coup de cœur dans des projets. Le talent m’intéresse et Hugo a une vraie personnalité artistique, beaucoup de talent.

Tu l’as un peu dit tout à l’heure, mais comment est Hugo dans le travail ?
Pascal : Comme un mec de 27 ans peut être dans le travail, c’est-à-dire à fleur de peau, à fond dans son truc. Il n’a pas le recul que je peux avoir avec mes 48 balais ! Ça viendra plus tard. L’engagement qu’apporte la jeunesse est que tu déballes tout, voilà. Le monde de la musique a énormément changé, et je connais des artistes –sans citer de noms- qui font d’abord le tour des maisons de disques avant de savoir comment ils vont produire leur album, s’ils vont le sortir. Ce ne sont pas des artistes, ce sont des fils à papa. Hugo n’est pas un fils à papa, il fait son truc parce qu’il a envie de le faire, parce que ça fait partie des belles choses de la vie.

En effet, le paysage change vite. Faut-il avoir une sacrée envie et beaucoup de courage pour s’engager…

Pascal : La crise actuelle a au moins un bon côté, elle permet de dissocier les artistes qui ont vraiment envie de faire des choses de ceux qui les faisaient pour gagner du blé, parce qu’il n’y a plus d’argent. Maintenant, on fait les choses et on voit ce qui se passe. On attend que le monde de la musique évolue, parce que ça évoluera encore.

Bien sûr, mais d’un autre côté, on peut quasiment tout faire de chez soi, le diffuser sur Internet et se mettre en avant par des mots-clés qui brouillent les pistes…
Pascal : Oui, effectivement. Je suis tombé sur un mec qui avait marqué « le bassiste le plus rapide du monde ». Ça attire. Il a fait une vidéo qui passait sur Youtube, il jouait comme une truie et elle a été vue 300 000 fois. C’est 300 000 fois trop ! De cette façon, on manque le fond. Alors pour un artiste comme Hugo qui propose un album qui a du fond, que tu peux écouter toute ta vie, qui a une vraie qualité mélodique, il risque de passer inaperçu parce qu’un mec va se filmer à faire le pétomane avec une flûte et qui va être vu des millions de fois…

Que pouvons-nous espérer pour toi, des concerts ? Ça te manque ?
Hugo : Oh que oui… Nous n’avons pas réellement joué depuis la sortie de l’EP. J’ai envie d’essayer les nouvelles compos en concert et les défendre sur scène.

Ça tombe bien, une date vient d’être annoncée : le 13 avril au Mood’s, 13 passage du Moulinet, Paris 13e à 20h30. Rendez-vous pris, les autres vont suivre, n’en doutons pas !

Merci à Hugo et Pascal Mulot, et un grand merci à Zoé Dopouridis, manager, pour son accueil royal.

June - Erasing Memories

Les liens de June :
http://noomiz.com/june
http://www.myspace.com/june75010
http://deezer.com/fr/search/erasing%20memories%20june

Pascal Mulot :
http://www.myspace.com/pascalmulot

June, la mélodie du rock